- T2-058
- 658
- Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.58
- Orig.ms. ACR, AD 1076; D'A., T.D. 22, n. 372, p. 21.
- 1 CONGREGATION DES EVEQUES ET REGULIERS
1 NONCE
1 NOVICIAT DES ASSOMPTIONNISTES
1 PROJET D'UNION AVEC LES ERMITES DE SAINT-AUGUSTIN
1 PROJET D'UNION AVEC LES PERES DE SAINTE-CROIX DU MANS
1 VOCATION RELIGIEUSE
2 LAURENT, CHARLES
2 MOREAU, BASILE
2 PICARD, FRANCOIS
2 PIE IX
2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
2 SACCONI, CARLO
3 AUTEUIL - A LA R.MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
- MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
- le 8 avril 1856](1).
- 8 apr 1856
- [Montpellier,
Savez-vous, ma fille, que je suis inquiet de votre long silence? Etes-vous malade? Je vous ai envoyé, il y a huit jours, une lettre du P. Moreau, une autre du Fr. Picard; je vous demandais votre avis courrier par courrier, et rien n’arrive. Veuillez me renvoyer aussi les lettres sur lesquelles je vous consulte.
On a dû présenter une demande à la Congrégation des Evêques et Réguliers pour obtenir la permission d’établir un noviciat. Ne pensez-vous pas qu’il serait convenable de prévenir le nonce? Si vous aviez une minute, ne croyez-vous pas qu’une conversation de votre part serait une bonne chose? Si vous ne pouviez y aller, il faudrait y envoyer le P. Laurent(2). Ne pensez-vous pas aussi qu’il serait peut-être utile de faire un peu savoir le projet du noviciat, afin d’attirer quelques jeunes gens? Et, d’autre part aussi, peut-être sera-t-il préférable d’avoir la possibilité de commencer seul avec les miens, afin de former des précédents ou des coutumes?
9 av[ril].
Point de lettre de vous encore aujourd’hui. Je suis réellement inquiet.
Le courrier va partir. Adieu, ma fille.
E. D'ALZON2. Mère M..Eugénie fera cette démarche le 14 avril, jour de la pose de la première pierre du couvent d'Auteuil. Le 15 avril, elle en écrit au P. d'Alzon: "Je suis mal tombée, il avait un courrier énorme à faire partir; il a cependant voulu me recevoir, mais fort pressé. Dès que je lui ai dit que vous pensiez vous rattacher à..., il m'a interrompu: "A Sainte-Croix, je le sais, le P. Moreau me l'a dit". -"Mais non, ai-je repris, à l'Ordre de Saint-Augustin. Le projet de Sainte-Croix est fort vague; le P. d Alzon n'y est pas décidé; il l'est, au contraire, à établir à Paris un noviciat qui se rattache à l'Ordre de Saint-Augustin et ensuite duquel, par l'autorisation de Rome, on fasse les voeux solennels de l'Ordre". - "Mais le P. Moreau m'a dit que ces Messieurs étaient trop peu nombreux, une vingtaine seulement et que c'était pour cela qu'ils s'uniraient à eux". -J'ai répondu que dans un noviciat la question importante était d'attirer; que vous m'y sembliez plus propre que le P. Moreau et que, sous le rapport de l'intelligence, vous auriez peu à gagner à l'adjonction de Sainte-Croix; que vous n'y étiez pas décidé et attendiez des marques de la Providence; mais que vous viendriez vous-même ouvrir le noviciat à Paris et lui demandiez sa bienveillance pour ce projet. -"Mais d'Alzon cessera donc d'être grand vicaire; il ne faut pas cela, il ne faut pas cela. Le P. Moreau est bon. Je sais que, pour les moyens, il y a grande différence avec d'Alzon; mais il faut que d'Alzon reste grand vicaire à Nîmes". -"Monseigneur, je ne sache pas qu'il soit question pour lui d'y renoncer; il va bien avec son évêque, et l'évêque lui donne toute latitude nécessaire pour son oeuvre". -"A la bonne heure!"
"Je n'en ai pas tiré plus que cela. Je me rappelle seulement qu'à une de ses questions relatives à ce qui pouvait faire hésiter sur l'union avec Sainte-Croix, je lui ai dit que vous teniez à appartenir à l'état monastique et que ces Messieurs ne paraissaient comprendre que la vie des clercs réguliers, ce qui faisait une grande différence".
Ayant ainsi rapporté "cette conversation écourtée" avec le nonce, Mère M.- Eugénie ajoute: "J'avais expliqué au nonce que c'était le désir du Saint-Père qui vous avait déterminé à vous rattacher à l'Ordre de Saint-Augustin".