Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.469

3 oct 1854 Nîmes, MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Demande d’un prédicateur de carême pour la cathédrale. – Corrections à faire au propre de Nîmes avant de le remettre. – Grand désir de sa perfection. – Dieu est bon en toutes choses.

Informations générales
  • T1-469
  • 435
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.469
  • Orig. ms. ACR, AD 154; D'A., T.D. 21, n. 249, p. 144.
Informations détaillées
  • 1 COLLEGE DE NIMES
    1 DEGOUTS
    1 DESIR DE LA PERFECTION
    1 DEVOTION AUX SAINTS
    1 ECOLES
    1 MISERICORDE DE DIEU
    1 PREDICATIONS DE CAREME
    1 PROPRE DE NIMES
    1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    2 BROSSAIS-SAINT-MARC, GODEFROID
    2 DU LAC, JEAN-MELCHIOR
    2 GAULTIER, OLIVIER
    2 GAY, CHARLES-LOUIS
    2 GILLES, SAINT
    2 ROCHER, MARIE DE
    2 ROUX-LAVERGNE, PIERRE-CELESTIN
    3 GENEVE
    3 NIMES
    3 NIMES, CATHEDRALE
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • le 3 octobre 1854.
  • 3 oct 1854
  • Nîmes,
  • Evêché de Nîmes
La lettre

Ma chère fille,

Je suis un peu souffrant, et je ne puis vous dire qu’un mot. Je suis ravi du bien que M. Gay fait à vos Soeurs. Demandez-lui s’il pourrait prêcher, cette année, le carême à la cathédrale de Nîmes, et, s’il ne peut cette année, quand il le pourra? Je le retiens[1]. Voudrait-il prêcher à Genève en [18]56?

Il faut faire copier les deux petits bouts de papier insérés à la légende de saint Gilles: l’un fixe sa mort d’une manière plus exacte, l’autre parle de la translation des reliques. Le nonce est averti que vous lui remettrez ce propre. Roux-Lavergne ne nous vient pas, j’en suis tout consolé. Quel mal cet homme nous a fait sans le vouloir![2]

Je ne pousserai jamais dans une Congrégation comme la vôtre une fille qui n’a que dégoût pour l’éducation et qui me disait, il y a cinq semaines, qu’elle se sentait depuis quatre ans, et depuis six mois surtout, une répugnance incroyable pour le Sacré-Coeur. Il faut s’effrayer de certaines décisions et ne pas en donner de semblables[3].

J’ai un grand désir de la perfection de ma chère fille, de grands remords de ne pas l’avoir assez poussée au bien. Il faut qu’un jour elle devienne chiffon, mais je lui donnerai tout le temps de s’y exercer. Cependant, plus vite elle fera, plus elle sera généreuse, parce que le temps est très court et que l’éternité est là.

Je n’ai plus reçu un mot de Mlle de Pélissier, et, après la course que je suis allé faire pour elle au fond du lac de Genève, je ne crois pas devoir lui écrire le premier.

Adieu, ma fille. Dieu est bon en toutes choses. Avant-hier, j’ai donné l’habit à un de nos maîtres, qui nous apportera un jour, je le crois du moins, de 60.000 à 70.000 francs. Mais quand?

Tout à vous, ma fille, du fond du coeur.

Si vous connaissez un bon prédicateur pour le carême prochain à la cathédrale, faites-le moi savoir.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. <>.
2. Par peur du choléra qu'il avait dû affronter en 1833 et 1849, Roux-Lavergne avait quitté Nîmes et pratiquement l'Assomption lorsque les élèves furent congédiés, n'ayant trouvé auprès du P. d'Alzon, lui écrit-il, <>. Du Lac intervint pour que la rupture se fasse sans que l'amitié ne soit blessée. Il essaya du noviciat des Pères du Saint -Esprit. <>.
3. Il s'agit de Marie de Rocher, orientée vers les Dames du Sacré-Coeur par les Jésuites, <>, écrit Mère M.-Eugénie, - sans quoi elle serait venue à l'Assomption.