Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.99

12 jun 1856 Lamalou, MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Nouvelles de Nîmes. -Bien fait à son âme par la solitude de Lamalou. -Que Dieu nous pénètre de la grandeur de toute action faite sous l’impression de Jésus-Christ habitant en nous.

Informations générales
  • T2-099
  • 697
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.99
  • Orig.ms. ACR, AD 1094; D'A., T.D. 22, n. 390, p. 4041.
Informations détaillées
  • 1 ACTION DE DIEU DANS L'AME
    1 AMOUR DE L'EGLISE A L'ASSOMPTION
    1 AMOUR DU CHRIST
    1 AUTEURS SPIRITUELS
    1 CURES D'EAUX
    1 INCARNATION MYSTIQUE
    1 INTEMPERIES
    1 NOUVEAU TESTAMENT
    1 PAIX DE L'AME
    1 RESIDENCES
    1 SANTE
    1 VOIE UNITIVE
    2 BALINCOURT, MARIE-ELISABETH DE
    2 CHABOT, JEANNE DE
    2 PAUL, SAINT
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    3 AVIGNON
    3 LAMALOU-LES-BAINS
    3 NIMES
    3 RHONE, FLEUVE
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • 12 juin [18]56.
  • 12 jun 1856
  • Lamalou,
La lettre

Je ne sais pourquoi, ma chère fille, je croyais recevoir aujourd’hui une lettre de vous. Mais il y a de l’embarras dans le service de la poste, et peut-être votre lettre attend-elle à Avignon que le Rhône lui permette de passer. Voilà un siècle que je n’ai pas reçu de nouvelles de Nîmes. Je ne sais si l’évêque a accepté votre offre. Si vous n’avez rien dit à Soeur M. -Elisabeth de ses petites révoltes, je vous prie de ne lui rien dire. Je me sens très disposé à arranger cela mieux que si vous vous en mêliez sur une espèce de rapport de ma part.

Somme toute, le séjour à Lamalou m’aura été très utile. Je ne parle pas pour la santé seulement, qui me paraît prendre une assez bonne tournure, mais surtout pour mon âme qui se repose, s’apaise et qui, dans ses longues heures de solitude, sent la nécessité de revenir toujours un peu plus sous la main de Dieu. Je lis l’Imitation et le Nouveau Testament, et je ne lis presque que cela. L’Imitation m’avait toujours fait beaucoup de bien. Je retrouve dans le Nouveau Testament une saveur, qui, pendant quelque temps, s’était perdue pour moi, et j’en suis bien heureux. J’aime toujours un peu plus Jésus-Christ et son Eglise. Je lisais ce verset de saint Paul: Vosmetipsos tentate si estis in fide: ipsi vos probate. An non cognoscitis vosmetipsos, quia Christus Jesus in vobis est? nisi forte reprobi estis. (1) Ce reproche de la perte du sentiment de la présence de Jésus-Christ en nous est effrayant. Et pourtant quelle transformation, si nous sentions sans cesse Jésus-Christ en nous? Je prends la résolution de m’appliquer à sentir le plus possible cette action divine et à vous la rappeler, ma chère enfant, car voilà notre grand bien, Jésus-Christ! Oh! si nous nous pénétrions bien de cette vie de la foi! Si nous étions bien désireux de cette fusion de la vie de Jésus-Christ dans la nôtre, et de la fusion de la nôtre dans celle de Jésus-Christ! Mais peut-on aller à ces pensées, sans être profondément humiliés de la petitesse de nos mouvements intérieurs, animés partout de misérables causes? Je demande à Dieu de me pénétrer de la grandeur de toute action faite sous l’impression de Jésus-Christ habitant en moi et étant à mon âme ce que mon âme est à mon corps.

Adieu, ma fille. Priez pour moi et croyez que les pensées dont je viens de vous dire quelque chose, me rapprochent toujours de vous dans l’amour de Jésus-Christ.

E. D’ALZON.

Comment Jeanne de Chabot a-t-elle pris ma réponse à sa lettre?

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. 2 Co 13, 5.