Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.91

2 jun 1856 Lamalou par Bédarieux (Hérault), PERNET Etienne aa

Réponse à sa demande de secours pour sa mère. – Qu’on fasse l’impossible pour recevoir Mgr Plantier, à Auteuil ou à Clichy.

Informations générales
  • T2-091
  • 690
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.91
  • Orig.ms. ACR, AP 277; D'A., T.D. 34, n. 10, pp. 6-7.
Informations détaillées
  • 1 BAPTEME
    1 COLLEGE DE CLICHY
    1 COUVENT D'AUTEUIL
    1 CURES D'EAUX
    1 PETITES SOEURS DE L'ASSOMPTION
    1 VIE DE FAMILLE
    2 BONAPARTE, EUGENE-LOUIS-NAPOLEON
    2 GOURJU, CLEMENT
    2 LAURENT, CHARLES
    2 MILLERET, MARIE-EUGENIE
    2 PERNET, CLAUDE-LOUIS
    2 PERNET, JEAN-FRANCOIS
    2 PERNET, MADAME CLAUDE-LOUIS
    2 PERNET, MARGUERITE
    2 PERNET, SIMON
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    3 FRANCHE-COMTE
    3 NIMES
    3 PARIS
  • AU FRERE ETIENNE PERNET
  • PERNET Etienne aa
  • 2 juin [18]56.
  • 2 jun 1856
  • Lamalou par Bédarieux (Hérault),
La lettre

Mon cher enfant,

Je commence par vous demander pardon de ne vous avoir pas répondu plus tôt(1). C’est mon voyage aux eaux qui en est un peu cause. Je ne puis vous donner d’autre conseil que celui-ci: entendez-vous avec votre frère, pour faire l’un et l’autre une pension à votre mère, et laissez-la retourner en Franche-Comté. Je vous avoue que je ne pense pas qu’elle puisse vivre longtemps loin de son pays. Il est impossible que vous sacrifiiez votre vocation, et je suis convaincu que Dieu bénira toujours la maison de ce que nous ferons pour votre mère. Votre frère peut, avec ses 1.500 francs, faire quelque chose; vous ferez du vôtre en prenant sur nos fonds. Du reste, vous pouvez consulter la supérieure(2).

Puisque je vous écris, je n’écrirai pas au P. Laurent. Voici ce qu’il faut lui dire. Lorsque j’espérais être à Paris au printemps, j’offris à l’évêque de Nimes de venir, pour le baptême impérial, à Auteuil; j’espérais pouvoir l’y loger. Je prie le P. Laurent de s’entendre avec la Supérieure pour le loger quelque part. Je tiens absolument à établir que l’évêque a logé cette fois chez nous, à Auteuil ou à Clichy. Que l’on s’arrange comme on pourra, mais si vous saviez quel effet cela produira à Nimes, vous comprendriez pourquoi j’y tiens tant.

On m’assure que les eaux me font un bien infini, et je n’en serais pas étonné. Adieu, cher ami. Tout à vous et aux nôtres.

E. D’ALZON

Réponse le plus tôt possible pour l’affaire de l’évêque. Le P. Laurent ferait un chef d’oeuvre, si c’est à Clichy qu’il doit recevoir l’évêque, de lui écrire immédiatement, après s’être entendu avec la supérieure, qui lui écrirait, s’il doit aller à Auteuil. Si l’évêque va à Auteuil, je voudrais que M. Gourju lui en fît les honneurs. Je compte sur son amitié pour moi et je réclame ce service;

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. La situation familiale d'Etienne Pernet fut présentée pour la première fois aux religieux et aux Petites Soeurs de l'Assomption en 1965 (cf. *Pages d'archives*, avril 1966). On savait qu'il était né d'une famille humble et laborieuse, à Vellexon, le 23 juillet 1824. Son père venait de mourir, le ler juillet 1838 lorsqu'il entra à l'école latine de Membrey. Lajeune veuve, femme d'un manouvrier, mit toute sa foi et son courage à élever ses quatre enfants: Simon, alors âgé de six mois, Marguerite de 9 ans, Jean-François de 12 ans et Etienne de 14 ans, Etienne étant entré à l'Assomption en juin 1849, François se fit une place à Paris, où il se maria sans trop se soucier des siens, Simon fut atteint d'une coxalgie qui le rendit infirme et Mme Pernet devint diabétique en 1853. En 1856, la situation devient critique. "Vous vous rappelez sans doute, écrit le Fr. Pernet au P. d'Alzon, le 12 mai, que ma pauvre mère est malade, et cela depuis plus de trois ans. Que depuis si longtemps, elle souffre seule, presque sans secours aucun [..,] Lassée sans doute par le malheur, épuisée par la maladie et n'ayant plus assez d'énergie pour lutter contre le mal et pour voir les deux enfants qui vivaient avec elle dans une continuelle et presque extrême privation, ma mère, sans rien dire à personne a quitté son village, et est arrivée subitement et plus morte que vive à Paris [...] J'ai espéré un instant qu'elle pourrait se fixer chez un frère que j'ai ici à Paris, ce frère est employé comme agent de police et gagne 1.500 francs par an [..] Mais ma mère ne peut rester avec lui, parce que sa belle-fille est pour elle une cause permanente de gêne [...] C'est donc de moi que ma mère réclame protection et secours [...] Mais ce n'est pas encore tout. En quittant sa chétive demeure, ma mère y a laissé le plus jeune de mes frères qui est perclus des jambes [...] et une soeur qui se trouve actuellement exposée aux poursuites d'un jeune homme [...], mon frère et ma soeur ayant pour toute richesses, au départ de ma mère, du pain pour un mois et demi". - Que doit-il faire: se constituer chef de famille et vivre avec les siens? ou demander à sa Congrégation de prendre en charge sa famille, au moins momentanément? 2. Mère M.-Eugénie, qui effectivement aida le Fr. Pernet en cette circonstance.