Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.62

10 apr 1856 Montpellier, MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Mauvais état de leur santé. -Il ne connaît pas de modèles de donation. -Raisons pour les quelles il ne tient pas à l’union avec le P. Moreau. -Troubles à l’école normale de Montpellier.

Informations générales
  • T2-062
  • 661
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.62
  • Orig.ms. ACR, AD 1077; D'A., T.D. 22, n. 373, pp. 21-22.
Informations détaillées
  • 1 TEXTES OFFICIELS DE LA FONDATION DES ASSOMPTIONNISTES
    1 AUMONIERS SCOLAIRES
    1 COUVENT D'AUTEUIL
    1 DONATIONS
    1 FORMES MONASTIQUES
    1 MALADIES
    1 PROJET D'UNION AVEC LES PERES DE SAINTE-CROIX DU MANS
    1 RESCRIT SUR LE NOVICIAT DES ASSOMPTIONNISTES
    2 BECHARD, FERDINAND
    2 CATTA, ETIENNE ET TONY
    2 MOREAU, BASILE
    2 PICARD, FRANCOIS
    3 MONTPELLIER, ECOLE NORMALE
    3 PARIS
    3 ROME
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • mercredi 10 avril [1856](1).
  • 10 apr 1856
  • Montpellier,
La lettre

Ma chère fille,

Votre lettre du 7 m’est arrivée le sur lendemain soir. Vous êtes donc vous aussi souffrante. Je prie Notre-Seigneur de prendre en pitié deux patraques comme vous et moi, contemptibilia elegit(2). S’il ne nous a pas choisis, nous avons au moins un des caractères de ses élections.

Je ne connais absolument rien en fait de modèles de donation et je ne sais pas trop où m’adresser pour en avoir. Il me semble qu’à Paris vous pouvez en avoir plus que partout ailleurs. Dans le temps, M. Béchard, notre député et avocat à la cour de cassation, me parlait de ce qu’il faisait pour les Frères des Ecoles chrétiennes, dont il était l’homme d’affaires. Peut-être pourrait-il vous renseigner.

N’avez-vous donc pas reçu deux lettres que je vous adressais, avec prière de me les renvoyer au plus tôt? Je voulais votre avis sur certains détails. Mais ce qui me détourne de la réunion, c’est:

1° Que le P. Moreau ne croit pas pouvoir réduire à l’unité la Congrégation des Frères, et c’est s’exposer à une séparation plus ou moins prochaine que de maintenir deux gouvernements parallèles.

2° L’ensemble des formes monastiques est lettre close pour lui.

3° Les Soeurs de Sainte-Croix me donnent la plus triste idée des Frères. C’est de la cachotterie, de la mysticité au service de petites intrigues. Tout cela n’est pas très beau(3).

Je fais presser à force l’affaire de l’approbation du noviciat, indépendamment du projet de l’union. Le grand avantage que j’y vois est que, si l’union se fait, il y aura obligation pour ces Messieurs à venir chez nous et à subir notre action. Du reste, le Fr. Picard, d’après ce qu’il voit à Rome, est plus que jamais éloigné du projet de réunion.

Je sors de l’école normale. Dernièrement, l’aumônier leur a fait une scène telle que trois religieuses ont gardé le lit, dix-huit élèves ont été malades, et une a eu des crises si nerveuses qu’on craint une attaque d’épilepsie. Je pense que leurs épreuves touchent à leur terme, mais je crains que l’évêque n’exige le départ de la supérieure.

Adieu, ma fille. Je dirai samedi la messe pour que Dieu bénisse cette maison qui semble devoir être définitivement le centre de votre Congrégation.(4) Tout vôtre en Notre Seigneur.

E. D'ALZON
Notes et post-scriptum
3. "Leur expérience, écrit le chanoine Catta, avait fourni, en somme, un premier essai de vie parallèle qui n'était pas concluant ou qui ne l'était que trop". (*op.cit. 285*).1 Mère M.-Eugénie a précisé: *10 avril 56*. Cependant, le 10 avril tomba un jeudi et non un mercredi en 1856.
3. "Leur expérience, écrit le chanoine Catta, avait fourni, en somme, un premier essai de vie parallèle qui n'était pas concluant ou qui ne l'était que trop". (*op.cit. 285*).
4. Le couvent d'Auteuil, dont la première pierre a été posée le 14 avril.2. 1 Co I,28.