Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.490

6 nov 1854 Nîmes, MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Mort d’un jeune homme. – Impossibilité d’avoir de l’argent. – Santé de l’évêque. – Venue de Mgr Doney.

Informations générales
  • T1-490
  • 451
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.490
  • Orig.ms. ACR, AD 963; D'A., T.D. 21, n. 259, p. 149.
Informations détaillées
  • 1 EMBARRAS FINANCIERS
    1 MORT
    1 SOUFFRANCE APOSTOLIQUE
    1 VIE DE RECUEILLEMENT
    2 CART, JEAN-FRANCOIS
    2 DONEY, JEAN-MARIE
    2 ESCURES, MADAME GAILLARD D'
    2 WISEMAN, NICOLAS
    3 ANGLETERRE
    3 MONTAUBAN
    3 ROME
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • 6 nov[embre 18]54.
  • 6 nov 1854
  • Nîmes,
La lettre

Ma chère fille,

Dieu, qui est très bon, m’envoie quelques croix. Je viens de perdre, il y a deux heures, un jeune homme entré chez moi depuis vingt-cinq jours à peine: c’est la fièvre scarlatine.

Ma santé se rétablit, mais j’ai besoin de repos.

Je vais faire l’impossible pour les 7.000 francs, mais Mlle de Pélissier me fait faux bond en ne me donnant pas de ses nouvelles. Il est évident qu’elle veut se marier, et elle veut son argent; c’est tout simple. En attendant, je manque une assez belle occasion; c’est une personne qui m’aurait prêté 60.000 francs.

Comment voulez-vous que j’aille à Rome avec de pareilles préoccupations?[1] L’évêque, avec des hauts et des bas continuels, s’achemine vers son terme. Il y est préparé, il en parle. Mais le moyen de le quitter? Avec cela je ne suis plus si recueilli. Je me frappe par moments et ne sais pas toujours ce qui est le mieux pour plaire à Dieu. Soignez-vous, ma fille, mais recueillez-vous. Nous avons besoin d’être des saints. Sanctifiez-vous par la patience et cette charité qui fait qu’on oublie son désespoir pour porter la faiblesse des autres. Aimez Notre-Seigneur, puisque vous voulez que votre âme lui soit très unie.

Ce que vous me dites des modifications de vos règles est bon[2]. Je pense voir, jeudi[3], l’évêque de Montauban et lui parlerai de vous.

Adieu, ma fille. Je vous bénis avec un coeur un peu désolé, mais qui vous est profondément uni.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Mère M.-Eugénie avait reçu plusieurs évêques anglais en route vers Rome, dont le cardinal Wiseman qui espérait y rencontrer le P. d'Alzon: <>, lui disait-il.
2. D'après la lettre de Mère M.-Eugénie du 3 novembre, il ne s'agit pas de modifications introduites dans les règles, mais dans les *Statuts* à présenter à Rome. Elle écrit en effet: <>.
3. *jeudi* 9 novembre.