Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.473

9 oct 1854 Nimes, COMBIE_JULIETTE

Le coeur de celui qui veut faire du bien aux autres. – Pour être saint, il faut tout donner à Dieu. – Qu’elle s’ingénie à faire venir à Nîmes sa cousine pour qu’il puisse l’aider.

Informations générales
  • T1-473
  • 438
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.473
  • Orig. ms. ACR, AM 117; D'A., T.D. 37, n. 7, pp. 87-88.
Informations détaillées
  • 1 ENGAGEMENT APOSTOLIQUE DES LAICS
    1 HUMILITE FONDEMENT DE VIE SPIRITUELLE
    1 LUTTE CONTRE SOI-MEME
    1 OUBLI DE SOI
    1 PAIX DE L'AME
    1 SOUFFRANCE APOSTOLIQUE
    2 MALBOSC, FRANCOISE-EUGENIE DE
    2 PAUL, SAINT
    3 AVIGNON
    3 MONTAUBAN
    3 NIMES
    3 NIMES, DIOCESE
    3 PARIS
    3 TOULOUSE
  • A MADEMOISELLE JULIETTE COMBIE
  • COMBIE_JULIETTE
  • le 9 octobre 1854.
  • 9 oct 1854
  • Nimes,
  • Evêché de Nîmes
La lettre

Ma chère enfant,

Votre lettre m’a fait un plaisir que je ne puis vous dire. Vous commencez à faire une expérience, dans laquelle je veux vous aider à faire profit de tout; vous commencez à comprendre ce que c’est que porter les autres. Mademoiselle votre cousine est peut-être la personne que vous aimez le plus au monde, et pourtant vous sentez le poids de ses tristesses, de ses angoisses sur votre coeur. Souvenez-vous qu’on ne peut faire du bien qu’à cette condition, mais c’est une condition un peu dure. Quis infirmatur, et ego non infirmor? Mais je vous parle latin. Saint Paul dit: [[Qui souffre, sans que je souffre moi- même?]] Voilà le coeur de celui qui veut faire du bien aux âmes. Vous vous souviendrez de cela.

Maintenant, parlons de ce que je veux que vous soyez. Vous savez que je désire vous voir très sainte. Eh bien! croyez-moi, pour cela il faut que vous deveniez très petite, très pauvre, très peu de chose. Il faut que vous deveniez pauvre de tout bien, que vous donniez à Dieu vos sens, vos affections, votre amour-propre, votre réputation, tout. Ce ne sera pas l’affaire d’un jour, mais quand vous en serez arrivée là, vous aurez la paix, et je crois que vous ne l’aurez qu’alors. Les découragements ne vous prendront, pas, quand vous n’aurez pas peur de ne pas réussir. Ah! si vous saviez combien l’amour-propre est fin! Or, je veux que toutes ces misères disparaissent entièrement.

Que dois-je faire pour votre cousine? Attend-elle encore une réponse de moi? Je crois que vous devez l’attirer à Nîmes. Ce doit être là une idée, non pas d’affection personnelle, mais une affaire d’obéissance. Ayez cette idée en tête et faites-la venir. J’ai un secret à vous confier, mais ce sont des choses qui ne s’écrivent pas.

Adieu, ma fille. Je vous assure qu’il me tarde bien de vous revoir.

E. D' ALZON.
Notes et post-scriptum
2. L'abnégation de moi-même est la disposition évangélique et apostolique la plus fréquemment recommandée par le P. d'Alzon (cf. *Règle de l'Assomption,* ch. 2, 1°>.1.2 Co 11,29.