Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.498

13 dec 1854 [Nîmes, MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Impressions spirituelles à partir de son état de santé. – Ses parents lui promettent de l’argent.

Informations générales
  • T1-498
  • 459
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.498
  • Orig.ms. ACR, AD 971; D'A., T.D. 21, n. 267, pp. 154-155.
Informations détaillées
  • 1 AFFAIBLISSEMENT DU CERVEAU
    1 ANEANTISSEMENT
    1 ARGENT DU PERE D'ALZON
    1 LUTTE CONTRE SOI-MEME
    1 MALADIES
    1 PUBLICATIONS
    1 SOUFFRANCE APOSTOLIQUE
    1 SPIRITISME
    2 GOURAUD, HENRI
    2 POUJOULAT, JEAN-JOSEPH
    3 NIMES
    3 PARIS
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • le 13 décembre 1854] Sainte Lucie, au soir.
  • 13 dec 1854
  • [Nîmes,
La lettre

Ma chère fille,

Je voudrais écrire sur mon cahier d’impressions[1] un fait assez curieux ou plutôt deux faits; j’aime mieux vous les communiquer. Le premier est depuis que j’ai pris la résolution de profiter de mon état d’anéantissement intellectuel pour me sanctifier, Dieu me donne une beaucoup plus grande facilité pour sanctifier quelques personnes autour de moi. Mais que de luttes intérieures j’ai à livrer! Et que de fois je suis battu! Le deuxième fait est qu’un médecin très habile et très chrétien m’a fait observer que mon affaiblissement de cerveau venait de l’époque où je m’étais occupé des tables tournantes[2], ce qui est très vrai. Il ne croit pas le moins du monde au ramollissement de cerveau et pense, comme M. Gouraud, que c’est nerveux.

M. Poujoulat a bien tort de se plaindre[3]. Aujourd’hui, j’ai vu des personnes qui vont lui faire des demandes considérables, mais il faut qu’il ne soit pas si pressé. Il m’est impossible de songer à aller à Paris, tant que je serai dans l’état où je suis. Mon séjour à Nîmes m’attire de l’argent de ma mère. J’espère, de ma mère ou de ma soeur, toucher près de 100.000 francs, dont 60.000 sous peu de jours. C’est mon séjour ici qui vaut cela. Puis la santé de l’évêque m’enchaîne. L’affection que je lui témoigne lui fait du bien. Il me semble que Dieu bénit les efforts que je fais pour adoucir ses derniers moments.

Adieu, ma fille. Je vais me coucher. Laissez-moi vous dire en toute simplicité que plus je cherche à me rendre moins mauvais, plus mon âme s’attache à la vôtre.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Cahier commencé le 17 septembre *(Lettre* 432, note 1).
2. En mai 1853 *(Lettre* 259).
3. M. Poujoulat s'était plaint à Mère M.-Eugénie que la *Revue de l'enseignement chrétien* ne fasse pas vendre son livre, selon des promesses faites par le P. d'Alzon, qui avaient motivé l'édition, à bon marché et pour les maisons d'éducation.