Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.599

26 sep 1855 [Paris, COMBIE_JULIETTE

Qu’elle dépasse le sentiment de solitude qu’elle éprouve. Il est heureux d’avoir pu accueillir Louise dans les premiers jours de sa vie religieuse. – Mgr Plantier le demande pour grand vicaire et autorise la venue des Religieuses à Nîmes.

Informations générales
  • T1-599
  • 553
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.599
  • Orig. ms. ACR, AM 129;D'A., T.D. 37, n. 19, p.99.
Informations détaillées
  • 1 ANGOISSE
    1 BIEN SUPREME
    1 ENERGIE
    1 GRAVITE
    1 INTELLIGENCE
    1 JOIE SPIRITUELLE
    1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 SENSIBILITE
    1 SOLITUDE
    1 SOUFFRANCE ACCEPTEE
    1 TRAVAIL DE L'ETUDE
    1 VICAIRE GENERAL
    1 VIE DE SACRIFICE
    2 CHALVET, SAINTE-HELENE SOEUR
    2 COMBIE, MARIE-CATHERINE
    2 GOUSSET, THOMAS
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    2 SACCONI, CARLO
    3 NIMES
    3 NIMES, DIOCESE
  • A MADEMOISELLE JULIETTE COMBIE
  • COMBIE_JULIETTE
  • le] [26 septembre 1855] mercredi.
  • 26 sep 1855
  • [Paris,
  • *Pour Juliette*.
La lettre

Combien je voudrais, ma chère fille, pouvoir placer ma main sous votre coeur et porter les angoisses qui vous accablent! Ne vous affligez pourtant pas trop du profond sentiment de solitude que vous éprouvez. Si nous ne souffrions pas, comment acquerrions-nous quelque mérite? L’aiguillon de la douleur est nécessaire pour nous avertir que nous ne devons pas nous asseoir pour toujours sur cette terre, et il est bon d’être mal dans ce monde pour désirer un peu plus le ciel.

Vous me voudriez à Nîmes et je voudrais, moi aussi, y être. Hier encore, je le disais à Louise. Je crois pourtant avoir bien fait d’être resté, sans doute parce que je crois avoir ici assez d’affaires, mais aussi pour votre soeur. Elle se pose à merveille, et je crois que peu à peu elle sera non seulement aimée, ce qui est fait, mais très estimée comme valeur de femme intelligente. Malgré sa prétendue horreur de l’étude, la supérieure, qui l’a fait un peu jaser, est surprise de ce qu’elle sait. Il faudra bien mettre un peu d’ordre dans tout cela; mais enfin, outre le coeur, il y a du fond, de l’intelligence et de l’énergie, qualités beaucoup plus rares qu’on ne croit. Cette pauvre fille s’est donné un coup à la tête qui l’a un peu étourdie, mais ce n’est rien. Elle m’a fait la confidence que la paillasse piquée lui paraît un peu dure, mais on s’accoutume vite à ces choses. Du reste, elle est excessivement heureuse.

Je ne vous dis rien de plus, aujourd’hui, parce que je veux mettre cette lettre sous l’enveloppe de Mme Sainte-Hélène. Adieu, ma fille.

Tout à vous du fond du coeur.

Depuis les lignes qui précèdent, voici de grands changements. Mgr Plantier me presse une seconde fois d’accepter le titre de grand vicaire. Le nonce et le card[inal] Gousset viennent de me dire que c’est une obligation d’accepter. En revanche, la permission de fonder les Soeurs de l’Assomption à Nîmes est accordée[1].

Vous comprenez pourquoi je change d’avis et ne vous envoie pas cette lettre par Mme Sainte-Hélène.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Répondant à une lettre du P. d'Alzon que nous n'avons plus, Mgr Plantier lui écrivait de Lyon, le 24 septembre: <>. - Le P. d'Alzon avait donc refusé la proposition de Mgr Plantier pour être tout à l'Assomption. Il n'acceptera qu'après avoir pris conseil du nonce et du cardinal Gousset.