Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.8

15 jan 1856 [Montpellier, MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Nouvelle crise dans sa santé. -L’abbé Soulas parie de confier ses filles à l’un de ses religieux. -Sa maladie l’oblige à ne s’appuyer que sur Dieu.

Informations générales
  • T2-008
  • 604
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.8
  • Orig.ms. ACR, AD 1049; D'A., T.D. 22, n. 345, p. 1.
Informations détaillées
  • 1 COLLEGE DE NIMES
    1 INTEMPERIES
    1 MALADIES
    1 SANTE
    1 VETURE RELIGIEUSE
    2 COMBIE, MARIE-CATHERINE
    2 ERNALSTEIN, MARIE-GERARD
    2 FAURE, CHARLES
    2 FREDRO, JOSEPH-PROSPER
    2 GOUY, MARIE DU SAINT-SACREMENT DE
    2 LAURENT, CHARLES
    2 MOREAU, BASILE
    2 PIERRE FOURIER, SAINT
    2 SOULAS, ANDRE
    3 AUTEUIL
    3 PARIS
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • le] 15 janvier [18]56.
  • 15 jan 1856
  • [Montpellier,
La lettre

Ma chère fille,

J’ai eu encore une petite crise, mais le temps affreux que nous avons y contribue. Merci de votre parfait arrangement pour la Thuilerie, je l’accepte de grand coeur(1) Prenez Soeur M.-Gérard quand vous voudrez. Vous savez bien que ce qui est le meilleur me va toujours. Je souffre en pensant que je ne serai pas à Paris pour la prise d’habit de Soeur M.-Cath[erine] et de Soeur Marie du Saint-Sacr[ement](2), ou qu’il faudra différer la cérémonie.

Ce matin, après la messe, M. Soulas m’a proposé de confier après lui ses filles, les garde-malades, à un des nôtres(3). Elles sont un peu plus communes, mais me semblent avoir l’esprit dix fois meilleur que celles de Sainte-Croix(4). Je vous en parlerai plus tard. Elles ont déjà de grandes ressources; la peur de M. Soulas est qu’elles ne deviennent trop riches. Il veut que toutes leurs économies passent aux bonnes oeuvress.Elles ont déjà deux orphelinats et une colonie agricole.

Remerciez les Soeurs du conseil de leur bonne volonté pour nous. Adieu, ma fille. Laissez-moi vous avouer que ma maladie me fait un très grand bien, et, tout en priant Dieu de m’en délivrer, je le remercie de me faire si bien comprendre par ce moyen qu’il faut ne s’appuyer que sur sa force dans toute chose humaine et surnaturelle.

Tout vôtre, mon enfant, avec un redoublement d’affection, si c’est possible.

E. D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. De retour à Paris, après son séjour à Nîmes, Mère M.-Eugénie écrivait, le 12 janvier:"Je n'ai pas encore vu le P. Laurent, je l'attends; mais je puis vous dire tout de suite que nos soeurs du Conseil prennent d'enthousiasme l'idée de vous voir disposer de la Thuilerie pendant ces dix-huit mois. [...] Ce sera régulièrement votre *chez-vous,* alors vous pourrez peut-être y réunir vos premiers novices". -Mère M.-Eugénie met donc à sa disposition le château de la Thuilerie pour le noviciat des religieux, en attendant la construction du couvent des Religieuses, parce que le P. Laurent ne peut acheter la petite maison proche du collège. -Mère M.-Eugénie écrit encore:"Je trouve tout le monde persuadé que, dès que vous aurez commencé près de Paris un noviciat de l'Ordre de Saint-Augustin, solitaire et recueilli, vous aurez beaucoup de sujets. [...] Je vais faire chercher par M. Fredro, les constitutions et les traditions des branches de l'Ordre de Saint-Augustin qui ont le plus mené la vie apostolique comme le P. Fourrier et le P. Faure; peut-être y aura-t-il des choses sur lesquelles vous serez bien aise de vous appuyer".
2. Louise Combié et Cécile de Gouy.
3. L'Institut des soeurs garde-malades de N.D. Auxiliatrice, fondé en 1845 par l'abbé Soulas, prêtre de Montpellier.
4. Les Soeurs Marianites, de la Congrégation de Sainte-Croix, fondées par le P. Moreau, et chargées de l'infirmerie du collège de l'Assomption à Nîmes.