Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.622

2 dec 1855 Nîmes, MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Il est plus à l’aise qu’elle ne le pense avec Mgr Plantier. – Le gouvernement fait difficulté à sa nomination comme grand vicaire. – Il espère la revoir bientôt à Nîmes.

Informations générales
  • T1-622
  • 573
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.622
  • Orig. ms. ACR, AD 1035; D'A., T.D. 21, n. 331, p. 183.
Informations détaillées
  • 1 APOSTOLAT DE LA CHARITE
    1 BREVIAIRE ROMAIN
    1 CITOYEN
    1 COMMUNAUTE RELIGIEUSE
    1 CONTRARIETES
    1 DECISIONS DU CHAPITRE
    1 DIRECTION PASTORALE DU DIOCESE DE NIMES
    1 GOUVERNEMENT
    1 INDEPENDANCE CATHOLIQUE
    1 PRUDENCE
    1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 VICAIRE GENERAL
    2 BERTHY, NINON DE
    2 BOUCARUT, JEAN-LOUIS
    2 CART, JEAN-FRANCOIS
    2 COMBALOT, THEODORE
    2 FORTOUL, HIPPOLYTE
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    2 SIBOUR, LEON-FRANCOIS
    3 NIMES
    3 NIMES, DIOCESE
    3 PARIS
    3 PARIS, DIOCESE
    3 TRIPOLI
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • le 2 [décembre] 1855.
  • 2 dec 1855
  • Nîmes,
  • Evêché de Nîmes
La lettre

Ma chère fille,

Merci de vos si bonnes lettres, quoique je ne sache pas bien si celle-ci vous trouvera à Paris[2]. Je tiens à vous dire que je ne suis point aussi ennuyé que vous le pourriez croire. J’ai, au contraire, de la peine à me prémunir contre ce qui me plaît, sinon dans les opinions, au moins dans le genre, la méthode, l’ordre qui manquait si complètement à Mgr Cart et que je trouve ici à un degré supérieur[3].

Je suis chargé des bonnes oeuvres et de toutes les communautés, sauf une ou deux. Je suis, de plus, chargé des bonnes oeuvres. J’aurai quelque peine à être reconnu par le gouvernement, tâchez de savoir pourquoi[4]. M. de Berty sait les motifs. Pouvez-vous arriver jusqu’à lui?

Je savais l’affaire du Chapitre de Paris[5].

Je reviens à moi. Je tiens à ce que l’on sache que je ne veux rien du gouvernement, mais que je ne lui suis point hostile, que même je suis le prêtre du diocèse qui ai, dans la sphère de mon action, le plus favorisé son établissement (ce n’est pas bien le mot) dans nos pays. Je tiens à ce qu’on le sache, afin de ne pas être contrarié[6].

Si vous pouviez convaincre l’évêque de Tripoli que je l’estime beaucoup[7], vous me feriez un grand plaisir.

Adieu, ma chère fille. Soyez bien persuadée que vos lettres sont une des choses qui me font le plus de joie, et quand je ne vous écris pas, n’en concluez pas que je n’ai pas envie de vous lire, mais j’espère vous voir bientôt[8].

Tout vôtre en Notre-Seigneur.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Le ms porte par erreur la date du 2 *novembre*; c'est le 2 décembre qu'il faut lire, car Mgr Plantier ne vint à Nimes que le 29 novembre.
2. Mère M.-Eugénie se proposait de revenir à Nîmes dans la première semaine de décembre.
3. Le 26 novembre, Mère M.-Eugénie écrivait, après avoir vu Mgr Plantier de passage à Paris; <>.
Le 28 novembre, Mère M.-Eugénie écrit de nouveau: <>. Enfin, le 2 décembre, elle écrira encore:<>.
4. La reconnaissance de la nomination du P. d'Alzon comme vicaire général de Mgr Plantier se faisait attendre de la part du gouvernement. Dans une première lettre, datée du 12 novembre, après avoir recommandé l'abbé Boucarut, Mgr Plantier avait présenté l'abbé d'Alzon en ces termes: <>.
Ayant obtenu l'agrément du gouvernement pour l'abbé Boucarut, Mgr Plantier fait une nouvelle instance pour l'abbé d'Alzon, le 3 décembre: <>. (Arch. nat. F 19, 2804). - L'agrément de Fortoul, ministre césarien, ne devait être obtenu que vers la mi-décembre.
5. Mère M.-Eugénie avait communiqué au P. d'Alzon la nouvelle encore secrète que le Chapitre de Paris avait accepté en principe le retour au bréviaire romain (lettre du 28 novembre).
6. Depuis 1848, les accusations les plus étranges et les plus contradictoires traînaient contre le P. d'Alzon dans les bureaux du ministère des Cultes: organisateur de clubs populaires et légitimiste outré.
7. Mgr Sibour, cousin de l'archevêque de Paris.
8. Mère M.-Eugénie, écrivant le 2 décembre, pensait revenir à Nîmes comme elle l'avait promis, dans le courant de la semaine. Apprenant que l'abbé Combalot pourrait se mettre en relation avec ses Soeurs de Nîmes sans son assentiment, elle demande au P. d'Alzon de <>. - Mère M.-Eugénie se propose donc d'arriver à Nîmes <>, c'est-à-dire les 7, 8 ou 9 décembre.