Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.477

18 oct 1854 Nîmes, MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Idées que l’abbé Le Pailleur voudrait donner à une Congrégation d’hommes.- Son projet à lui, si Le Pailleur voulait lui venir, et si l’abbé Chaillot s’unissait aux Polonais.

Informations générales
  • T1-477
  • 442
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.477
  • Orig. ms. ACR, AD 958; D'A., T.D. 21, n. 253, p. 146.
Informations détaillées
  • 1 APOSTOLAT DE LA CHARITE
    1 COLLEGES
    1 CONGREGATIONS D'HOMMES
    1 CONSTITUTIONS DES RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 ENSEIGNEMENT DU DOGME
    1 ESPRIT CHRETIEN DE L'ENSEIGNEMENT
    1 ESPRIT SURNATUREL A L'ASSOMPTION
    1 EVEQUE
    1 FONDATION D'UN INSTITUT RELIGIEUX
    1 MAITRE DES NOVICES
    1 OEUVRES MISSIONNAIRES
    1 PROJET D'UNION AVEC LES RESURRECTIONNISTES
    1 RETOUR A L'UNITE
    1 SAINT-SIEGE
    1 SUPERIEUR GENERAL
    1 SUPERIEURE GENERALE
    2 CHAILLOT, LUDOVIC
    2 DEVEREUX, AIDAN
    2 LE PAILLEUR, AUGUSTE
    3 PARIS
    3 ROME
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • [le 18 octobre 18]54. fête de saint Luc
  • 18 oct 1854
  • Nîmes,
La lettre

Ma chère fille,

Je vous ai écrit ce matin. Je vous reviens ce soir, pour vous dire une grosse affaire. M. l’abbé Chaillot vient de passer près de 48 heures chez moi. Or, voici ce qu’il me dit, c’est qu’il est tout abasourdi de voir que M. Le Pailleur, le fondateur des Petites Soeurs des Pauvres, ait l’idée de fonder une Congrégation d’hommes absolument dans les mêmes idées que les miennes: 1° Le retour à l’unité romaine; 2° L’éducation; 3° Le développement de la charité, – qui, vous le savez, sont tout à fait les nôtres.

Or, si vous causez avec M. Chaillot, qui passera un jour de plus à Paris pour vous voir, vous sentirez que ce que nous avons dit souvent, M. Chaillot le pense, et surtout M. Le Pailleur, dont M. Chaillot m’assure n’être que l’écho. Dans ce cas, voici ce qui serait possible. M. Le Pailleur serait le maître des novices. M. Chaillot s’unirait à Rome aux Polonais, supposé qu’ils voulussent s’unir à nous, et se chargerait de la partie des études théologiques et canoniques. Les Polonais s’occuperaient de l’oeuvre des missions, comme ils la rêvent; moi, je me chargerais surtout des collèges. Dans ce cas, je partirais, s’il le faut, au mois de décembre ou à la fin de novembre pour Rome. L’abbé Chaillot me piloterait pour vos Constitutions. C’est lui qui a fait approuver les Constitutions des Petites Soeurs. Il est, à Rome, leur procureur général et vous offre d’être le vôtre aux mêmes conditions, c’est-à-dire pour l’amour de Dieu. Du reste, il vous expliquera tout cela. Faites-le causer; il vous donnera une foule de détails sur les demandes que vous devez faire. Il est d’avis que vous n’ayez pas de supérieur général. La supérieure générale s’adressera directement au Pape, ce qui la rendra bien plus forte contre les évêques des divers pays où elle a des maisons. Si l’évêque du Cap eût dû traiter avec Rome, au lieu de traiter avec Paris, les choses eussent été autrement.

Je ne vous dis que très mal ce que je veux vous dire mais je suis bien aise de vous indiquer à l’avance quelques points, afin que vous prépariez toutes les questions que vous pourrez adresser à M. Chaillot. Il me semble que Dieu peut vouloir nous ouvrir une voie nouvelle pour arriver à notre but. Nous manquions de maître des novices. M. Le Pailleur serait notre homme. Nous aurions un directeur de nos études théologiques. Les Polonais seraient nos missionnaires. Les collèges nous seraient confiés. Il me semble que les choses pourraient prendre une assez bonne tournure. Priez et faites prier[1].

Adieu, ma chère fille. Ah! faisons-nous chiffons. Aurai-je ma chape pour la Toussaint?

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Mère M.-Eugénie ne répondra à cette lettre qu'après avoir vu l'abbé Chaillot, qu'elle confond avec un autre de moindre réputation. Aussi, le 22 octobre, elle demande d'abord des précisions sur le personnage. Après l'avoir vu et entendu, elle écrit au P. d'Alzon, le 25 octobre:
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