Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.57

3 apr 1856 [Montpellier, MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Projets pour régler ses embarras financiers. -Il est fort bien avec son évêque. -Sens de la lettre qu’il a écrite au P. Moreau. -Autres nouvelles.

Informations générales
  • T2-057
  • 656
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.57
  • Orig.ms. ACR, AD 1075; D'A., T.D. 22, n. 371, pp 19-20.
Informations détaillées
  • 1 ANNONCIATION
    1 BIENS DES D'ALZON
    1 COLLEGE DE CLICHY
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 CURES D'EAUX
    1 ESPRIT DE L'ASSOMPTION
    1 NOVICIAT DES ASSOMPTIONNISTES
    1 PENSIONNATS
    1 PROJET D'UNION AVEC LES PERES DE SAINTE-CROIX DU MANS
    1 RESSOURCES FINANCIERES
    1 VENTES DE TERRAINS
    1 VICAIRE GENERAL
    2 ALZON, HENRI D'
    2 BATIGNE, JEAN-PIERRE
    2 BRUN, HENRI
    2 CABRIERES, ANATOLE DE
    2 EVERLANGE, MARIE-EMMANUEL D'
    2 MOREAU, BASILE
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
    2 SERRE, JEAN-BAPTISTE
    3 ANGLAS, PROPRIETE
    3 NIMES
    3 PARIS
    3 ROME
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • le] 3 avril 1856.
  • 3 apr 1856
  • [Montpellier,
La lettre

Les rôles s’invertissent. Autrefois je vous faisais du bien; aujourd’hui c’est vous qui m’en faites; et, si vous en étiez persuadée, vous m’écririez plus souvent. Les affaires s’arrangent. D’après tous les calculs, nous pouvons parfaitement aller, surtout si, comme il est probable, d’une part nous vendons 450.000 francs la maison de Nîmes, de l’autre, Paris rend ce qu’il doit. Si mon père (ce que j’espère) me donne Anglas, nous pourrions bâtir, au patronage, pour 180.000 ou 200.000 francs et n’avoir pas un sou de dettes. Alors nous aurions chaque année des bénéfices pour 15.000 ou 20.000 francs.

La maison en ce moment se remonte. L’évêque, avec qui j’ai été loyal, est au mieux avec moi, et si j’étais à Nîmes, c’est sur moi qu’il s’appuierait; l’abbé Serre me le répète sur tous les tons(1). Il est fatigué des autres. Il m’a promis main forte. Les dégoûts qu’on lui fait subir, le langage que je lui ai tenu le tournent vers moi. Voilà ce que je vois, comme le soleil en plein midi. Dans cette situation je crois bon de rester(2). L’abbé de Cabrières s’attache à la maison. Dès que nous serons un Ordre, il nous viendra. En attendant, il m’a promis (parole de gentilhomme) de rester à la maison, tant que je le lui demanderais.

En attendant votre réponse sur la lettre du P. Moreau, j’ai pris conseil du P. Brun et du Fr. Hippolyte, et j’ai écrit au P. Moreau que, laissant tous les détails, j’abordais la question sérieuse, à savoir quel esprit devait dominer: celui de Sainte-Croix ou celui de l’Assomption. J’ai déclaré, aussi poliment que j’ai pu, que Sainte-Croix me choquait par certains points; enfin, que je pensais qu’il fallait faire séparément nos demandes à Rome, afin que, si l’union n’avait pas lieu, ni les uns ni les autres n’eussions à en souffrir.

J’ai dit pour vous la messe le jour de l’Annonciation.

Adieu, ma fille. Tout vôtre.

E. D’ALZON

C’est vous qui devez demander directement le pensionnat, dès le retour de Soeur M.-Emmanuel; cela résulte de sa conversation avec l’évêque.

Batigue me fait encore attendre pour les bains. Cela retarde mon arrivée à Paris. Je fais pousser à force la demande d’un noviciat des Augustins de l’Assomption. J’ajoute [que] tout ce qui me revient de renseignements sur Sainte-Croix me pousse à être un peu raide, afin de former les gens comme nous l’entendons.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. Prêtre du diocèse de Nîmes, secrétaire de l'évêché.
2. Sous-entendu vicaire général.