Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.559

16 jun 1855 Nîmes, MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Si l’abbé Gay n’est pas évêque, puisse-t-il être assomptioniste! – L’abbé de Cabrières demeure indécis. – Il a prié pour le mariage de son frère. Il ne peut laisser son évêque mourant, qui ne meurt jamais. – Il va peut-être vendre sa maison.

Informations générales
  • T1-559
  • 517
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.559
  • Orig.ms. ACR, AD 1011; D'A., T.D. 21, n. 307, p. 173.
Informations détaillées
  • 1 ACCEPTATION DE LA VOLONTE DE DIEU
    1 ASSOMPTIONNISTES
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 CONTRARIETES
    1 ENERGIE
    1 ENFANTEMENT DES AMES
    1 EVEQUE ORDINAIRE DU DIOCESE
    1 GLOIRE DE DIEU
    1 IMMEUBLES
    1 MALADIES
    1 MARIAGE
    1 VENTES DE TERRAINS
    1 VOCATION
    2 CABRIERES, ANATOLE DE
    2 CABRIERES, FRANCOIS-LOUIS DE
    2 CART, JEAN-FRANCOIS
    2 GAY, CHARLES-LOUIS
    2 MILLERET, LOUIS
    2 MILLERET, MADAME LOUIS
    2 MORANGE, DE
    2 PIE IX
    2 SEGUR, GASTON DE
    3 NIMES, EVECHE
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • le 16 juin 1855.
  • 16 jun 1855
  • Nîmes,
  • Evêché de Nîmes
La lettre

Ma chère fille,

Merci de la manière dont vous trouvez votre joie à entendre dire du bien de moi[1]. Si M. Gay n’est pas évêque de Nîmes, j’espère qu’il sera à nous, et cela vaudra tout autant peut-être pour la gloire de Dieu. J’enfante bien douloureusement le pauvre abbé de Cabrières. Hier il semblait que décidément il arrivait, aujourd’hui c’est une autre affaire. Son père y fait opposition. Le pauvre enfant perd toute son énergie. De peur d’avoir une volonté autre que celle de Dieu, il n’en a aucune.

J’ai prié pour Monsieur votre frère, mais pas aussi tôt que je l’aurais voulu. J’ai reçu la nouvelle de son mariage le jour où il a été célébré[2]. Je demande à Dieu de donner à mes prières un effet rétroactif.

Vous êtes trop bonne de vouloir nous procurer un tapis. Il y a cinq ou six mois à peine qu’on nous en a donné un magnifique. Si c’est un cadeau qu’on veuille nous faire, je préférerais une lampe pour mettre devant le Saint-Sacrement.

Il me tarde énormément d’aller vous voir. Mais que faire avec un évêque mourant qui ne meurt jamais? Peut-être m’échapperai-je quelques jours, mais vous comprenez que c’est chose très embarrassante dans ma situation. Quant à ma santé, elle va à condition de très grands ménagements. Ma bonne fille, devenons des saints en nous jetant éperdument entre les bras de Dieu. C’est là où je trouve mon repos et où je ne le trouve pas assez, parce que je ne parle pas assez.

Adieu, ma chère fille. Dès que vous aurez reçu votre bref, vous m’en ferez avoir une copie. Tout vôtre en Notre-Seigneur.

Je souffre bien de votre retard pour la vente de votre terrain. Ici il est possible que je vende mon local 600.000 francs; je bâtirais pour 300.000 et je payerais 300.000 de dettes.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Le P. d'Alzon répond à Mère M.-Eugénie qui lui écrivait le 10 juin: <>.
Dans cette lettre écrite par l'abbé Gay à Mère M.-Eugénie et transmise par elle au P. d'Alzon, nous lisons: <<J'ai vu hier Mgr de Ségur; il est ravi du P. d'Alzon et m'a parlé de lui dans les termes les plus sympathiques. J'ai compris qu'ils s'étaient beaucoup vus à Rome. Le cher Gaston lui a obtenu du saint-Père une audience toute particulière, qui a été très longue, et dans laquelle le P. d'Alzon a pu dire librement au Pape tout ce que la brièveté et la solennité de la première entrevue l'avaient contraint d'omettre. J'espère que du bien, un grand bien, sortira de là. [...].
<>.
2. Le jeudi 15 juin, Louis Milleret, frère de Mère M.-Eugénie, avait épousé Mlle Mathilde de Touzon, belle-fille de M. de Morange *(Lettre* 475, note 4).