Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.592

12 sep 1855 Clichy, COMBIE_JULIETTE

La retraite des religieux s’achève. Il se réserve de lui dire les idées qui lui sont venues sur son compte. – Il aidera son frère pendant son séjour à Paris. – Qu’elle pousse dans le bien sa petite association secrète.

Informations générales
  • T1-592
  • 546
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.592
  • Orig. ms. ACR, AM 124; D'A., T.D. 37, n. 14, p. 93.
Informations détaillées
  • 1 ACCEPTATION DE LA VOLONTE DE DIEU
    1 ASSOCIATIONS OEUVRES
    1 CHAPITRE GENERAL DES ASSOMPTIONNISTES
    1 DIEU
    1 FONDATION D'UN INSTITUT RELIGIEUX
    1 JESUS-CHRIST MODELE
    1 PASSION DE JESUS-CHRIST
    1 PREDICATION DE RETRAITES
    1 PRIERE DE DEMANDE
    1 RELIGIEUSES
    1 SOUFFRANCE APOSTOLIQUE
    1 VENERATION DE RELIQUES
    2 CHASSANIS, CLEMENTINE
    2 COMBIE, MARIE-CATHERINE
    2 COMBIE, MAURICE
    2 FRANCOIS DE SALES, SAINT
    2 MALBOSC, FRANCOISE-EUGENIE DE
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 PUYSEGUR, MADAME ANATOLE DE
    2 ROUVIER, HELENE
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
    3 CLICHY-LA-GARENNE
    3 NIMES
    3 PARIS
  • A MADEMOISELLE JULIETTE COMBIE
  • COMBIE_JULIETTE
  • 12 sept[embre 18]55.
  • 12 sep 1855
  • Clichy,
La lettre

Il m’est impossible de considérer une causerie avec vous, ma chère enfant, comme un obstacle à ma retraite; aussi viens-je vous dire que, du mon côté, je prie beaucoup pour vous. Merci de ce que vous faites pour moi! Seulement, nous finirons un peu plus tard que vous ne pensez et nous ne dirons notre Te Deum qu’au moment où ces lignes vous arriveront, le 14 septembre, jour de l’Exaltation de la croix.

Je me réserve de vous dire toutes les idées qui me sont venues sur votre compte. Je n’y vois pas bien clair, mais peu à peu nous finirons par trouver la volonté de Dieu dans la prière. Que vous soyez un peu muette devant le bon Dieu, cela ne me surprend pas. Ah! mon enfant, quel mérite n’y a t-il pas à se laisser faire sans rien dire! Et qu’a fait Notre-Seigneur, quand le moment de la Passion est venu? Il s’est laissé faire. Voilà, en ce moment, le grand secret de votre perfection. Une victime à l’autel, sur le point d’être immolée, ne dit pas: [[Frappez là ou là]]; c’est le droit du sacrificateur d’enfoncer le couteau où bon lui semble.

Engagez votre frère à venir me voir. Je serai à Chaillot presque toute la journée de mardi[2]. Je verrai votre soeur à son arrivée et votre frère, s’il vient avec elle. Si je puis être bon en quelque chose à M. Maurice[3], dites-lui que je me mets à sa disposition. Doit-il rester quelques jours à Paris? Je lui procurerai des billets pour les monuments où les billets sont nécessaires, mais je crois que pendant la durée de l’exposition[4] les entrées sont plus faciles. Enfin, je tiens à le traiter en frère de mes filles.

Soutenez votre cousine[5]. Il y a cent à parier contre un que la maison se fondera; mais je n’ai pas encore vu notre futur évêque et je n’ai pas de décision officielle; mais c’est une chose qui se fera par la force des choses. Nous avons en vue une surveillante pour vos enfants. Mais il s’agirait de bien autre chose. Je réserve toutes mes explications pour mon retour. En attendant, poussez dans le bien votre petite association secrète[6]. Engagez ces bonnes filles à ne pas se ménager avec le bon Dieu et dites-leur surtout que, plus on donne à Notre-Seigneur, et plus il rend.

Voici quelques mots pour Clémentine. Adieu, ma fille. Croyez que, quand votre coeur et celui des vôtres sont sur la croix, le mien est bien près et désire bien fortement votre souffrance.

Je n’ai pas vu la relique de saint François, mais je l’avais demandée pour l’oeuvre. Mme de Puységur me la portera probablement. Ma messe de samedi sera pour vous.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Bien que le P. d'Alzon n'en parle pas dans ses lettres, rappelons que, le 12 septembre, s'est tenu à Clichy le 3e Chapitre général qui ne compta qu'une seule séance. Le P. d'Alzon conserve le supériorat de Nîmes, le Fr. Saugrain est nommé économe général, le Fr. François Picard supérieur de la maison de Rome (fondation nouvelle). <>. La Congrégation comptait alors 11 profès de choeur.
2. Mardi 18 septembre.
3. Frère de Louise et Juliette Combié, qui devait accompagner Louise à Paris pour son entrée au couvent.
4. 2e Exposition internationale de Paris.
5. Eugénie de Malbosc.
6. Clémentine Chassanis, Hélène Rouvier et Juliette Combié, anciennes élèves de Saint-Maur, étaient liées d'amitié et constituaient même sur le plan spirituel une petite association secrète que le P. d'Alzon approuvait pour la conduire plus avant (*Lettre* 554).