Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.32

23 feb 1856 [Montpellier, MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Mme Baragnon lui a reparlé de sa vocation religieuse. -Il a remis à plus tard sa réponse définitive.

Informations générales
  • T2-032
  • 634
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.32
  • Orig.ms. ACR, AD 1060; D'A, T.D. 22, n. 356, p. 8.
Informations détaillées
  • 1 VOCATION RELIGIEUSE
    2 BARAGNON, AMEDEE
    2 BARAGNON, MADAME AMEDEE
    2 BARAGNON, MADEMOISELLE
    2 BARAGNON, NUMA
    2 BARAGNON, PIERRE
    2 COMBIE, JULIETTE
    2 VAILHE, SIMEON
    3 LYON
    3 MONTPELLIER
    3 NIMES
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • le 23 février 1856](1).
  • 23 feb 1856
  • [Montpellier,
La lettre

Ma chère fille,

Je viens d’avoir une nouvelle conversation avec Mme Baragnon(2), j’en suis plus content qu’à la première impression. Elle m’avait parlé de son désir d’être toute à Dieu, au mois de septembre.Je l’avais renvoyée à plus tard. Voilà qu’elle vient passer cinq ou six jours à Montpellier pour me parler. Les premières conversations étaient marquées d’un cachet un peu trop enthousiaste, selon moi. Aujourd’hui, elle s’est montrée avec ses faiblesses, ses déchirements de quitter sa fille, son fils, son frère, et, sous ses larmes, la volonté de Dieu qui la pousse m’a semblé apparaître. Elle voudrait l’Assomption. Je n’ai voulu lui donner de réponse définitive que vers la semaine sainte. Elle a 47 ans. Elle désire laisser le plus possible à ses enfants, qui ne sont pas riches. Elle vous aime beaucoup, mais irait volontiers aux Ursulines de Lyon. C’est une femme très capable, un peu dominante, avec un coeur admirable, ayant beaucoup souffert d’un mari qui l’a broyée pendant vingt-cinq ans, m’avouant que, depuis dix-huit mois, la foi et sa lumière l’avaient tellement bouleversée qu’il lui serait impossible de rester dans le monde.

Si vous faites mettre la réponse à cette lettre lundi, avant 3 h., adressez-la à Nîmes, où je serai(3); mais il faut être exact: avant 3 h., sans quoi, écrivez à Montpellier. Il me semble que je vais mieux.

Adieu, ma fille. Tout à vous du fond du coeur.

E. D’ALZON

Samedi, Montpellier.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. Nous croyons devoir préciser la date avancée par le P. Vailhé: *(samedi) 9 février*. Cette lettre demandait une prompte réponse, que Mère M.-Eugénie donne le samedi 23 février: "J'ai reçu ce matin à la fois vos deux lettres de jeudi et de vendredi. Je m'empresse de vous dire que nous croyons très bien pouvoir recevoir Mme Baragnon". Cette lettre précise celle du 22, et est à dater du *samedi* 23 février
2. Il s'agit de la mère de Pierre Baragnon (futur journaliste à Constantinople), cousin de Numa Baragnon, l'un et l'autre anciens élèves de l'Assomption.
3. Le P. d'Alzon avait écrit à Juliette Combié qu'il serait à Nîmes, pour l'accueillir, lundi ou mardi (25 ou 26 février).