Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.59

10 apr 1856 Montpellier, PICARD François aa

Nouvelles instances pour l’affaire du noviciat. -Explications à donner sur le but et l’esprit de l’Assomption. -Les prendre surtout dans les premiers chapitres des Constitutions. -Commissions.

Informations générales
  • T2-059
  • 659
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.59
  • Orig.ms. ACR, AE 12; D'A., T.D. 25, n. 13, pp. 13-14.
Informations détaillées
  • 1 AMES DU PURGATOIRE
    1 BUT DES AUGUSTINS DE L'ASSOMPTION
    1 CARDINAL PROTECTEUR
    1 CLERGE SECULIER
    1 CONSTITUTIONS DE 1855
    1 DOCTRINES ROMAINES
    1 ESPRIT DE L'ASSOMPTION
    1 FORMES MONASTIQUES DES ASSOMPTIONNISTES
    1 NOVICIAT DES ASSOMPTIONNISTES
    1 OEUVRES CARITATIVES
    1 PROJET D'UNION AVEC LES PERES DE SAINTE-CROIX DU MANS
    2 BARRE, LOUIS
    2 BIZZARRI, GIUSEPPE
    2 CATTA, ETIENNE ET TONY
    2 CHAILLOT, LUDOVIC
    2 D'ANDREA, GIROLAMO
    2 GALABERT, VICTORIN
    2 LEVY, MARIE-JOSEPH
    2 MERODE, XAVIER DE
    2 MOREAU, BASILE
    2 PIERRE, SAINT
    2 VAULCHIER, LOUIS-JOSEPH DE
    3 NIMES
  • AU FRERE FRANCOIS PICARD
  • PICARD François aa
  • 10 av[ril 18]56.
  • 10 apr 1856
  • Montpellier,
La lettre

Mon cher enfant,

Où est [le] Frère Marie-Joseph? Envoyez-le à Nîmes. Dites au Fr. Galabert de faire le voeu pour les âmes du purgatoire dont il m’a parlé.

Où en est l’affaire du noviciat? Poussez fort et ne tenez pas compte du projet de réunion. S’il a lieu, tant mieux! Mais de même que Sainte-Croix est approuvée(1), de même vous devons l’être en dehors de tout projet ultérieur. Ainsi allez en avant. Je n’ai rien reçu de Mgr de Mérode. Voyez si le card[inal] d’Andrea voudrait être notre protecteur.

Dans les explications qu’on vous demandera, faites ressortir notre raison d’être entre les Jésuites et les Dominicains, notre désir de réhabiliter les formes monastiques et de recevoir ceux que leur santé empêche de supporter la sévérité dominicaine. Faites ressortir l’élément de charité manifestée par les oeuvres auxquelles nous poussons les jeunes gens. Si vous voyez Mgr Bizzarri, faites-lui remarquer que des parents très chrétiens veulent d’autres instituteurs que les Jésuites. Parlez aussi de notre disposition à être les auxiliaires et non les concurrents du clergé séculier, et aussi de notre direction vers les doctrines romaines(2).

Si vous faites une demande, puisez les principales idées dans les premiers chapitres des Constitutions, et gardez-en la copie. La note que j’avais rédigée dans le temps et qui précède les Constitutions devrait suffire, en modifiant quelques mots.

Adieu, mon cher ami. Tenez-moi au courant de tout. Je vous embrasse tous.

E. D’ALZON

Mille choses à MM. Chaillot, Barre et de Vaulchier. Mes hommages au P. Moreau. Dites au P. Moreau que, s’il veut me voir à son retour, je suis encore à Nîmes ou aux environs pour une quinzaine de jours. Veuillez lui dire que je lui dois une réponse pour quelques questions de détail, mais qui sont subordonnées à la lettre que je lui ai adressée.

Dites au docteur Barre (ce qui suit pour vous seul) que j’ai vu sa supérieure, il y a un moment. Les choses sont au point qu’avant quatre ou cinq jours M. M. devra partir; mais je crains que la supérieure ne soit sacrifiée.

Je lui recommande de se tenir en dehors. C’est au curé de Saint-Pierre à tout faire; et puis, s’il y a un interdit (comme je l’espère) lancé sur la chapelle, le coup contre la supérieure sera détourné.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. Le P. Moreau était surtout venu à Rome pour obtenir le décret de louange de son institut. Ce sera chose faite le 19 mai 1856. "On doit louer, y est-il dit, cet institut composé de prêtres et de laïcs, qui doivent s'unir entre eux par une alliance amicale, de manière que chaque société conservant sa nature, l'une ne prévale point sur l'autre, mais que toutes deux s'entraident par les meilleurs moyens dont elles disposent, à atteindre le but qu'elles ont respectivement en vue. Que les Frères de Saint-Joseph ne soient pas promus facilement au sacerdoce". Ainsi donc, Salvatoristes et Joséphites formeront un seul institut, les Soeurs Marianites ayant un statut à part. (cf. CATTA, *op.cit*., p. 271-280).1. Le P. Moreau était surtout venu à Rome pour obtenir le décret de louange de son institut. Ce sera chose faite le 19 mai 1856. "On doit louer, y est-il dit, cet institut composé de prêtres et de laïcs, qui doivent s'unir entre eux par une alliance amicale, de manière que chaque société conservant sa nature, l'une ne prévale point sur l'autre, mais que toutes deux s'entraident par les meilleurs moyens dont elles disposent, à atteindre le but qu'elles ont respectivement en vue. Que les Frères de Saint-Joseph ne soient pas promus facilement au sacerdoce". Ainsi donc, Salvatoristes et Joséphites formeront un seul institut, les Soeurs Marianites ayant un statut à part. (cf. CATTA, *op.cit*., p. 271-280).
2. Le 26 avril, le Fr. Galabert transmet au P. d'Alzon les observations de l'abbé Chaillot au sujet de ces directives: "M. Chaillot pense que dans notre supplique il faut se contenter de dire le but qu'on se propose d'une manière générale, c'est-à-dire, étendre le règne de Jésus-Christ, et ne parler que des oeuvres entreprises jusqu'à présent, sans dire mot des futurs projets, sans se jeter dans des embarras inutiles, car à Rome on n'entend jamais approuver que ce qui se fait. Si l'on disait un seul mot des Augustins, il faudrait immédiatement traiter la question des constitutions, et la moindre modification à ces constitutions approuvées, confirmées par les décrets et les bulles des Souverains Pontifes, donnerait lieu à des négociations interminables. En faisant approuver nos oeuvres au fur et à mesure que le besoin s'en fera sentir, nous arriverons peu à peu à acquérir la meilleure position possible; et lorsque le moment de l'approbation définitive sera arrivé, nous aurons ainsi un certain nombre de pièces à l'appui de notre demande. Il ne faut pas non plus, soit dans nos demandes, soit dans nos explications, avoir l'air de critiquer ce qui a été fait dans ces derniers temps par les divers Ordres religieux. Ainsi, il ne faut pas dire que notre intention est de tenir un certain milieu entre les Dominicains et les Jésuites. Il faut par les explications montrer que c'est là notre but; mais ne dire, et surtout ne pas mettre en avant, le nom d'aucune Congrégation, ne serait-elle que simplement louée par le Saint-Père".