Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.629

14 dec 1855 Lavagnac, GOUY Marie du Saint-Sacrement ra

Qu’elle soit à la hauteur de la séparation d’avec sa mère, qu’elle avait acceptée en entrant dans la vie religieuse. Ce sont des épreuves qui purifient notre amour pour Notre-Seigneur. Il espère lui donner l’habit religieux à Paris.

Informations générales
  • T1-629
  • 578
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.629
  • Orig. ms. ACR, AL 397; D'A., T.D. 36, n. 1, p. 116.
Informations détaillées
  • 1 ACCEPTATION DE LA VOLONTE DE DIEU
    1 AMOUR DE JESUS-CHRIST POUR LES HOMMES
    1 CURES D'EAUX
    1 DIVIN MAITRE
    1 EPOUSES DU CHRIST
    1 EPREUVES
    1 HUMILITE FONDEMENT DE VIE SPIRITUELLE
    1 IMITATION DE JESUS CHRIST
    1 JESUS-CHRIST EPOUX DE L'AME
    1 MALADIES
    1 MORT DE JESUS-CHRIST
    1 PASSION DE JESUS-CHRIST
    1 PORTEMENT DE LA CROIX PAR LE CHRETIEN
    1 PURETE D'INTENTION
    1 PURIFICATION
    1 SOUFFRANCE ACCEPTEE
    1 SUPERIEURE
    1 VERTU DE FORCE
    1 VETURE RELIGIEUSE
    1 VIE RELIGIEUSE
    2 COMBIE, MARIE-CATHERINE
    2 GOUY, MADAME DE
    2 LAZZARI, DOMENICA
    2 MILLERET, MARIE-EUGENIE
    2 O'NEILL, THERESE-EMMANUEL
    2 PRIVAT, DOCTEUR
    3 LAMALOU-LES-BAINS
    3 VICHY
  • A SOEUR MARIE DU SAINT-SACREMENT DE GOUY
  • GOUY Marie du Saint-Sacrement ra
  • 14 déc[embre 18]55.
  • 14 dec 1855
  • Lavagnac,
  • Ma chère Soeur Marie du Saint-Sacrement.
La lettre

Ma chère fille,

Je suis ici à la campagne par ordre des médecins[1], mais je veux vous dire quelques mots de la longue lettre que notre Mère m’a remise en partant pour venir me reposer.

1° N’avez-vous pas demandé à Dieu de porter vos croix et celles de Madame votre mère, au moment de votre séparation? Est-il étonnant que vous souffriez pour deux? Et si votre prière est exaucée, n’y voyez-vous pas une preuve de la volonté de Dieu?

2° Ou je suis dans la plus complète illusion, ou vous êtes dans une situation d’âme parfaitement connue. Notre-Seigneur veut vous faire passer par des épreuves, que vous devez prendre avec la plus grande humilité et le plus grand courage, mais qui servent parfaitement à purifier votre amour pour lui. Notre bon Maître agit comme un époux jaloux, il ne veut rien entre vous et lui, il coupe, il retranche, il immole. Etes-vous sa victime, oui ou non? Voulez-vous être comme lui? Quelles jouissances et quelles consolations a-t-il eues sur le Calvaire?

J’ignore si Soeur Th[érèse-] Em[manuel] connaît bien l’état de votre âme. Pour moi, elle m’apparaît comme du cristal. J’espère bien vous voir avant un mois et vous donner l’habit. En résumé, vous avez besoin de redoubler de pureté d’intention dans votre amour pour Notre-Seigneur, puis de vous souvenir combien lui est agréable une âme qui se donne à lui pour lui être une épouse de sang et de douleurs. Souvenez-vous de la pauvre Domenica Lazzari criant pendant de longues années: Dio mio, misericordia! Tout cela fait frémir, tout cela sort du coeur de Jésus, victime d’amour pour nous.

Mille choses à ma chère Soeur M.-Catherine. Adieu, ma fille. Tout vôtre dans les plaies endolories de notre divin Maître.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Voici, d'après le rapport du Dr Privat (*Lettre* 392, note 1), l'évolution de l'état de santé du P. d'Alzon, de mai 1854 à septembre 1856:
<<Une cure faite à Vichy en 1855 n'est suivie d'aucun résultat sensible. Obligé par sa position à s'occuper d'affaires aussi multipliées que sérieuses, il n'a pas le temps de donner à sa santé les soins que celle-ci réclame, lorsque, au mois de décembre 1855, ayant éprouvé depuis quelque temps des douleurs aiguës au bas de l'épine dorsale, (surtout après les repas) et quelques tremblements nerveux dans les mains, il se décide à tout quitter pour aller se faire soigner à Montpellier.
<<C'est de là qu'il est envoyé à Lamalou, dès le printemps, dans l'état suivant: douleurs de tête et vertiges, qu'exaspère constamment soit la plus légère contention d'esprit, soit le vent du Midi; sensation de détente cérébrale, dès que le vent passe au Nord; la tension *des nerfs de la tête* donne au malade la sensation <>. Il est impossible au malade de lire, d'écrire une ligne, de réciter une dizaine de chapelet, de soutenir une conversation, de penser, etc., les crises nerveuses étant habituellement réveillées par la plus légère contention d'esprit, l'attention, etc. Mais il sent que l'air extérieur lui fait du bien. Toutes les autres fonctions s'exécutent d'une manière plus que normale.
<<On pense qu'il s'agit d'une méningite cérébro-spinale, favorisée par les excès de travail mental et déterminée par l'influence rhumatismale; car, en dehors des accidents cérébraux, le malade éprouvait des douleurs supportables dans les membres, principalement du côté droit. Or, les premiers bains ont réveillé notablement ces douleurs, mais dès le cinquième bain il s'est produit une sorte d'*allégement cérébral.* Les douleurs en question ont disparu et, dès le lendemain, il a pu écrire une lettre, sans éprouver une trop grande fatigue. Après le dixième (ou soixantième) bain, l'amélioration devient déjà plus sensible: le malade peut causer et écrire; son sommeil est calme la nuit, et surtout après chaque bain. Il se croirait comme ressuscité à la fin de sa cure.
<>.