Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.521

18 feb 1855 [Nîmes, MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Le P. Laurent voudrait bâtir à Clichy, est-ce nécessaire? – Il logera chez les Résurrectionistes de Rome, si cela peut servir à l’union. – L’oeuvre de Saint-François de Sales.

Informations générales
  • T1-521
  • 477
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.521
  • Orig.ms. ACR, AD 987; D'A., T.D. 21, n. 283, p. 163.
Informations détaillées
  • 1 ARCHEVEQUE
    1 BATIMENTS DES COLLEGES
    1 CLERGE SECULIER
    1 COLLEGE DE CLICHY
    1 CRUCIFIX
    1 DEPENSES EXTRAORDINAIRES
    1 PROJET D'UNION AVEC LES RESURRECTIONNISTES
    1 SALUT DES AMES
    1 TIERS-ORDRE DE L'ASSOMPTION
    1 VOYAGES
    2 BOLZE, MARIE-GERTRUDE
    2 COMBIE, JULIETTE
    2 EVERLANGE, MARIE-EMMANUEL D'
    2 GAY, CHARLES-LOUIS
    2 HUBE, JOSEPH
    2 JELOWICKI, ALEXANDRE
    2 KAJZIEWICZ, JEROME
    2 LAURENT, CHARLES
    2 SEMENENKO, PIERRE
    2 SIBOUR, MARIE-DOMINIQUE
    3 PARIS
    3 PARIS, COLLEGE STANISLAS
    3 ROME
    3 SAINT-CLAUDE
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • le 18 février 1855]. vers
  • 18 feb 1855
  • [Nîmes,
La lettre

Ma chère fille,

Je reçois une longue lettre du P. Laurent, où il me dit que vous le pressez de bâtir pour l’an prochain, et il sollicite en conséquence une autorisation. Quand j’étais à Paris, 40.000 francs lui suffisaient. A présent que je suis sûr de les lui procurer, il me semble qu’il lui en faudrait davantage. Vous comprenez qu’avec ce système nous irons loin. Il prétend que ses dortoirs sont pleins. Quand j’ai quitté Paris, il pouvait y mettre 74 lits; aujourd’hui, il n’a pas encore 60 élèves. Mettez qu’il les ait à la fin de l’année, pensez- vous que l’an prochain, nous allions à 100 élèves? Le P. Laurent l’affirme, et moi j’en doute. Il se fonde sur ce que le clergé de Paris nous est très bienveillant. Je réponds que j’ai refusé Stanislas; l’archevêque de Paris s’en est emparé et poussera, de ce côté, tous les élèves sous son influence. Ne pensez-vous pas, dès lors, que le clergé séculier exercera son action sur les familles dans le même sens? Si cela est, la prétendue bienveillance du clergé parisien se réduira à peu de chose. Voilà ce que je tiens à vous dire afin que vous ayez la bonté de me donner votre opinion bien catégorique. Je ne veux pas me lancer dans des dépenses nouvelles, avant de bien connaître la position[1].

Seriez-vous assez bonne pour écrire deux mots au P. Jélowicki et lui demander s’il maintient l’invitation qu’il m’avait faite de loger à son couvent de Rome? J’avoue que j’y tiendrais fort peu, si la pensée d’un rapprochement n’est plus dans la tête de ces Messieurs, et je crois bien que le P. Hubé, ainsi que Semenenko, n’y sont guère portés. Le P. Jérôme, à qui j’avais écrit, ne me répond pas. Personnellement, il me serait plus agréable d’aller loger ailleurs, et je n’irai à Saint-Claude que pour montrer toute ma bonne volonté. Pensez-vous même que le rapprochement avec les Polonais n’éloignerait pas de nous M. G[ay], à qui je tiens extraordinairement?[2]

J’ai une petite commission à vous donner. On prie Soeur Marie-Emmanuel d’envoyer deux crucifix[3], comme celui de Louise Bolze; on lui en enverra le prix avec 24 francs qui lui sont déjà dûs. Souvenez-vous toujours que c’est dans quinze jours que je pars.

Le P. Laurent vous parlera de l’organisation d’une petite oeuvre pour se procurer des fonds en faveur des protestants à convertir. Veuillez lui demander les renseignements que je lui fournis et engagez les Soeurs du Tiers- Ordre, ainsi que vos élèves, à prendre des livrets. Nous appelons cela l’oeuvre de Saint-François de Sales.

Adieu, ma fille, je ne suis pas vaillant[4].

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Mère M.-Eugénie répond le 23 février: <>.
2. <>.
3. Crucifix de tertiaire.
4. Ces derniers mots, ainsi que la signature, sont de la main du P. d'Alzon, le reste de la lettre a été écrit par Juliette Combié.