Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.548

30 may 1855 [Rome, PIE_IX

Cette note, non datée, qui n’est pas de sa main, sera remise au Pape par le P. d’Alzon, dans l’audience qui lui fut accordée le 30 mai 1855, ainsi qu’il l’écrira à Mgr Doney, le lendemain. Le P. d’Alzon présente sa Congrégation, Ordre et Tiers-Ordre, esprit, but et oeuvres en cours.

Informations générales
  • T1-548
  • 508
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.548
  • Brouillon, qui n'est pas de la main du P. d'Alzon, ACR, AN 148; D'A., T.D. 39, pp. 55-56.
Informations détaillées
  • 1 AMOUR DE L'EGLISE A L'ASSOMPTION
    1 AMOUR DES AISES
    1 AMOUR DU PAPE
    1 ANARCHISTES
    1 BUT DES AUGUSTINS DE L'ASSOMPTION
    1 CITE
    1 CLASSES SUPERIEURES
    1 CLERGE SECULIER
    1 COLLEGE DE CLICHY
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 COLONIES AGRICOLES
    1 CONGREGATION DES AUGUSTINS DE L'ASSOMPTION
    1 DECADENCE
    1 DEVOIRS DE CHRETIENS
    1 EDUCATION
    1 ENFANTS
    1 ENGAGEMENT APOSTOLIQUE DES LAICS
    1 ENSEIGNEMENT
    1 ETUDE DES PERFECTIONS DE JESUS-CHRIST
    1 EVANGELISATION DES PAUVRES
    1 EXTENSION DU REGNE DE JESUS-CHRIST
    1 FORMATION DES AMES DES ELEVES
    1 JESUS-CHRIST NOURRITURE DES AMES
    1 LAICS MEMBRES DE L'EGLISE
    1 LUTTE CONTRE LE MONDE
    1 LUTTE CONTRE SOI-MEME
    1 MAITRES CHRETIENS
    1 MAUX PRESENTS
    1 MORALISATION DU PAUVRE
    1 OEUVRES CARITATIVES
    1 OEUVRES DE JEUNES
    1 ORPHELINATS
    1 PAROISSE
    1 PAUVRE
    1 POPULATION
    1 RELIGIEUX
    1 SALUT DES AMES
    1 TIERS-ORDRE DE L'ASSOMPTION
    1 ZELE APOSTOLIQUE
    2 DONEY, JEAN-MARIE
    2 PIE IX
    3 NIMES
    3 PARIS
  • [Note remise au Pape]
  • PIE_IX
  • 30 mai 1855 vers le].
  • 30 may 1855
  • [Rome,
La lettre

CONGREGATION DES RELIGIEUX DE L’ASSOMPTION

Cette petite Association subsiste depuis dix ans environ. Elle compte de 25 à 30 personnes environ. Elle possède deux collèges: l’un à Nîmes où l’oeuvre a commencé, l’autre à Paris, et une maison pour l’éducation des petits protestants pauvres, que les parents nous confient en nous donnant l’autorisation d’en faire des catholiques.

L’oeuvre est secondée par de pieux laïques, qui se sont organisés en Tiers-Ordre dirigé par les religieux. Le professorat dans les collèges, les oeuvres de charité, la publication de bons livres, l’instruction des enfants pauvres est le but de ce Tiers-Ordre. On s’y propose aussi, par une vie un peu sévère, de protester contre les maximes relâchées du monde.

Les religieux, se proposant surtout d’étendre le règne de Jésus-Christ dans les âmes, soit par l’éducation des classes élevées, soit en portant les enfants qui leur sont confiés à toutes sortes de bonnes oeuvres, soit en leur inculquant un profond sentiment de leur devoir, non seulement comme simples chrétiens, mais aussi comme membres de la grande société de l’Eglise. Afin d’éviter des luttes pénibles avec le clergé séculier, nous ne nous mêlons, en dehors de nos maisons, que des oeuvres aux-quelles nous sommes invités par les prêtres des paroisses.

Dans l’état présent des choses, nous nous efforçons de concourir, avec l’intelligence et le zèle dont nous sommes capables, à répandre dans les esprits la connaissance de Notre-Seigneur comme vie de l’âme, la véritable connaissance de l’Eglise et l’amour de son chef, comme remède aux maux qui ravagent les sociétés politiques de nos jours; d’apprendre aux enfants que nous formons et aux personnes, sur lesquelles nous avons de l’influence, à vaincre l’amour du bien-être qui est la grande plaie des temps présents.

En nous occupant de colonies agricoles, nous désirons sans doute moraliser les enfants du peuple qui nous sont confiés, mais aussi arracher aux villes une sorte de population, à laquelle les hommes de désordre s’adressent comme [à un] instrument de leurs projets anarchiques, et préparer un jour, par ces colonies, de nouvelles richesses territoriales à l’Eglise et des ressources que nous serons toujours heureux de mettre à la disposition du Saint-Siège[1].

Notes et post-scriptum
1. Dans les jours où il rédigeait cette note pour sa Congrégation le P. d'Alzon écrivait dans son cahier d'*impressions* personnelles:
<<*27 mai*. Aujourd'hui, jour de la Pentecôte, j'ai eu une forte impression que je devais pousser notre petite congrégation: 1° à la défense et à la connaissance des saints canons; 2° aux oeuvres de charité; 3° à la manifestation des devoirs de chrétiens, que les hommes placés sous notre influence doivent accomplir avec la plus grande perfection; 4° à une grande dévotion envers Notre-Seigneur, le Saint-Esprit et la Sainte Vierge.
*2 juin* Le religieux de l'Assomption doit avoir deux amours qui se réunissent dans un: l'amour de Jésus-Christ caché dans l'Eucharistie, l'amour de Jésus-Christ manifesté dans l'Eglise, ce qui n'est qu'un même amour; et l'amour de Marie, mère de Jésus pain des âmes, et l'amour de Marie, mère de Jésus époux de l'Eglise; et tout cela est un même amour.
*3 juin* Ce que Notre-seigneur me paraît surtout me demander, c'est de me retirer de beau coup de choses pour ne m'occuper que de mon oeuvre et de laisser tomber tout ce qui ne va pas à cette pauvre petite oeuvre.