Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.501

31 dec 1854 [Nîmes, MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Il doit à saint François de Sales la science d’aimer ses amis. – Son regret de ne pouvoir l’aider dans ses embarras d’argent. – Combien sont pénibles les personnes qui prennent mal les observations! – Son coeur lui est tout dévoué dans la voie de la perfection.

Informations générales
  • T1-501
  • 463
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.501
  • Orig.ms. ACR, AD 975; D'A., T.D. 21, n. 271, pp. 156-157.
Informations détaillées
  • 1 AMITIE
    1 CORRECTION FRATERNELLE
    1 CRUCIFIEMENT DE L'AME
    1 DIRECTION SPIRITUELLE
    1 EMBARRAS FINANCIERS
    1 GENEROSITE DE L'APOTRE
    1 LECTURE DE LA VIE DES SAINTS
    1 RELATIONS ENTRE RELIGIEUX
    1 SUPERIEURE
    1 TIERS-ORDRE FEMININ
    1 VIE SPIRITUELLE
    2 ALZON, MADAME HENRI D'
    2 DANZAS, ANTONIN
    2 ESCURES, MADAME GAILLARD D'
    2 FRANCOIS DE SALES, SAINT
    2 O'NEILL, THERESE-EMMANUEL
    3 PARIS
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • le] 31 déc[embre 18]54.
  • 31 dec 1854
  • [Nîmes,
La lettre

Ce qui me prouve le plus, ma chère fille, que Dieu bénit nos relations, c’est la surabondance d’affection franche, cordiale, humble et paternelle qu’il me donne pour vous, au moment où vous semblez rentrer dans vos tribulations. Oh! que je vous plains de grand coeur! J’en ai bien encore, moi aussi, mais il me semble que je prends le dessus dans un apaisement que m’a laissé la lecture de la vie de saint François de Sales, et je dois à cet aimable saint d’avoir acquis la science d’aimer mes amis. Ce n’est pas tout que d’avoir de bonnes choses au coeur pour eux, il faut savoir le leur faire connaître[1].

Procédons avec ordre. Vos peines d’argent peuvent s’amoindrir, puisque Mlle de Pél[issier] pourra mettre son argent à votre disposition, je l’espère du moins. Nous sommes dans les meilleurs termes, et je ferai mon possible pour qu’elle vous soit utile, si vous en avez besoin. Je pourrais moi même vous venir en aide, si, pour le moment, je n’avais pas promis à ma mère de suspendre mes envois à Paris. Je vais essayer du moins de vous mettre en bons termes avec notre tertiaire nîmoise, qui n’est pas, quoi qu’on dise, encore prête à se marier.

Quant à Soeur Th[érèse]-Em[manuel], je comprends que c’est une immense croix pour vous que l’état dans lequel elle peut se placer. Mon Dieu! qu’il est pénible d’avoir affaire aux personnes qui prennent mal les observations qu’on leur fait! J’en ai quelques-unes de cette espèce sur les bras. Je vous plains par l’expérience qu’elles me font acquérir.

Je consens bien volontiers à ce que vous voyiez le Père D[anzas], s’il peut vous faire du bien. J’aimerais mieux, comme affaire de coeur, que vous pussiez vous tourner vers moi, si je pouvais vous suffire de loin. Mais en ceci je ne veux que ce qui vous fera le plus de bien. Peut-être trouverais je trop mon compte à vous être bon à quelque chose. Je ne sais si je m’exprime bien, mais mon coeur vous est bien dévoué. Cette fois, ma fille, il me semble que vous pouvez en disposer pour tout ce qui pourra vous être utile dans cette voie de perfection, où il nous faut pourtant avancer.

Adieu, ma fille. Bonne année. Tout vôtre, avec un dévouement et une affection dont je demande à Notre-Seigneur de vous faire un appui.

Notes et post-scriptum
1. Le P. d'Alzon était conscient que l'une des souffrances de sa dirigée venait de l'austérité de son amitié envers elle.