Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.98

10 jun 1856 [Lamalou PERNET Etienne aa

Un mot sur la pension à faire à sa mère.

Informations générales
  • T2-098
  • 696
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.98
  • Orig.ms. ACR, AP 278; D'A., T.D. 34, n. 11, p. 7.
Informations détaillées
  • 1 PENSIONS
    1 PROVIDENCE
    2 LAURENT, CHARLES
    2 PERNET, MADAME CLAUDE-LOUIS
  • AU FRERE ETIENNE PERNET
  • PERNET Etienne aa
  • le 10 juin 1856](1).
  • 10 jun 1856
  • [Lamalou
  • A mon cher Frère Pernet
    Maison de l'Assomption
    Clichy-la-Garenne, banlieue de Paris.
La lettre

Mon cher enfant,

Comptons sur la Providence. Prenez d’abord les 150 francs du P. Laurent; puis, vous m’écrirez et, de bric ou de broc, vous verrez que nous trouverons le surplus. Courage et confiance. Adieu.(2)

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
2. Remerciant le P. d'Alzon de sa lettre du 2 juin, le Fr. Pernet lui écrivait de nouveau le 7: [... ] J'espère que par mes soins et ma surveillance, et aussi par la pratique d'une stricte pauvreté, j'empêcherai que les sacrifices que va s'imposer la Congrégation pour ma propre famille, ne lui seront pas une charge trop lourde. D'ailleurs, mon cher Père, je ne vous demanderai rien que le nécessaire. Je connais la position de ma mère, et tous les soins dispendieux qu'exige sa maladie. Déjà pour qu'ils ne nous occasionnent pas de trop grandes dépenses, j'ai procuré à ma mère les secours des Soeurs de Saint-Vincent de Paul et les visites d'un médecin des pauvres. Mais ces secours ne peuvent suffire. J'ai causé hier assez longtemps avec mon frère, qui a donné asile à ma mère chez lui; nous avons compté ensemble, et nous avons trouvé que, outre ce qu'il ferait de son côté, c'est à peine si en lui donnant pour ma part, 1 franc par jour, on arrivera à procurer à ma mère tout ce dont elle a besoin en ce moment. Voyez, mon Père, si c'est trop que de venir vous demander 30 francs par mois, c'est-à-dire 365 francs par an. Le P. Laurent m'avait dit d'offrir 150 francs par an; mais vraiment, j'ai vu clairement que c'était trop peu. Je n'ose maintenant en parler au P. Laurent; je crains de le contrarier et de l'ennuyer en lui parlant toujours de ces mêmes affaires qui me sont toutes personnelles. [... ] Certainement, je suis plus embarrassé que tout le monde, et ce serait me rendre heureux que de me procurer le moyen de fournir à ma mère, par une autre voie, les soins qu'elle attend de moi seul pour ainsi dire. Je connais notre position, et le moindre sacrifice lui sera toujours une gêne. Cependant je ne puis ni me taire, ni rester dans l'inaction. Vous le comprenez, mon Père. Tout autre à ma place agirait de même.
J'espère, mon Père, que vous répondrez à ma demande, et si vous voulez vous-même fixer le chiffre de la pension à allouer à ma mère, je l'accepterai quel qu'il soit, fût-il moindre que 150 francs. A présent que je vous ai soumis toutes mes raisons, j'abandonne le reste à la volonté de Dieu et à votre décision."
Nous savons, par une lettre du 24 mars 1857, que le Fr. Pernet reconduisit sa mère jusqu'à Dijon, pour la ramener à Vellexon, elle le suppliant de ne pas l'abandonner: "Je n'ai que toi, lui disait-elle, en qui j'espère parmi les hommes." (Cf. *Lettre 812*, note 1).1. La date donnée est celle du cachet de la poste, à Bédarieux.
2. Remerciant le P. d'Alzon de sa lettre du 2 juin, le Fr. Pernet lui écrivait de nouveau le 7: [... ] J'espère que par mes soins et ma surveillance, et aussi par la pratique d'une stricte pauvreté, j'empêcherai que les sacrifices que va s'imposer la Congrégation pour ma propre famille, ne lui seront pas une charge trop lourde. D'ailleurs, mon cher Père, je ne vous demanderai rien que le nécessaire. Je connais la position de ma mère, et tous les soins dispendieux qu'exige sa maladie. Déjà pour qu'ils ne nous occasionnent pas de trop grandes dépenses, j'ai procuré à ma mère les secours des Soeurs de Saint-Vincent de Paul et les visites d'un médecin des pauvres. Mais ces secours ne peuvent suffire. J'ai causé hier assez longtemps avec mon frère, qui a donné asile à ma mère chez lui; nous avons compté ensemble, et nous avons trouvé que, outre ce qu'il ferait de son côté, c'est à peine si en lui donnant pour ma part, 1 franc par jour, on arrivera à procurer à ma mère tout ce dont elle a besoin en ce moment. Voyez, mon Père, si c'est trop que de venir vous demander 30 francs par mois, c'est-à-dire 365 francs par an. Le P. Laurent m'avait dit d'offrir 150 francs par an; mais vraiment, j'ai vu clairement que c'était trop peu. Je n'ose maintenant en parler au P. Laurent; je crains de le contrarier et de l'ennuyer en lui parlant toujours de ces mêmes affaires qui me sont toutes personnelles. [... ] Certainement, je suis plus embarrassé que tout le monde, et ce serait me rendre heureux que de me procurer le moyen de fournir à ma mère, par une autre voie, les soins qu'elle attend de moi seul pour ainsi dire. Je connais notre position, et le moindre sacrifice lui sera toujours une gêne. Cependant je ne puis ni me taire, ni rester dans l'inaction. Vous le comprenez, mon Père. Tout autre à ma place agirait de même.
J'espère, mon Père, que vous répondrez à ma demande, et si vous voulez vous-même fixer le chiffre de la pension à allouer à ma mère, je l'accepterai quel qu'il soit, fût-il moindre que 150 francs. A présent que je vous ai soumis toutes mes raisons, j'abandonne le reste à la volonté de Dieu et à votre décision."
Nous savons, par une lettre du 24 mars 1857, que le Fr. Pernet reconduisit sa mère jusqu'à Dijon, pour la ramener à Vellexon, elle le suppliant de ne pas l'abandonner: "Je n'ai que toi, lui disait-elle, en qui j'espère parmi les hommes." (Cf. *Lettre 812*, note 1).