Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.585

30 aug 1855 [Paris, CHAILLOT Abbé Ludovic

Questions à préciser en cas de pourparlers d’union avec les Augustins. – Soit pour les religieux, soit pour les religieuses de l’Assomption.

Informations générales
  • T1-585
  • 540
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.585
  • Cop.ms. d'une main féminine. ACR, AS 78.
Informations détaillées
  • 1 APOSTOLAT DE L'ENSEIGNEMENT
    1 COMMUNAUTES ASSOMPTIONNISTES
    1 CONGREGATION DES AUGUSTINS DE L'ASSOMPTION
    1 ESPRIT DE L'ASSOMPTION
    1 INSTITUTS RELIGIEUX
    1 PROJET D'UNION AVEC LES ERMITES DE SAINT-AUGUSTIN
    1 RELATIONS DU PERE D'ALZON AVEC LES ASSOMPTIADES
    1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 SUPERIEUR GENERAL
    1 SUPERIEURE GENERALE
    1 VICAIRE GENERAL
    1 VOEU D'OBEISSANCE
    2 JANDEL, VINCENT
    2 LACORDAIRE, HENRI
    2 MILLERET, MARIE-EUGENIE
    2 PIE IX
    2 VAILHE, SIMEON
    3 ITALIE
  • A MONSIEUR L'ABBE CHAILLOT
  • CHAILLOT Abbé Ludovic
  • le] 30 août [18]55.
  • 30 aug 1855
  • [Paris,
La lettre

…[2] Maintenant voici ce qui me préoccupe à notre sujet. Vous savez que le Pape m’a témoigné et fait témoigner son désir de nous voir agrégés aux Augustins[3], mais peut-être ce n’était qu’une idée en passant. Quoi qu’il en soit, supposé que nous donnions suite à un pareil projet, quel devrait être le mode de cette agrégation? Devrions-nous demander un Vicaire général pour la Congrégation enseignante que nous formerions dans l’ordre de Saint-Augustin? Quel est le genre d’autorité du Général des Augustins? Et si le Pape nous accordait un Vicaire général, dans quel ordre de dépendance se trouverait-il vis-à-vis du Général? Pourrait-elle se réduire à une simple affaire de formes? Pourrions-nous faire une Congrégation entièrement indépendante et avoir part aux privilèges de l’ordre subsistant? Vous vous rappelez que nous avons traité ensemble quelque chose de ces questions et que je mettais en balance les ennuis de nos relations futures avec un Ordre un peu tombé[4], et l’avantage d’avoir tout de suite des maisons en Italie. Il me répugnerait beaucoup de prendre la position du P. Jandel[5] vis-à-vis des vieux Dominicains[6]. D’ailleurs je ne veux pas faire des Ermites et rentrer dans les anciennes Congrégations de l’ordre[7]. Mais en formant une Congrégation nouvelle comme cela s’est fait tant de fois dans l’ordre de Saint-Benoît, ne pourrais-je pas avoir une maison à Rome et y être tout-à-fait indépendant?

La Supérieure générale de l’Assomption, qui me prête en ce moment sa main, désirerait savoir, de son côté, comment les religieuses pourraient participer à cette agrégation en conservant leur unité indépendante; car, dans l’intérêt des deux Congrégations, je ne désire pas me poser, à moins de nécessité, supérieur général de ces Dames. Je préfère qu’elles se gouvernent elles-mêmes, et que nos liens soient des liens d’amitié et de confiance, plutôt que d’une autorité qui crée souvent des embarras[9].

Notes et post-scriptum
1. Après les obsèques de Mgr Cart, le P. d'Alzon s'est rendu à Paris (le 27 ou le 28 août), pour y séjourner jusqu'au début d'octobre. Du 7 au 14 septembre, il prêche la retraite à ses religieux, au cours de laquelle, le 12, se tient le 3e Chapitre général. Dès le début de son séjour, il a dû parler avec Mère M.-Eugénie des clauses d'une union éventuelle avec les Augustins et consulte à présent par lettre l'abbé Chaillot, avec lequel il s'était entretenu de cette même affaire pendant son séjour à Rome.
2. A l'entête du texte, on lit: *Copie d'une lettre de M. d'Alzon;* Mère M.-Eugénie précise de sa main: *à M. Chaillot;* et le texte débute par des points de suspension. La Mère a fait prendre copie d'une partie de la lettre que lui dictait le P. d'Alzon.
3. Lors de l'audience accordée au P. d'Alzon par Pie IX, le 18 mai à Castelgandolfo. - Pour ce qui est des *Augustins* (titre actuel) ou des *Ermites de Saint-Augustin* (titre ancien), voir: *Dizionario degli Istituti di Perfezione,* I, art. *Agostiniani* (col. 278-381): Ordre mendiant fondé en mars 1244, sur la base de la Règle de saint Augustin, à partir de divers groupes d'ermites vivant alors en Italie.
4. Vers 1753, les Augustins comptaient quelque 20.000 membres, 1.500 couvents, 43 provinces, 13 congrégations. L'ordre traverse une longue crise de 1786 à 1880. En 1900, il compte 1.808 membres, 252 couvents, 24 provinces, 4 congrégations. Mais le renouveau est déjà en cours. En 1971, nous avons 4.180 membres, 474 couvents et 28 provinces. (*Art.cit.*).
5. Le ms porte: *Jeandelle*.
6. <> (*Vie du P. d'Alzon,* II, p. 269), - comme le P. Jandel, ami de Lacordaire, tentait de rénover l'ordre des Frères Prêcheurs.
7. Le ms porte *constitutions;* il faut lire *congrégations.* A l'intérieur de l'ordre augustinien et à côté du cadre des provinces, les congrégations étaient des familles spirituelles qui regroupaient, sous l'autorité du supérieur général et par l'intermédiaire d'un vicaire général des sujets désireux de suivre de plus près l'observance primitive, ou même de tendre à une vie plus austère que ne le prévoyait la règle (Augustins observants et Augustins déchaux).
8.<>. (*op.cit.,* p. 268).
9. Répondant à cette lettre l'abbé Chaillot écrira de Rome le 2 octobre: <>.