Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.27

17 feb 1856 [Montpellier, MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

A propos de l’idée de céder l’Assomption de Nîmes. -Nouvelles diverses.

Informations générales
  • T2-027
  • 629
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.27
  • Orig.ms. ACR, AD 1063; D'A., T.D. 22, n. 359, p. 10.
Informations détaillées
  • 1 COLLEGE DE NIMES
    1 CURES D'EAUX
    1 GALLICANISME
    1 MEDECIN
    1 PRIEURE DE NIMES
    1 PROJET D'UNION AVEC LES PERES DE SAINTE-CROIX DU MANS
    2 BURCHALL, MARIE-IGNACE
    2 FREDRO, JOSEPH-PROSPER
    2 HOWLY, MARIE-WALBURGE
    2 MAC NAMARA, MARIE-MARGUERITE
    2 MILLERET, LOUIS
    2 MILLERET, MADAME LOUIS
    2 PIE IX
    3 NIMES
    3 PARIS
    3 PARIS, SEMINAIRE SAINT-SULPICE
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • le 17 février 1856](1).
  • 17 feb 1856
  • [Montpellier,
La lettre

Ma chère fille,

Je n’avais pas reçu votre lettre adressée à Nîmes, quand je vous ai écrit pour vous parler de l’idée de céder l’Assomption de Nîmes(2). Mes parents paraissent le désirer assez vivement, mais je crois qu’il faut lancer l’idée en avant, sans avoir l’air pressé. Voyez un peu, ma bonne fille, je ne suis pas du tout fâché que vous ayez quelques petites angoisses(3). Heureusement le repos les dissipe. Je vous assure que je ne me plains pas des miennes, et même je crois qu’il me manque quelque chose, quand elles me laissent tranquille.

Je crois être à Paris vers le 1er mai. Toutefois, si mon médecin ne veut pas m’envoyer aux eaux pendant le mois d’avril, je vous arriverai peut-être plus tôt. J’ai parlé trois minutes dans la chapelle de vos filles. Cela ne m’a pas fatigué(4). Ce que vous me dites de M. Frédro ne me surprend pas, vous ne connaissez pas Saint-Sulpice(5).

Veuillez dire à M. Louis(6) quel bon souvenir je conserve de nos trop courtes conversations. Attirez-le à Paris, vous le tiendrez et maintiendrez. Je prierai de tout coeur pour la Mère M.-Ignace(7) et pour la mère de cette bonne Soeur M.-Marguerite(8). J’ai été très content de vos filles de Nîmes; seulement Soeur M.-Walburge m’a paru un peu moins ouverte(9), mais je n’ai pu distinguer si c’était par discrétion ou par rancune. Il m’a paru qu’elles sont toutes très édifiantes.

Adieu, ma fille. Je vous écris un peu en courant.

Notes et post-scriptum
1. La date: *février 56*, a été ajoutée par la destinataire.
2. Il s'agissait de céder l'Assomption de Nîmes, dans la pensée du P. d'Alzon, au P. Moreau, supérieur de Saint-Croix, dans une éventuelle union avec sa Congrégation. "Je ne sais pas à quelles conditions vous lui céderiez l'Assomption, écrivait Mère M.-Eugénie le 16 février. Il me semble qu'eux non plus ne pourraient vivre qu'à la condition de quitter un local dont l'intérêt est si cher".
3. Dans la même lettre du 16 février. Mère M.-Eugénie avouait avoir eu "dernièrement des moments d'abattement intérieur très profonds, comme il arrive toujours quand je suis obligée de m'occuper beaucoup d'affaires".
4. Toujours dans cette même lettre du 16 février, Mère M.-Eugénie lui écrivait: "Permettez-moi de vous gronder d'avoir prêché à Nîmes. Vous devriez vous abstenir complètement, sans cela vous ne guérirez jamais; il paraît par l'expérience que les plus petites exhortations mêmes y sont un empêchement". Sans doute, avait-elle appris la chose par ses Soeurs du prieuré.
5. La Congrégation de Saint-Sulpice passait pour demeurer gallicane. Or elle avait accepté les demandes du Pape Pie IX en matière de manuels de théologie et de réforme liturgique.
6. Louis Milleret, frère de Mère M.-Eugénie, dont la femme est en attente d'un bébé.
7. Mère M.-Ignace Burchall, "notre Mère prieure d'Angleterre", qui souffre d'une coqueluche.
8. Soeur M.-Marguerite, Joséphine Macnamara, cousine de Soeur Thérèse-Emmanuel, et devenue en 1898 assistante générale.
9. Soeur M.-Walburge Howly, supérieure du prieuré de Nîmes, souffrante au dire de Mère M.-Eugénie, dans sa lettre du 25 février.