Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.48

22 mar 1856 [Montpellier, MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Il la remercie de se soucier de l’avenir de ses professeurs. -Les démarches à Rome. -Il a différé de transmettre sa lettre. -La question d’un pensionnat pour ses religieuses à Nîmes. -Sa santé.

Informations générales
  • T2-048
  • 647
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.48
  • Orig.ms. ACR, AD 1072; D'A., T.D. 22, n. 368, p. 18.
Informations détaillées
  • 1 COLLEGE DE NIMES
    1 MAITRES
    1 NOVICIAT DES ASSOMPTIONNISTES
    1 PENSIONNATS
    1 PRIEURE DE NIMES
    1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 SANTE
    1 SUPERIEUR ECCLESIASTIQUE
    2 CABRIERES, ANATOLE DE
    2 CART, JEAN-FRANCOIS
    2 COMBIE, JULIETTE
    2 DU LAC, JEAN-MELCHIOR
    2 GENIEYS, ERNEST
    2 GENIEYS, MADAME
    2 GERMER-DURAND, EUGENE
    2 GERMER-DURAND, MADAME EUGENE
    2 MONNIER, JULES
    2 MONNIER, MARGUERITE
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    3 AMELIE-LES-BAINS
    3 NIMES
    3 ROME
    3 SEDAN
  • A LA R.MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • le 22 mars 1856](1).
  • 22 mar 1856
  • [Montpellier,
La lettre

Vous êtes bien bonne, ma chère fille, de vous occuper de mes professeurs, comme vous le faites, et je vous assure que tout cela me va droit au coeur, où je ne sais plus quelle place plus grande vous faire(2). Juliette et Mme Durand ont dû vous répondre. Je fais pousser activement à Rome l’affaire du noviciat. Peut-être aurai-je un bref laudatif. On me le propose presque, mais les avis sont partagés.

Mme Génieys est à Amélie et je n’ai pas voulu lui envoyer votre lettre, sans vous prévenir que son fils a déjà eu la place qu’il voulait. Je lui ferai parvenir la lettre, quand vous m’aurez dit si ce renseignement que je vous donne ne doit pas en faire changer le contenu.

L’évêque est évidemment peu disposé à vous donner la permission d’avoir un pensionnat à Nîmes, mais tout s’obtiendra si vous pouvez lui procurer quelques amis auprès du gouvernement. Il veut en avoir et n’est pas du tout comme Mgr Cart. Si donc on peut lui parler de quelques personnes, par qui il aboutira, il se radoucira, on ne saurait en douter. Quant au supérieur qui me remplacera, ne nous pressons pas trop(3).

Je ne souffre presque plus, j’ai seulement des envies de dormir continuelles et de la faiblesse au bout des doigts, et, dès que je me suis occupé quelques heures de suite, cela fatigue.

Adieu, ma chère fille. Toujours au mois de mai.

E. D’ALZON

Samedi saint.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
2. "Dans les projets relatifs à ce pauvre collège, écrivait Mère M.-Eugénie, le 18 mars, je suis préoccupée des professeurs, en ce sens que je souhaite que des gens qui ont travaillé longtemps avec vous, qui ont eu votre confiance et qui vous ont donné leur affection, se trouvent le moins possible dans l'embarras et reçoivent de votre sollicitude tous les témoignages possibles. Cherchons donc en semble d'avance quels sont ceux qui pourraient avoir des positions à chercher et s'il n'y aurait pas moyen de trouver quelque chose qui pût leur convenir".
Après avoir parlé de M. Germer-Durand, la Mère poursuit: "Je pense aussi que vous seriez bien aise de donner un témoignage de sollicitude à M. Monnier mourant. Si vous voulez lui dire que nous prendrons sa petite fille, nous l'élèverons bien volontiers, soit à Sedan, soit ici. Quoique ce soient des laïques, ils vous ont appelé "père", et je mets quelque chose de mon honneur à ce qu'il vous trouvent tel".
La délicatesse de Mère M.-Eugénie envers M. Monnier, en particulier, ne put lui être communiquée, car il était mort le 16 mars précédent, après une longue maladie qui lui avait enlevé l'usage de la parole et même la connaissance. Le 27 avril, du Lac honora sa mémoire dans l'*Univers* en publiant une lettre de M. de Cabrières sur Jules Monnier. Le P. d'Alzon devait lui consacrer le chapitre III de ses *Mémoires d'un ancien de la vieille Assomption (L'Assomption*, 15 février 1875).1. La date: *22 mars 56*, a été ajoutée par la destinataire.
2. "Dans les projets relatifs à ce pauvre collège, écrivait Mère M.-Eugénie, le 18 mars, je suis préoccupée des professeurs, en ce sens que je souhaite que des gens qui ont travaillé longtemps avec vous, qui ont eu votre confiance et qui vous ont donné leur affection, se trouvent le moins possible dans l'embarras et reçoivent de votre sollicitude tous les témoignages possibles. Cherchons donc en semble d'avance quels sont ceux qui pourraient avoir des positions à chercher et s'il n'y aurait pas moyen de trouver quelque chose qui pût leur convenir".
Après avoir parlé de M. Germer-Durand, la Mère poursuit: "Je pense aussi que vous seriez bien aise de donner un témoignage de sollicitude à M. Monnier mourant. Si vous voulez lui dire que nous prendrons sa petite fille, nous l'élèverons bien volontiers, soit à Sedan, soit ici. Quoique ce soient des laïques, ils vous ont appelé "père", et je mets quelque chose de mon honneur à ce qu'il vous trouvent tel".
La délicatesse de Mère M.-Eugénie envers M. Monnier, en particulier, ne put lui être communiquée, car il était mort le 16 mars précédent, après une longue maladie qui lui avait enlevé l'usage de la parole et même la connaissance. Le 27 avril, du Lac honora sa mémoire dans l'*Univers* en publiant une lettre de M. de Cabrières sur Jules Monnier. Le P. d'Alzon devait lui consacrer le chapitre III de ses *Mémoires d'un ancien de la vieille Assomption (L'Assomption*, 15 février 1875).
3. Un autre sujet de préoccupation pour Mère M.-Eugénie était le sort de ses Religieuses de Nîmes, à supposer que le collège disparaisse ou passe en d'autres mains et que le P. d'Alzon s'éloignât de Nîmes. Quel serait alors le supérieur ecclésiastique de la communauté du prieuré?