Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.23

10 feb 1856 [Nîmes, COMBIE_JULIETTE

Nouvelles. -La science de la douleur est la plus grande, quand elle est unie à celle de la charité. -Il faut se laisser immoler jusqu’au bout.

Informations générales
  • T2-023
  • 623
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.23
  • Orig.ms. ACR AM 138; D'A., T.D. 37, n. 28, p. 108.
Informations détaillées
  • 1 HUMILITE
    1 RENONCEMENT
    1 SOUFFRANCE ACCEPTEE
    1 VIE DE SACRIFICE
    2 BEVIER, MARIE-AUGUSTINE
    3 MONTPELLIER
    3 NIMES
    3 PARIS
    3 VALBONNE
  • A MADEMOISELLE JULIETTE COMBIE
  • COMBIE_JULIETTE
  • vers le 10 février 1856].
  • 10 feb 1856
  • [Nîmes,
La lettre

Ma chère enfant,

La lenteur que l’on a mise à me remettre votre avant-dernière lettre vous a empêchée de partir avec Soeur M.-Aug[ustine]; d’autre part, il me sera impossible de séjourner à Nîmes jusqu’au 12: on m’y assassine trop. Je m’irai cacher à la chartreuse(1) jusqu’au moment de terminer l’affaire que j’ai à Montpellier. Et pourtant, je voudrais bien vous voir. Arrivez au plus tôt, ou attendez-moi à Paris.

Vous êtes bien bonne d’offrir vos douleurs et vos peines pour notre oeuvre. C’est pourtant, je l’avoue, ce que j’attendais. La science de la douleur est la plus grande de toutes, quand elle est unie à celle de la charité. J’ignore, mon enfant, ce que le bon Dieu vous réserve pour plus tard; en ce moment, il travaille à pétrir votre coeur dans le sacrifice, l’humilité, le dépouillement et son amour. Vous n’avez fait que poser le pied dans un monde où Dieu vous attend, si vous savez vous donner toute entière. Et je voudrais causer un peu là-dessus avec vous. Vous rappelez-vous trois conversations que nous avons eues au mois d’août, si je ne me trompe? C’est toujours la même pensée. Il faut que vous vous laissiez immoler jusqu’au bout, et, quoi qu’on dise, votre coeur est fait pour Notre-Seigneur. Seulement, par timidité ou par tout autre motif, vous ne savez pas vous lier assez intimement avec ce bon Maître. Essayez, dans vos communions, de lui demander cette précieuse blessure du coeur, qui sépare de tout pour n’attacher qu’à lui.

Adieu. Le papier me manque.

E. D’ALZON

Mlle Combié

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. La chartreuse de Valbonne.