Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.472

• T1-472
• 437
• Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.472
• Orig.ms. ACR, AD 955; D'A., T.D. 21, n. 250, p. 145.

• 1 APOSTOLICITE
  1 COLERE
  1 COLLEGE DE CLICHY
  1 EVEQUE
  1 HUMILITE FONDEMENT DE VIE SPIRITUELLE
  1 PREDICATIONS DE CAREME
  1 PUBLICATIONS
  1 REFORME DU CARACTERE
  1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
  2 AMBROISE, PERE
  2 BOSSUET
  2 CART, JEAN-FRANCOIS
  2 DEBELAY, JEAN-MARIE-MATHIAS
  2 DONEY, JEAN-MARIE
  2 GAY, CHARLES-LOUIS
  2 LAURENT, CHARLES
  2 LEVY, MARIE-JOSEPH
  2 MEIRIEU, MARIE-JULIEN
  2 MERGER, E.
  2 O'DONNELL, EDMOND
  2 POUJOULAT, JEAN-JOSEPH
  2 SEGUR, GASTON DE
  2 VATON, A.
  3 AVIGNON
  3 CLICHY-LA-GARENNE
  3 DIGNE
  3 MONTAUBAN
  3 ROME
• A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
• MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
• le 8 octobre 1854.
• 8 oct 1854
• Nîmes,
• Evêché de Nîmes

Ma chère fille,

J’ai écrit à M. Poujoulat. Je lui ai fait envoyer un premier article sur son livre, je lui en promets trois autres dans divers journaux. Je pense qu’il sera content de moi[1]. J’ai écrit à Montauban pour votre approbation, je vais écrire à Digne. Hier, l’arch[evêque] d’Avignon était ici, mais je n’avais pas reçu votre lettre. J’irai le voir, je lui parlerai; il doit aller à Rome sous peu[2]. Je suis ravi du succès de M. Gay[3]. De grâce, demandez-lui un bon prédicateur, s’il en connaît, pour notre cathédrale, pour l’année prochaine.

Que se passe-t-il donc à Clichy? Le P. Ambroise m’écrit des choses contradictoires au Fr.Marie-Joseph, le P. Laurent procède par aphorismes nébuleux. Que vous seriez bonne, si vous pouviez y voir un peu plus clair pour moi![4]

Je vois des impossibilités à aller à Rome, mais je mettrai en avant la santé de l’évêque, à qui l’on ne donne pas pour deux mois de vie. Je regrette bien M. de Ségur, si nous ne pouvons pas l’avoir[5].

Il faut que je vous fasse une confession. Je suis sous le poids d’une irritabilité, dont je ne me rends pas bien compte, mais qui me donnerait un très mauvais caractère, si je ne me retenais pas. Priez pour moi, en particulier à la messe, au moment de l’Agnus Dei. Il me semble que je veux écorcher le vieil homme, mais dans la douceur de Notre-Seigneur. Et vous, ma fille, l’écorchez-vous? Vous faites-vous chiffon? Ah! ma pauvre enfant, combien je sens que j’aie pu vous blesser souvent, sans le vouloir, par les blessures que tout le monde me fait aujourd’hui, sans s’en douter! Mais tout cela, je le veux, comme Notre-Seigneur le veut: purgamenta hujus mundi facti sumus et omnium peripsema[6]. Je vous conjure de vous faire bien petite, bien humble et toute bienveillante dans votre petitesse.

Adieu, mon enfant. Que la Sainte Vierge soit notre mère à tous deux! Soyons frère et soeur dans son coeur maternel.