Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.65

15 apr 1856 [Montpellier, PIE_IX

SUPPLIQUE POUR OBTENIR LE DECRET DE LOUANGE
Historique de la fondation, de 1844 à 1850, dans le cadre d’une oeuvre scolaire à Nîmes. -Autres oeuvres à Clichy, près de Paris, et à Mireman, près de Nîmes. -Effectifs actuels. -But et oeuvres. -Office divin. -Règle de saint Augustin.

Informations générales
  • T2-065
  • 664
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.65
  • Cp.ms. du Fr. Galabert, ACR, AN 149; D'A., T.D. 39, n. 2, pp. 57-58. -Cf. Dossier Archives S.C. des Religieux, ACR photoc.; *Collectanea* n. 2, pp. 2-3.
Informations détaillées
  • 1 ASSOMPTION DE LA SAINTE VIERGE
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 COLONIES AGRICOLES
    1 CONGREGATION DES AUGUSTINS DE L'ASSOMPTION
    1 CONGREGATION DES EVEQUES ET REGULIERS
    1 ENSEIGNEMENT CATHOLIQUE
    1 EXTENSION DU REGNE DE JESUS-CHRIST
    1 FONDATION DES ASSOMPTIONNISTES
    1 OFFICE EN CHOEUR
    1 REGLE DE SAINT-AUGUSTIN
    1 SALUT DES AMES
    2 ALZON, EMMANUEL D'
    2 CHAILLOT, LUDOVIC
    2 COLETTE, AUBAIN
    2 FERRARI, GIACINTO
    2 GALABERT, VICTORIN
    2 GERMER-DURAND, MADAME EUGENE
    2 PIE IX
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    3 CLICHY-LA-GARENNE
    3 MIREMAN
    3 NIMES
    3 PARIS
  • A SA SAINTETE LE PAPE PIE IX
  • PIE_IX
  • vers le 15 avril 1856](1).
  • 15 apr 1856
  • [Montpellier,
La lettre

Beatissime Pater(2),

Ad pedes Sanctitatis Vestrae provolutus Sacerdos Emmanuel d’Alzon humillime exponit(3), quod anno 1844 ipse ad christianam juventutis institutionem tuendam et augendam collegium in civitate Nemausensi, de licencia Ordinarii, sub titulo Beatae Mariae Virginis in Coelos Assumptae, erexit; in quo usque ad hanc diem bis centum circiter alumni custodiuntur, et ad pietatem litterasque humanas informantur. Quia vero melius et securius directioni scholarum et custodiae alumnorum provisum foret, si aliqua Religiosorum Congregatio institueretur, quae in unitate spiritus et vinculo pacis praedictam institutionem curaret; ideo de licentia Ordinarii plures professores ad probationis experimentum admissi, dein anno 1850, de eadem Ordinarii licentia, vota simplicia Paupertatis, Castitatis et Obedientiae ad tempus emiserunt et vitam communem Religionisque exercitia consueverunt, ipso oratore vices moderatoris agente.

Anno vero 1851 aliud collegium, sub eodem titulo Assumptionis Beatae Mariae Virginis, in suburbio Parisiorum, quod vocatur vulgo « Clichy », ubi olim Sanctus Vincentius a Paulo curam animarum summa cum laude exercuit, constitutum fuit, et hodiedum perdurat cum centum circiter convictoribus, pietati Christianae Litterisque vacantibus.

Insuper, anno 1854, haud longe a Civitate Nemausensi, de licentia Episcopi initium habuit quaedam pia domus ad recipiendos et agrorum culturae exercendos pueros e Protestantibus, qui ad catholicam fidem reducerentur; in quo loco etiam probationem habere consueverunt laici in Congregatione admissi ad inferiora ministeria tum collegiorum, tum ejusdem piae domus.

Quia vero, Deo favente, in praesentiarum novem supra viginti in Congregatione, sive Religiosi votis simplicibus adstricti sive novitii reperiuntur, ac necessitas instat aperiendi distinctam Domum novitiatus, in qua post unum saltem annum probationis vota simplicia rite emitti in perpetuum et accipi possint; ideo orator supplex adest, ut Sanctitas Vestra de Benignitate Apostolica Institutum laudare et Paterna Benedictione fovere dignetur.

Finis Congregationis est, saluti aeternae propriorum membrorum et proximorum adlaborare, scilicet propagare Regnum Christi, praesertim mediante christiana juventutis institutione, in collegiis aliisque scholis, ac etiam Deo favente, in seminariis clericorum; ceterisque ministerii Ecclesiastici operibus, Ordinariis locorum annuentibus, juxta normas a Romanis Pontificibus sancitas et doctrinam Ecclesiae Romanae, sedulo incumbere.

Ab exordio socii in votis habuerunt, ut Officium Divinum simul in choro recitarent quod, variis licet et multiplicibus collegiorum occupationibus distenti, nihilominus in praxi semper retinuerunt. Insuper Regulam Sancti Augustini prae ceteris velle amplecti unanimiter professi sunt, eamdemque usque ad praesentem diem pro viribus servarunt; auctis paucis ordinationibus rectae gubernationi collegiorum accommodatis.

Quapropter Orator humiliter instat pro decreto laudis per Sacram Congregationem Episcoporum et Regularium emanando; et insuper, ut socii, qui Instituto nondum a Sanctitate Vestra probato vota ad tempus emiserunt, possint eadem perpetuo renovare, quin integrum novitiatus annum rursum complerint.

Quod Deus, etc.(4).

Notes et post-scriptum
4. Le décret de louange ne sera accordé que le 1er mai 1857 (texte, *Collactanea*, n. 2, B, p. 3). Pourquoi? -Parce que la lettre de Mgr PLantier (LI 5) ne fut pas jugée assez explicite et que la Congrégation des Evêques et Réguliers lui demanda un rapport complémentaire qu'il transmit en août 1856 (cop.ms. LI 7). Les différences notées par le Consulteur, le P. Ferrari, entre ce rapport épiscopal et la supplique du P. d'Alzon, feront que, le 22 octobre 1856, l'examen aboutira à un jugement favorable, mais seulement pour un décret de louange: le rapport parle d'un 4e voeu, que la supplique intègre dans le but; le rapport note l'existence du Tiers-Ordre que la supplique passe sous silence; le gouvernement n'est pas suffisamment indiqué par l'évêque et par le fondateur; les règles ne sont pas assez précisées... Par contre, on apprécie: l'observation de la règle de saint Augustin, la récitation de l'office en choeur, la pratique de la vie commune, les exercices et les formes monastiques qui rapprochaient la nouvelle Congrégation, et elle seule parmi les instituts modernes, des anciens Ordres à voeux solennels. (Cf. textes, COLETTE, *Pages d'Archives*, avril 1958, pp. 174-176).1. La date est prêtée conformément à la lettre de Mme Germer-Durand, du 14 avril 1856.
2. Formule de style: la supplique est adressée à Pie IX, mais sera remise à la S. Congrégation des Evêques et Réguliers, le 28 avril.
3. Le Fr. Galabert, au bas de la première page, a mis la note suivante: "Le titre de grand vicaire a été supprimé, parce que les saints canons défendent aux chefs des Congrégations religieuses d'avoir ce titre. M. Chaillot ne doute pas que si la Congrégation des Evêques et Réguliers pouvait connaître tous les motifs qui vous obligent à conserver cette charge, elle ne les approuvât. Mais il faudrait un dossier énorme, ce qui retarderait l'expédition de votre affaire".
4. Le décret de louange ne sera accordé que le 1er mai 1857 (texte, *Collactanea*, n. 2, B, p. 3). Pourquoi? -Parce que la lettre de Mgr PLantier (LI 5) ne fut pas jugée assez explicite et que la Congrégation des Evêques et Réguliers lui demanda un rapport complémentaire qu'il transmit en août 1856 (cop.ms. LI 7). Les différences notées par le Consulteur, le P. Ferrari, entre ce rapport épiscopal et la supplique du P. d'Alzon, feront que, le 22 octobre 1856, l'examen aboutira à un jugement favorable, mais seulement pour un décret de louange: le rapport parle d'un 4e voeu, que la supplique intègre dans le but; le rapport note l'existence du Tiers-Ordre que la supplique passe sous silence; le gouvernement n'est pas suffisamment indiqué par l'évêque et par le fondateur; les règles ne sont pas assez précisées... Par contre, on apprécie: l'observation de la règle de saint Augustin, la récitation de l'office en choeur, la pratique de la vie commune, les exercices et les formes monastiques qui rapprochaient la nouvelle Congrégation, et elle seule parmi les instituts modernes, des anciens Ordres à voeux solennels. (Cf. textes, COLETTE, *Pages d'Archives*, avril 1958, pp. 174-176).