Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.73

3 may 1856 [Montpellier, MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

La lettre à écrire à l’évêque est fort simple. -Santé de Mgr Plantier. -Ordinations du Fr. Picard. -Recommandations diverses.

Informations générales
  • T2-073
  • 671
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.73
  • Orig.ms. ACR, AD 1082; D'A., T.D. 22, n. 378, pp. 27-28.
Informations détaillées
  • 1 DECRET DE LOUANGE AUX ASSOMPTIONNISTES
    1 EMBARRAS FINANCIERS
    1 FETE DE L'ASCENSION
    1 FETE-DIEU
    1 FRANCHISE
    1 MALADIES
    1 ORDRES SACRES
    1 PENSIONNATS
    1 PRIEURE DE NIMES
    2 ALRIC, MADAME
    2 ATTENOUX, MADAME
    2 BARRE, LOUIS
    2 BIZZARRI, GIUSEPPE
    2 COMBIE, JULIETTE
    2 CONTE, MADAME
    2 GALABERT, VICTORIN
    2 GOUSSET, THOMAS
    2 HOWLY, MARIE-WALBURGE
    2 PARISIS, PIERRE-LOUIS
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    2 REGIS, EULALIE DE
    2 SIBOUR, MARIE-DOMINIQUE
    3 ARRAS
    3 MONTPELLIER
    3 NIMES
    3 PARIS
    3 REIMS
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • vers le 3 mai 1856].
  • 3 may 1856
  • [Montpellier,
La lettre

Ma chère fille,

Votre lettre adressée sous l’enveloppe de Juliette m’arrive à l’instant à Montpellier, où je suis jusqu’à demain ou après-demain. La lettre à écrire à l’évêque est fort simple: « Monseigneur, je vous demande la permission d’avoir un pensionnat à Nîmes ». Cela dit dans deux pages est très suffisant. Pour Monseigneur, quatre enfants, c’est comme quarante ou quatre cents; c’est un pensionnat, et il veut de votre part une demande officielle. Mais il est très résolu à vous l’accorder. C’est ce qu’il m’a dit de lui-même. Je crois qu’en procédant avec toute franchise, on aura toujours l’évêque de Nîmes. Mais l’aurons-nous longtemps?

Le public sait que, le jour de l’Ascension(1), il a eu une défaillance à l’Agnus Dei et qu’il fut obligé de s’asseoir pour vomir. Ce que le public ne sait pas, c’est qu’il est dévoré par la fièvre et qu’il crache constamment le sang depuis quelques jours. Les deux dernières fois que je l’ai vu, il semblait avoir oublié de se faire enterrer. Mais ne parlez pas de ceci.

Le Fr. Picard est sous-diacre, il sera diacre à la Trinité et probablement prêtre le dimanche dans l’octave de la Fête-Dieu. Priez pour lui(2). L’évêque d’Arras prend fort à coeur notre affaire et est très aimable pour nos jeunes gens. Mgr Bizzarri est parfait pour eux. J’ai reçu les deux lettres de Paris et de Reims. Je me suis trouvé très bien à Nîmes. Aujourd’hui, je ne suis pas vaillant. Les variations de l’atmosphère y sont pour beaucoup.

Que je vous plains dans vos besoins d’argent et que je voudrais vous aider! Hélas! vous savez où j’en suis. Je me permets de vous recommander une très grande prudence avec Mme Attenoux, femme compromettante. Soeur M.-Walburge n’a peut-être pas assez tenu compte de ce qu’on lui a dit là-dessus. Tout le monde, à Nîmes, donne tort à Mme Conte; ne vous en tracassez pas. J’ignore ce que c’est que Mme Alric(3). La maison voisine du prieuré serait très convenable pour un pensionnat.

Adieu, ma fille. Je m’arrête là pour aujourd’hui. Ce matin, j’ai dit la messe pour vous. Je demande toujours à Notre-Seigneur la perfection surnaturelle dans tout ce que vous faites.

E.D’ALZON

Eulalie et Juliette semblent un peu tristes d’être mises de côté par Soeur M.-Walburge(4).

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. Le 1er mai, en 1856.
2. Le 28 avril, le Fr. Picard écrivait: "Je serai ordonné sous-diacre le jour de l'Invention de la Croix; diacre pour la Trinité, et prêtre dans la semaine de la Fête-Dieu". De fait, il devait recevoir le sous-diaconat le lundi de la Pentecôte, 12 mai; le diaconat, le samedi veille de la Trinité, 17 mai; le sacerdoce, le 2e dimanche après la Pentecôte, dans l'octave de la Fête-Dieu, 25 mai.
Le Fr. Galabert reçut la tonsure le vendredi 16 mai, avec M. Barre: "Le maître et son disciple en médecine commencent en même temps la carrière du sacerdoce", écrit-il le 15 mai. Le samedi 17, il reçoit les deux premiers ordres mineurs, et le dimanche 25 mai, les deux autres: "J'ai préféré attendre l'ordination du P. Picard"; M. Barre "plus pressé" les avait reçus le dimanche de la Trinité.
3. Mme Conte, mère d'une postulante qui lui fut rendue. -Mme Alric, mère d'une élève qu'il faudra lui rendre. (Le P. Vailhé a lu: *Albric*). 4. Eulalie de Régis et Juliette Combié.