Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.88

29 may 1856 [Lamalou, PICARD François aa

Un bref plutôt qu’un décret pour l’approbation de la Congrégation. -Bien qu’il retire des eaux de Lamalou. -Réformes ultramontaines de l’évêque de Nîmes.

Informations générales
  • T2-088
  • 687
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.88
  • Orig.ms. ACR AE 18; D'A., T.D. 25, n. 19, pp. 18-19.
Informations détaillées
  • 1 TEXTES OFFICIELS DE LA FONDATION DES ASSOMPTIONNISTES
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 CURES D'EAUX
    1 DECRET DE LOUANGE AUX ASSOMPTIONNISTES
    1 GALLICANISME
    1 NOVICIAT DES ASSOMPTIONNISTES
    1 REPOS
    1 ULTRAMONTANISME
    1 VOLONTE DE DIEU
    2 CART, JEAN-FRANCOIS
    2 JOURDAN, RAPHAEL
    2 KAJZIEWICZ, JEROME
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    2 SEMENENKO, PIERRE
    3 LAMALOU-LES-BAINS
    3 NIMES
  • AU PERE FRANCOIS PICARD
  • PICARD François aa
  • le] 29 mai [18]56.
  • 29 may 1856
  • [Lamalou,
La lettre

Poussez doucement l’affaire du bref. Il faut un bref et non pas un décret(1). A dire vrai, je ne suis pas très pressé. Quoique j’aille beaucoup mieux, à ce qu’il me semble, j’ai besoin d’un peu de repos pour hâter ce mieux. Si le bref venait trop vite, peut-être ne serais-je pas en mesure pour le noviciat. Il me semble que les eaux de Lamalou me font beaucoup de bien, mais on m’assure qu’il me faudra deux saisons pour me guérir entièrement. Il me faudra donc revenir vers la fin du mois d’août. Je suis fâché que le progrès de notre petite famille dépende de ma santé, mais il faut voir la volonté de Dieu dans ces événements si opposés à notre volonté propre.

Vous entendrez peut-être parler de l’évêque de Nimes comme d’un gallican. Je vous prie de dire qu’il fait pour nous plus que son prédécesseur n’avait fait et que, somme toute, les réformes qu’il apporte dans son diocèse sont très ultramontaines(2).

Mille souvenirs aimables aux Pères Pierre et Jérôme(3). Adieu. Je vous embrasse tous, surtout le Fr. Ernest. A vous, je baise vos mains consacrées.

E. D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. A ce propos, le P. Picard demandera le 12 juin: "Quelle différence verriez-vous entre un bref et un décret? L'un émane immédiatement du Pape, et l'autre indirectement; mais ils ont tous les deux la même valeur. Je demanderai le bref; mais si cela devait faire des difficultés et entraîner des retards, faudrait-il poursuivre?"
2. Ce même jour, 29 mai, Mgr Plantier écrivait au P. d'Alzon, à propos de diverses affaires: "Hélas! que me dites-vous sur la discrétion de mon Conseil que je n'eusse appréhendé? Quel Conseil a jamais su se taire? Malgré toutes les recommandations que je pourrai faire, nous n'échapperons pas plus à ce malheur pour l'avenir que nous n'y avons échappé pour le passé. Seulement pour que les choses n'aillent pas trop loin, je ferai des communications moins complètes. Je vous admettrai vous-même à me confier des secrets qui restent entre nous. Cette façon d'agir mystérieuse me coûtera; j'aime à m'ouvrir à mes auxiliaires et à mes conseillers. Mais puisqu'on m'y contraint, j'en saurai prendre mon parti".
Poursuivant cette confidence, l'évêque écrit encore: "Je suis allé clore la journée de la première communion dans votre établissement; rien ne m'est plus cher et ne me trouvera plus empressé que de vous donner ces gages publics de bienveillance et de sympathie. L'Assomption est un monument qui atteste votre dévouement généreux pour l'Eglise; il vous est d'autant plus glorieux que vous y avez fait plus de sacrifices et trouvé moins d'avantages. Raison de plus pour que je m'y intéresse. D'autres n'ont voulu voir dans cette oeuvre que les soi-disant pieuses témérités qui l'ont mise en péril; j'aime mieux la considérer par le noble côté du zèle qui vous a fait dépenser votre jeunesse, vos forces et votre fortune pour l'entreprendre et la soutenir. Quiconque agit avec tant de grandeur et d'abnégation a droit à l'affection publiquement exprimée de son évêque, même et surtout quand il aboutit à des tribulations; telles sont mes doctrines; telle sera ma conduite. Le passé vous l'a déjà fait entrevoir; l'avenir vous le démontrera.
"Prenez un repos et des bains qui vous rétablissent.
"Je suis touché des sentiments et des désirs qui terminent votre lettre. Vous serez tout ce que vous dites, parce que, bien loin d'y mettre obstacle, je vous en faciliterai la réalisation. Tant que vous ne me connaissiez pas, on a pu me prêter à vos yeux une physionomie qui vous inquiétât; plus vous me connaîtrez, plus vous verrez qu'on s'était mépris, et qu'avec moi les rapports peuvent être pleinement intimes parce qu'ils seront toujours polis, affectueux, sincères et sûrs".
3. Religieux Résurrectionistes, "qui avaient prié plusieurs fois le Fr. Galabert de les rappeler au souvenir du P. d'Alzon".