Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.637

18 dec 1855 [Lavagnac, COMBIE_JULIETTE

Sachant sa mère malade, il est inquiet de n’avoir pas de réponse. – Elle a tort de prendre mal les idées de la supérieure de Sainte-Croix. – Elle peut toujours penser aller à Paris. – Elle doit faire la part des tiraillements qui secouent le groupe des anciennes élèves de Saint-Maur. – Il songe parfois qu’elle viendra le voir.

Informations générales
  • T1-637
  • 587
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.637
  • Orig. ms. ACR, AM 133; D'A., T.D. 38, n. 23, p. 103.
Informations détaillées
  • 1 ANCIENNES ELEVES
    1 AUTRES ASSOCIATIONS DE L'ASSOMPTION
    1 COLERE
    1 CRAINTE
    1 ESPRIT CHRETIEN
    1 RELATIONS DU PERE D'ALZON AVEC LES ASSOMPTIADES
    1 SUPERIEURE
    1 SUPERIEURE GENERALE
    2 ANDRE, SAINT
    2 CHALVET, SAINTE-HELENE SOEUR
    2 CHASSANIS, CLEMENTINE
    2 COMBIE, MADAME JEAN-EMILE
    2 COMBIE, MARIE-CATHERINE
    2 MILLERET, MARIE-EUGENIE
    2 MOREAU, BASILE
    2 PIERRE, SAINT
    2 ROUVIER, HELENE
    3 PARIS
  • A MADEMOISELLE JULIETTE COMBIE
  • COMBIE_JULIETTE
  • le 18 décembre 1855] mardi soir.
  • 18 dec 1855
  • [Lavagnac,
La lettre

Savez-vous, ma chère fille, que je commence à être en peine? Hier soir, au retour d’une course, je vais chercher les lettres à la poste. Point de lettre de vous. Je craignis un moment que Madame votre mère ne fût plus malade. J’avais envie d’être de mauvaise humeur. Je ne m’y mis pourtant pas, parce qu’il m’est arrivé souvent de m’impatienter contre les gens qui se fâchent de ce que je ne leur écris pas, et je ne veux pas que ma fille se fâche contre son père.

Il faut pourtant que je vous gronde. Vous avez tort de mal prendre les pauvres idées de la supérieure de Sainte-Croix[1]. Est-ce que saint Pierre et saint André seraient allés vers Notre-Seigneur si Notre-Seigneur ne les avait pas prévenus? Dites-lui que la s[upérieu]re g[énéra]le s’occupe de leur faire avoir des établissements, qu’elle leur porte beaucoup d’intérêt, mais cela adroitement. Ne voyez-vous pas qu’elles peuvent être froissées, ces pauvres filles, de ce que l’on fait tout pour les Assomptiades et qu’on ne fait pas grande attention à elles? Ne connaissez-vous pas des gens portés à rester dans leur coquille ou à y rentrer, pour une raison ou pour une autre?

Vous voyez bien que vous n’avez pas encore assez l’esprit chrétien. Soyez tranquille pour votre voyage à Paris. A moins que je ne sois trop souffrant, vous le ferez, soyez-en sûre, en temps convenable. Dites à notre Mère que je regrette bien qu’elle n’ait pas le temps de m’écrire, puisque ses lettres me font plus de bien qu’une boîte de pilules et une douzaine de bains froids.

Il faut bien s’attendre à quelques tiraillements, du côté de Saint-Maur. C’est pour cela que j’aurais voulu que Clémentine et Hélène prêtassent plus que jamais main-forte de ce côté. Laissez passer les cancans. Il faut les écouter, en profiter et laisser dire. Veuillez dire à ma chère Mme Sainte- Hélène que c’est votre faute, si l’association n’a pas un mot de moi. Je comptais sur une lettre de vous pour l’insérer dans ma réponse. Donnez-lui de mes nouvelles et assurez-la que j’ai pensé à elle tous ces jours-ci.

J’écris à Louise[2]. Je dirai la messe pour elle samedi; vendredi est l’anniversaire de mon ordination au diaconat[3] Figurez-vous qu’à chaque instant je songe que vous venez me faire une petite visite? Je crois que c’est votre bon ange qui prend votre robe et votre chapeau.

Adieu, mon enfant. Tout vôtre en Notre-Seigneur.

Veuillez dire à Clémentine et à Hélène combien je les remercie de leur souvenir. Voulez-vous que je dise la messe pour vous lundi? Dites à notre Mère que je la dirai vendredi pour elle.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Les Soeurs Marianites du P. Moreau.
2. Louise Combié, sa soeur, postulante à Paris.
3. *Vendredi* 21 décembre 1855. - Lapsus de la part du P. d'Alzon qui a été ordonné diacre le 20 décembre 1834.