Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.100

13 jun 1856 Lamalou, MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Hommages à Mgr du Mans, Mgr Plantier n’allant pas à Paris. -Il ne souhaite pas que Soeur M.Catherine vienne à Nîmes. -Son programme et son état de santé. -Il peut rencontrer l’abbé Gay à Mireman.

Informations générales
  • T2-100
  • 698
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.100
  • Orig.ms. ACR, AD 1095; D'A., T.D. 22, n. 391, pp. 4142.
Informations détaillées
  • 1 COLLEGE DE CLICHY
    1 CURES D'EAUX
    1 FATIGUE
    1 PRIERE DE DEMANDE
    1 REPOS
    1 SANTE
    1 SUPERIEURE GENERALE
    1 VOYAGES
    2 ALAUZIER, MADAME D'
    2 BONNEL
    2 CABRIERES, ANATOLE DE
    2 CARBONNEL, MARIE-VINCENT
    2 COMBIE, MARIE-CATHERINE
    2 DEGUERRY, JEAN-GASPARD
    2 GAY, CHARLES-LOUIS
    2 GOURJU, CLEMENT
    2 LAURENT, CHARLES
    2 MENJAUD, ALMEXIS
    2 NANQUETTE, JEAN-JACQUES
    2 NARBONNE-LARA, MADAME DE
    2 PATRIZI, COSTANTINO
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    2 SAQUET
    2 VEISSIERE, LOUIS
    3 CAUTERETS
    3 LAMALOU-LES-BAINS
    3 MANS, LE
    3 MIDI
    3 MIREMAN
    3 NIMES
    3 NIMES, CATHEDRALE
    3 PARIS
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • 13 juin [18]56.
  • 13 jun 1856
  • Lamalou,
La lettre

Je me doutais que l’évêque de Nîmes n’irait pas à Paris. Je suis heureux que vous ayez cet ennui de moins; toutefois, il se jette tous les jours un peu plus vers nous.(1) Vous offrirez mes hommages les plus sincèrement dévoués à Mgr du Mans et vous lui direz, pour moi, tout ce que vous voudriez que je lui fisse dire.

Je crois très dangereux que Soeur M.-Catherine aille à Nîmes, avant sa profession. Si cela se prolongeait trop, il y aurait grave inconvénient. Souvenez-vous de Mlle Carbonnel. Cela serait du plus mauvais exemple pour plus tard.(2) Mme d’Alauzier fatigue beaucoup Mme de Narbonne; je la crois très bonne, mais un peu agitée, avec une imagination de feu.(3)

Après les eaux, j’irai à Nîmes. Là je ferai, je crois, ce que vous voudrez, sauf quelques jours de repos que je voudrais donner à M. de Cabrières, lequel est fatigué. Je ne crois pas prudent que nous nous voyions aux eaux. Après avoir réfléchi, je crois que cela ferait jaser inutilement. Croyez que ce n’est pas l’envie qui manque, de mon côté, de vous y voir. Il me semble que je vais réellement mieux. J’ai bien plus de facilité pour parler, pour écrire, et je suis plus maître de mes impatiences nerveuses; ma main est plus sûre. Du reste, si vous connaissez des malades, dont la moelle épinière soit compromise sous une influence rhumatismale, envoyez-les ici. Ce matin encore, je causais avec quelqu’un guéri comme par miracle, après deux ou trois saisons, de cette maladie jugée incurable et mortelle.

Je maintiens ce que j’ai dit sur votre projet de retraite de la supériorité. Ce matin encore, à la messe, j’ai beaucoup prié pour nous. Je vous transmets mon opinion très motivée. Je ne sais trop, -si vous venez dans le Midi-, si je ferai bien d’aller à Paris, avant d’en avoir fini avec Lamalou où l’on veut me faire retourner le 15 septembre. Si les chaleurs et les moucherons ne devaient pas nuire à l’abbé Gay, je lui proposerais de venir à Mireman pour un mois ou deux. Si vous n’êtes pas à Paris, je ne suis plus très pressé d’y aller, et vous allez prendre les eaux. Je serai à Nîmes le 20 ou le 21; nous pourrons causer là et tout arranger.

Adieu, ma fille. Ne m’écrivez plus ici. A revoir avant huit ou dix jours.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Le P. d'Alzon ignore que ce jour-même, 13 juin, Mgr Plantier s'est présenté pour être reçu à Clichy, après avoir envoyé un télégramme au P. Laurent daté du 11, reçu le jeudi 12 à 9 h. du soir, alors que l'évêque s'annonçait pour le lendemain à 5 h. du matin. "Nous avons passé la nuit, écrit le P. Laurent, le 14 juin, pour lui préparer un appartement dans l'infirmerie, ou plutôt pour songer comment nous le lui préparerions. Cet appartement est superbe et digne à tous égards d'une Grandeur. Les tapissiers de Paris ont fourni les principaux meubles: M. Bonnel a prêté une belle commode, Saquet, sa chaise de travail, et moi, le secrétaire à cylindre. Il y a un beau tapis par terre. En un mot, rien ne manque: il n'a pas une plus belle chambre au palais de Nîmes, si ce n'est qu'à Nîmes il est probable qu'il y a une antichambre, et qu'il est certain qu'à Clichy il n'y a pour tout potage qu'un corridor où tout le monde passe. *Bref*, Mgr est arrivé à 7 h. avec l'abbé Veyssières et son domestique. Nous avons logé ces deux derniers en délogeant quelques maîtres. L'évêque est charmant, et nous avons tout de suite été à l'aise avec lui. Inutile de vous dire qu'il nous a trouvés infiniment mieux logés qu'il ne l'est lui-même à Nîmes. Notre parc, superbe en ce moment, lui a fameusement donné dans l'oeil. Il s'y promène le matin après sa messe et son déjeuner avec bonheur.Il reste toute la matinée avec nous, et puis va à Paris après midi, pour s'en retourner à Clichy vers les 6 ou 7 h. du soir. Aujourd'hui et demain, il rentrera plus tard, à cause des dîners de l'Hôtel de ville et des Tuileries. Il paraît très attaché à l'Assomption, m'a fait l'éloge de de Cabrières comme directeur, et m'a annoncé que nos Soeurs de Nîmes allaient avoir un pensionnat. Il est enchanté que M. Deguerry nous soit dévoué: ils sont grands amis. Il donnera la confirmation à quelques-uns de nos enfants, et nous lui donnerons un grand dîner où assistera Mgr du Mans et probablement Mgr de Nancy, dont nous avons le petit neveu au nombre; des confirmands. Il a obtenu aujourd'hui même du ministre 14.000 francs pour la réparation de l'évêché. Le légat lui a manifesté l'intention de demander à l'empereur comme cadeau de baptême une cathédrale pour Nîmes. Enfin le soir, il fait de la philosophie avec M. Gourju. Il est ravi, et nous aussi. Je vous assure que le jour de la confirmation, je lui ferai à la chapelle un compliment du fond de mon coeur. Il est en ce moment-ci à Notre-Dame." ; Le 18 juin, le P. Laurent reviendra encore sur le séjour de Mgr Plantier et sur la cérémonie du baptême impérial: "Savez-vous, écrit-il au P. d'Alzon, que l'évêque de Nîmes est aimable à ravir, et nous sommes très heureux de l'avoir encore pour quelques jours. Le légat est enchanté de Paris et de l'empereur [...] Il y avait 75 évêques au baptême. C'était, selon Mgr du Mans, la plus *belle exposition* de toutes celles qui ont eu lieu à Paris, cette année."
2. La famille Combié réclamait Soeur M.-Catherine. Le P. d'Alzon rappelle que Mlle Anaïs Carbonnel, devenue Soeur M.-Vincent, avait été autorisée à retourner en famille avant l'émission de ses voeux, en avril 1849, et finit par mourir au milieu des siens, le 22 août 1850, sans avoir pu revenir au couvent.
3. Mme d'Alauzier se proposait d'aller à Cauterets: "Elle paraît avoir mille qualités, a-t-elle celles qui reposent?" demandait Mère M.-Eugénie qui devait s'y rendre.