Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.89

29 may 1856 [Lamalou, MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Nouvelles des religieuses du prieuré. -Commissions pour l’abbé Gay et Mgr de Ségur. -Affaires diverses.

Informations générales
  • T2-089
  • 688
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.89
  • Orig.ms. ACR, AD 1091; D'A., T.D. 22, n. 387, pp. 36.38.
Informations détaillées
  • 1 ADORATION DU SAINT-SACREMENT
    1 COLLEGES
    1 CURES D'EAUX
    1 ESPRIT D'INITIATIVE
    1 PENSIONNATS
    1 PRIERE DE DEMANDE
    1 PRIEURE DE NIMES
    1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 SANTE
    2 ALAUZIER, MARQUIS D'
    2 ALAUZIER, GUSTAVE D'
    2 ALAUZIER, JULES D'
    2 ALAUZIER, LOUIS D'
    2 ALAUZIER, MADAME D'
    2 BALINCOURT, MARIE-ELISABETH DE
    2 CABRIERES, ANATOLE DE
    2 COIRARD, MIRRA
    2 COMBIE, JULIETTE
    2 DANJOU, JEAN-LOUIS-FELIX
    2 GAY, CHARLES-LOUIS
    2 GOUY, MARIE DU SAINT-SACREMENT DE
    2 HOWLY, MARIE-WALBURGE
    2 NARBONNE-LARA, MADAME DE
    2 REGIS, EULALIE DE
    2 SEGUR, GASTON DE
    2 THIBAULT, CHARLES-THOMAS
    3 CAUTERETS
    3 LAMALOU-LES-BAINS
    3 LIMOGES
    3 MONTPELLIER
    3 NIMES
    3 PARIS
    3 ROME
    3 SUISSE
  • A LA R MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • le 29 mai 1856].
  • 29 may 1856
  • [Lamalou,
La lettre

Ma chère fille,

Je commence par vous prier de remercier Mme d’Alauzier de sa lettre et de celle de son fils(1). Elle ne veut pas que je lui réponde. Veuillez lui dire ou lui faire dire que je dirai une messe pour elle, à la place, la veille de son départ.

Permettez-moi une petite confidence. Soeur M.-Walb[urge], à force de faire le travail, est un peu ennuyeuse et ne réprime pas assez, non plus, ses fil les; elle a refroidi Mme de Narb[onne], les demoiselles de Régis, Combié, Coirard, — le tout pour faire le travail(2). Croyez-moi, il faut lui donner un peu le ton. Soeur M.-Elisabeth me déclara qu’elle avait envie de me tordre le cou, parce que je voulais qu’on se mît d’une manière visible devant le Saint- Sacrement, et parce que je poussais au pensionnat. Plus tard, elle vint m’en demander pardon; mais je n’étais [pas] très édifié de ce petit genre. Si vous allez à Nimes, peut-être ferez-vous bien de parler dans le sens de l’initiative; autrement, à force de se maquiller, elles feront et seront très peu de chose.

Je serai très heureux de voir M. Gay(3); mais d’abord, il ferait très bien de venir ici. On assure qu’aucunes eaux ne sont aussi calmantes et tonifiantes pour les nerfs. On m’en promet des merveilles, précisément à cause de ce qu’elles font souffrir les premiers jours et que l’on m’avait annoncé. Je suis à ses ordres, à partir du 1er juillet. Voudriez[–vous] le prier de dire à Mgr de Ségur que j’ai dans mon voyage égaré sa lettre et que je ne lui réponds pas, uniquement parce que je n’ai pas son adresse, mais que sa commission a été faite et qu’il peut être parfaitement sur et qu’on fera droit à sa réclamation(4).

Sont-ce les eaux sulfureuses qui vous conviennent? Pour peu qu’il y ait du rhumatisme dans votre fait, tenez pour sûr que Lamalou vous fera du bien(5). Veuillez dire partout que je vais étonnamment mieux, et que j’espère me mettre sous peu au travail; que déjà j’ai une correspondance très nombreuse et que je puis traiter une foule d’affaires sans fatigue, mais que je prends mon temps pour un rétablissement complet. Vous ne sauriez croire combien vos bons reproches me font du bien. J’ai dit la messe pour vous hier, aujourd’hui; je la dirai encore demain. Je demande pour vous et pour moi la toute belle sainteté, qui sait si bien se ployer à tout ce que Dieu lui demande.

Je ne crois pas Danjou l’homme convenable pour traiter l’affaire du collège des Jésuites(6). Un peu de patience, peut-être tout s’arrangera- t-il pour le mieux. Je vais écrire à M. de Cabrières qui parlera à l’évêque, ou peut-être à l’évêque lui-même. Faites-moi écrire, quand vous ne le pourrez pas vous-même, par Soeur Marie du Saint-Sacrement,

Adieu, ma fille. Tout à vous avec une bien grande affection de père et d’ami.

E. D’ ALZON

29 mai 56

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. Mme d'Alauzier venait de faire sa profession de tertiaire à Paris, Elle avait une fille religieuse depuis 1850, et eut trois de ses fils élèves à l'Assomption: Gustave (1847-1854) qui deviendra dominicain, Louis (1855-1859) et Jules (1858-1862).
2. "Je suis désolée, écrira Mère M,-Eugénie le 5 juin, de l'impression qu'a reçue aussi Mme de Narbonne. Soeur M.-Walburge n'aime pas naturellement les *dévotes*; elle n'a pas de goût pour le Tiers.Ordre..." De fait, elle avait mécontenté les tertiaires, le 18 avril, en décidant de suspendre leur réunion faute de prédicateur. (CE 20). On en avait appelé au P. d'Alzon qui fut présent à la réunion du 30, et les autres continuèrent à avoir lieu.
3, Revenu très fatigué de Niort, l'abbé Gay pensait prendre des vacances en Suisse et Mère M,-Eugénie proposait au P. d'Alzon de l'y rejoindre. De fait, il se rendit à Limoges. "Il désirait vous voir, écrit la Mère le 30 mai; il n'a rien de fixé; ses amis le détournent de la vie religieuse tant qu'ils peuvent".
4. Mgr de Ségur, devenu aveugle avait renoncé à son poste d'auditeur de Rote et quitté Rome le 24 janvier 1856 pour aller se réinstaller à Paris. "Vous devez savoir, écrira Mère M.-Eugénie au P. d'Alzon, le 4 juin, que l'essai de l'opération de la cataracte a fait perdre tout espoir pour ses yeux, mais il n'y a rien perdu de sa douce gaieté". Il se reposait en Normandie, où l'abbé Gay se proposait de le rejoindre.
5. Mère M..Eugénie se proposait de faire une cure d'eaux sulfureuses Elle se rendit effectivement à Cauterets, en passant par Nîmes et Montpellier, quittant Paris le 23 juin.
6. "Les Jésuites tourmentent l'évêque de Montpellier pour ouvrir un collège, qu'il ne voulait pas à cause de son petit séminaire", rapporte au P. d'Alzon, Mère Marie Eugénie le 27 mai, "Peut-être M. Danjou pourrait déterminer l'évêque à persister dans ses refus. Sinon, ajoute-t-elle, autant vendre votre maison de Nîmes.