Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.76

11 may 1856 [Montpellier], MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Souhait pour la Pentecôte. -Jugement sur la supérieure du prieuré. -Nouvelles diverses. -Attitude spirituelle.

Informations générales
  • T2-076
  • 675
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.76
  • Orig.ms. ACR, AD 1085;D'A., T.D. 22, n. 381, pp. 31-32.
Informations détaillées
  • 1 AMOUR-PROPRE
    1 DONS DU SAINT-ESPRIT
    1 PENSIONNAIRES
    1 PENSIONNATS
    1 PENTECOTE
    1 PETITES SOEURS DE L'ASSOMPTION
    1 PREMIERE COMMUNION
    1 PRIEURE DE NIMES
    2 FAGE, MARIE DE JESUS
    2 HAY, MARIE-BERNARD
    2 HOWLY, MARIE-WALBURGE
    2 LACORDAIRE, HENRI
    2 MESNARD, MADAME DE
    2 PEROUSE, JEANNE-MARIE
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    2 REGIS, EULALIE DE
    3 MONTOLIEU
    3 NIMES
    3 PARIS
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Jour de la Pentecôte, 56, [le 11 mai 1856].
  • 11 may 1856
  • [Montpellier],
La lettre

Je vous souhaite le Saint-Esprit, ma chère fille, et je l’ai bien demandé pour vous et pour moi, ce matin, à la messe, l’esprit bon, comme dit Notre- Seigneur. Quelquefois je pense que Dieu veut m’ôter le mien, afin de me donner un peu plus du sien.

Plus j’y songe, plus je trouve que ce n’est pas par une lettre que vous pourrez vous expliquer avec l’évêque de Nîmes. Une conversation vaudra beaucoup mieux. Pourquoi me répétez-vous que Soeur M.-Walb[urge] n’est pas sage? Je l’avais un peu trouvé. Je l’ai questionnée à plusieurs reprises sur sa santé; elle ne m’a répondu que pour m’assurer qu’elle allait à merveille. Sa figure est assez bonne. Je crains qu’elle n’ait pas toute la portée nécessaire pour mener une maison de pensionnaires; mais si vous n’avez personne autre à fournir, il faudra bien nous en contenter. Peut-être en allant très doucement prendra-t-elle un peu d’expérience. D’autre part, j’ai la certitude que vous aurez un assez grand nombre d’élèves. Il ne faudrait pas compromettre l’oeuvre. Si vous croyez Soeur M.-Walb[urge] incapable, voulez- vous me donner Soeur M.-Bernard? Vous savez combien j’en serais content. Toutefois il faut dire qu’il est impossible de trouver une fille plus obéissante, plus soumise à la règle, plus désireuse de faire à Nîmes ce qu’on fait à Paris, dans l’esprit où on le fait et comme vous voulez que ce soit fait. Sous ce rapport elle est admirable. Il me tarde bien que Mlle Pérouse soit à Paris, son entrée en décidera beaucoup d’autres(1). On m’assure que la pauvre Eulalie est toute triste de penser que la fondation du pensionnat va être la mort des Enfants de Marie du Sacré-Coeur.

Le 22, nos enfants vont faire leur première communion(2), je vous les recommande. J’ai vu, ici, il y a quelques jours Mme de Mesnard(3).

Le bruit qu’elle avait acheté Montaulieu n’a pas le sens commun; elle est du reste à Paris depuis hier ou avant-hier.

Adieu, ma bien chère fille. Je tâche de suppléer, par tout ce que je dis à Notre-Seigneur pour vous, tout ce que je ne vous dis pas pour vous pousser au bien. Je me place un peu sous le poids de mon néant et de ma dissolution qui approche pour écraser mon amour-propre, et je demande quelque chose de semblable pour ma chère fille.

Tout vôtre en Notre-Seigneur.

E. D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. Amélie Pérouse, sous le nom de Soeur Jeanne-Marie, devait entrer à l'Assomption le 21 décembre.
2. Le 22 mai, jour de la Fête-Dieu.
3. Le ms porte: *de Ménard*. Nous pensons qu'il s'agit de la comtesse de Mesnard, présentée au P. d'Alzon par Mère M.-Eugénie, le 4 mai 1844, comme étant "la fille spirituelle par excellence" du P. Lacordaire. Elle dirigeait à Paris les tertiaires dominicaines et devait ouvrir en 1861 un orphelinat, au service duquel elle plaça Mlle Fage, fondatrice des Petites Soeurs de l'Assomption, en 1865.