Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.645

28 dec 1855 Lavagnac, PICARD François aa

De passage à Lavagnac, Mère M.-Eugénie sert de secrétaire au P. d’Alzon. – L’évêque l’invite à un repos prolongé; il ne peut aller à Rome dans l’immédiat. – La santé et la vocation du Fr. Lévy. Lui-même doit se mettre à l’école de saint François de Sales. – Autres nouvelles et commissions.

Informations générales
  • T1-645
  • 596
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.645
  • Orig.ms. ACR, 2SJ 152.
Informations détaillées
  • 1 AMOUR DU PROCHAIN SOURCE DE L'APOSTOLAT
    1 CRITIQUES
    1 DIRECTION SPIRITUELLE
    1 EPREUVES SPIRITUELLES
    1 FONDATION D'UN INSTITUT RELIGIEUX
    1 IMAGINATION
    1 LACHETE
    1 LECTURE DE LA VIE DES SAINTS
    1 MALADIES
    1 PRIEURE DE NIMES
    1 PROVIDENCE
    1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 REPOS
    1 SAINT-SIEGE
    1 SANTE
    1 SOUFFRANCE APOSTOLIQUE
    1 SUPERIEUR DE COMMUNAUTE
    1 VERTUS RELIGIEUSES
    1 VOYAGES
    2 ALZON, EMMANUEL D'
    2 BARRE, LOUIS
    2 FRANCOIS DE SALES, SAINT
    2 JEANNE DE CHANTAL, SAINTE
    2 LEVY, MARIE-JOSEPH
    2 MILLERET, MARIE-EUGENIE
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
    3 CARCASSONNE
    3 LAVAGNAC
    3 NIMES
    3 ROME
  • AU FRERE FRANCOIS PICARD
  • PICARD François aa
  • 28 décembre [1855].
  • 28 dec 1855
  • Lavagnac,
  • Supérieure générale.
    (Dieu seul).
La lettre

Mon cher Père[1],

Au milieu de tous les voyages que je fais depuis quelque temps pour les affaires de notre Congrégation, la divine Providence m’a amenée sur la route de Carcassonne, et le Père d’Alzon a bien voulu m’arrêter vingt-quatre heures chez lui pour me reposer et me donner la consolation de le voir; car, à peine étais-je arrivée à Nîmes pour la fondation que nous venons d’y faire, que le P. d’Alzon avait été obligé de la quitter. Je serai donc aujourd’hui la secrétaire du Père, d’abord pour vous donner de ses nouvelles, puis pour vous transmettre sa réponse à la lettre qu’il a dernièrement reçue de vous.

Je trouve le P. d’Alzon beaucoup mieux; ce n’est que du repos qu’il lui faut; dès qu’il en prend, il est mieux; pour guérir tout à fait, il ne lui faudrait qu’un repos complet et prolongé auquel il paraît enfin décidé. Mgr l’évêque de Nîmes l’y engage; seulement il s’oppose de toutes ses forces à ce que le P. d’Alzon prenne maintenant la route de Rome et le Père lui-même pense qu’il lui serait impossible de se décider à y mener la vie de convalescent à laquelle on le condamne. Il voyagera d’autres côtés; mais tôt ou tard il ira vers vous, car il le désire bien.

Les nouvelles que vous lui donnez du Fr. M.-Joseph lui donnent beaucoup de consolation. Il n’est pas bien étonnant qu’une imagination jeune et ardente passe par de semblables crises; il faut bénir Dieu de la manière dont il en sort. Je crois qu’on aura exercé sur lui une action un peu humaine; il me disait, il y a un an, qu’il trouvait aux Carmes ce défaut de chercher tout doucement à attirer chez eux: ce qu’il blâmait alors aura fini par le troubler.

Pour vous, mon Père, le P. d’Alzon me charge de vous dire de ne pas vous décourager; qu’il faut souffrir pour apprendre à porter les âmes des autres à travers les diverses épreuves dont se compose la vie intérieure. Puisque vous désirez tant un directeur, le P. d’Alzon vous engage à prendre saint François de Sales comme directeur. Le P. d’Alzon dit que d’avoir étudié sa vie et ses ouvrages lui a fait à lui-même beaucoup de bien. Mettez-vous pour un an à cette école; si vous pouvez avoir la déposition de sainte Chantal dans la canonisation de saint Fr[ançois] de Sales (elle est publiée), vous y trouverez le détail et l’intérieur de ses vertus, et il vous apprendra à devenir un excellent, très doux et très charitable supérieur.

Le Fr. Hippolyte a été assez malade, la fatigue surtout en était cause; c’était une sorte de fièvre muqueuse; il va bien maintenant.

Le P. d’Alzon me charge d’ajouter mille compliments pour M. Barre. En ce moment il est fatigué, sans cela il eût achevé ma lettre pour vous dire lui-même ses tendresses de père.

Priez pour nous aussi pendant que vous êtes dans la Ville sainte, et recevez, mon cher Père, l’assurance de mes sentiments en Notre-Seigneur.

SR MARlE-EUGENIE DE JESUS
Notes et post-scriptum
1. La lettre est écrite par Mère M.-Eugénie, de passage à Lavagnac, sur la demande du P. d'Alzon. Elle s'adresse au *Père* Picard, bien qu'il ne fût pas encore prêtre, mais il était le supérieur de la communauté de Rome.