Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.35

24 feb 1856 [Montpellier, COMBIE_JULIETTE

Il arrive à Nîmes avec l’intention de lui enlever ses dernières imperfections.

Informations générales
  • T2-035
  • 637
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.35
  • Orig.ms. ACR AM 141; D'A., T.D. 37, n. 31, pp. 110-111.
Informations détaillées
  • 1 PERFECTION
    1 PETITES PROTESTANTES
    1 SEVERITE
    3 NIMES
  • A MADEMOISELLE JULIETTE COMBIE
  • COMBIE_JULIETTE
  • vers le 24 février 1856].
  • 24 feb 1856
  • [Montpellier,
La lettre

Ma chère enfant,

J’ai relu votre lettre, et, tout en trouvant que vous faites bien de vous charger des petites protestantes, laissez-moi vous dire que j’y remarque des choses qui me font de la peine. Vous donnez pour motif de votre résolution de garder ces enfants qu’ayant eu les ennuis des commencements, vous voulez en avoir la jouissance. Cela est-il bien chrétien? J’arrive, ma fille, avec un tel désir de vous voir parfaite que je voudrais ne vous rien passer. Et, voyez-vous, quelquefois je trouve que je ne suis pas assez sévère, que je devrais un peu plus retrancher, commander, gronder et punir. Mais cela irait-il à l’indépendance de ma fille qui tient à sa dignité? Et tandis que d’autres ne se sentent pas le courage de se donner au bon Dieu, ma fille qui croit l’avoir veut-elle qu’on la pousse jusque dans ses derniers retranchements?

Je me fais précéder de ces quelques lignes, parce que je sens le désir, à mon retour à Nîmes, de me donner un peu plus au bon Dieu et que, malgré toutes vos terreurs, je ne puis songer à devenir meilleur sans désirer que vous deveniez une sainte.

Adieu, chère enfant. Tout vôtre, avec l’affection que Notre-Seigneur sait.

E. D'ALZON
Notes et post-scriptum