Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.545

18 may 1855 [Rome, MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Il vient d’être reçu par Pie IX à Castel Gandolfo. – Le Pape lui a parlé d’union avec les Augustins. – Un projet à mûrir: se placer sous le régime de la Propagande.

Informations générales
  • T1-545
  • 503
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.545
  • Orig.ms. ACR, AD 1004; D'A., T.D. 21, n. 300, p. 170.
Informations détaillées
  • 1 CONGREGATION DE LA PROPAGANDE
    1 MISSION D'ANGLETERRE
    1 PAPE
    1 PROJET D'UNION AVEC LES ERMITES DE SAINT-AUGUSTIN
    1 REGLE DE SAINT AUGUSTIN A L'ASSOMPTION
    1 REGLE DE SAINT-BENOIT
    2 BENOIT, SAINT
    2 GERMER-DURAND, EUGENE
    2 PIE IX
    2 SAGE, ATHANASE
    2 VAILHE, SIMEON
    3 ANGLETERRE
    3 CASTEL GANDOLFO
    3 ROME
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • le 18 mai 1855].
  • 18 may 1855
  • [Rome,
La lettre

Ma chère fille,

Je sors de chez le Pape[1], qui est à Castel Gandolfo. Il m’a parlé très longuement et m’aurait accordé, je crois, tout ce que je lui aurais demandé. J’ai préféré le prévenir que, dans un an, je lui demanderais autre chose que sa bénédiction. Si l’idée de nous réunir aux Augustins se poursuit, nous sommes sûrs de son approbation; le Pape m’en a parlé[2].

Vos deux christs sont bénits, comme vous le voulez. J’ai déjà remis, depuis quelques jours, vos papiers à notre agent. Il est venu pour m’en parler, ne m’a pas trouvé; j’y retournerai demain.

Vous avez, vous et vos filles, une bénédiction du Saint-Père. Somme toute, un second voyage, fait dans un an, fera le plus grand bien. Il y a un grand projet, ce serait de nous placer sous le régime de la Propagande, et vous qui avez une maison en Angleterre, vous le pourriez merveilleusement et vous vous éviteriez une foule de tracasseries et d’ennuis. Mais il faudra une longue conversation, pour que je vous explique cela.

Ma santé ne va pas trop mal. Adieu, ma fille. Je porte tous les jours votre nom et celui de notre oeuvre dans les divers sanctuaires, où je vais dire la messe.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. En 1879, dans une note latine, le P. d'Alzon plaça par erreur cette audience le 20 mai.
2. Au reçu de cette lettre et de la précédente, Mère M.-Eugénie écrit le 28 au P. d'Alzon: <>.
D'après ce passage de lettre, il ne fait pas de doute que l'idée d'union avec les Augustins est pour Mère M.-Eugénie quelque chose de nouveau; elle ne comprend pas, elle essaye de se remémorer et pense qu'une lettre explicative s'est perdue. Certes, en l'absence de toute règle propre, le P. d'Alzon, présentant à son évêque, le 12 juillet 1846, sa fondation, <> *(Lettres* III p. 81). Cet attachement prend plus de relief à partir des pourparlers d'union avec les Résurrectionistes, qui suivent celle de saint Benoît. Et en 1853, Mère M.-Eugénie faisait une double dé couverte: d'abord celle de la Règle de saint Augustin, comme étant plus favorable à une Congrégation à supérieure générale (20 avril); elle veut en avoir, des Augustins de Rome, le texte latin (12 juin), en fait une traduction qu'elle fait reviser par M. Germer-Durand (28 octobre); - puis, celle des richesses spirituelles de la grande famille augustinienne: la Règle de saint Augustin, bien sûr, <>, un calendrier propre, un Tiers-Ordre, une Confrérie de la ceinture et de multiples privilèges spirituels: <> (8 décembre). Le P. d'Alzon répond: <>. A la fin de 1853, elle a reçu l'amélioration de la traduction de la Règle et, sans le prendre en entier, pense élaborer un <> particulier, sans que cela nuisît à notre réunion à nos Pères, ni ne nous rapprochât des Augustins>> (*Lettre* n. 2372). <>.
Il ressort de ces faits que l'initiative d'une tentative d'union avec les Augustins est attribuable sans que le P. d'Alzon et Mère M.-Eugénie y aient encore *jamais* songé. Pour dire cela à l'encontre du P. Vailhé et même du P. Sage, il faut bien préciser la date d'une lettre du P. d'Alzon à Mère M.-Eugénie, très lisiblement écrite: *<>*. L'imprécision porte sur le mois et non pas sur l'année (cf. *Lettre* 518, note 1, et *Lettre* 565, note 2).