Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.120

9 aug 1856 [Paris, COMBIE_JULIETTE

Elle pourrait se dévouer à Paris, si Nîmes était fermé. -La sainteté s’acquiert, au prix de grandes souffrances. -Il saura répondre à sa confiance. -Qu’elle se prépare dans la maîtrise d’elle-même et la bienveillance envers tous.

Informations générales
  • T2-120
  • 715
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.120
  • Orig.ms. ACR, AM 150; D'A., T.D. 37, n. 40, pp. 120-121.
Informations détaillées
  • 1 AMITIE
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 MAITRISE DE SOI
    1 PELERINAGES
    1 SAINTETE
    1 SOUFFRANCE
    1 TRAVAIL DE L'ETUDE
    1 VERTUS
    2 BARNOUIN, HENRI
    2 CHALVET, SAINTE-HELENE SOEUR
    2 COMBIE, MARIE-CATHERINE
    2 COMBIE, MAURICE
    2 MAURIN, GEORGES
    2 REGIS, EULALIE DE
    2 VAILHE, SIMEON
    3 AUTEUIL
    3 NIMES
    3 PARIS
    3 SAINTES-MARIES-DE-LA-MER
  • A MADEMOISELLE JULIETTE COMBIE
  • COMBIE_JULIETTE
  • vers le 9 août 1856].(1)
  • 9 aug 1856
  • [Paris,
La lettre

Non, ma chère fille, je ne vous en veux pas, et vous devez avoir reçu, en ce moment, quelques lignes de moi par Mme Sainte-Hélène. Seulement, il faudra bien réfléchir sur l’affaire de Georges,(2) car supposé qu’on vous le donnât et que l’Assomption de Nîmes fût fermée, vous pourriez avoir là un moyen de vous établir à Paris, près de nous. Je ne vous donne cette idée qu’en passant, mais certains événements pourraient s’arranger à merveille. Je n’ose pas vous dire que je vous veux pour moi, mais je vous veux pour nous.

Tout ce que vous fait subir Soeur M.-Eul[alie](3) me paraît excellent pour vous exercer à des vertus pratiques, dont vous aurez plus tard à faire emploi. La sainteté ne s’acquiert qu’au prix de grandes souffrances. Il faut souffrir et souffrir beaucoup pour être digne de Notre-Seigneur. Entrez un peu courageusement dans cette voie. Tandis que vous me reprochiez de vous mettre sur un pied d’égalité avec Soeur M.-Eul[alie], je cherchais à vous attirer ici d’une manière convenable et prudente. Comment? Ce sera le fait de la Providence, si cela entre dans les desseins de Dieu. Ne parlez de ceci à personne encore.

Adieu, ma bien-aimée fille. Priez beaucoup, soyez bonne, miséricordieuse, prévenante, humble et forte. Voilà mon refrain. Ne faites pas de coup de tête. Ne vous confiez pas trop à M. B[arnouin]. Vivez un peu en solitude, ces jours-ci. Je pense être à Nîmes, lundi ou mardi.(4)

Tout vôtre, mon enfant, en Notre-Seigneur.

E. D’ALZON.

Poussez l’affaire de Maurice,(5) mais que ce soit pour vous affranchir. Je décachette ma lettre pour vous dire, ma bonne fille, que je désire votre vie, et que si vous consentez à avoir un peu de foi en votre père et qu’il ne meure pas, il vous prouvera la sincérité de ses projets. Je regrette profondément que vous n’ayez pas su gagner Soeur M.-Eulalie; plus tard, vous auriez vu pourquoi. Il faudrait seulement un peu de disposition à faire bon marché de vous, par amour pour Notre-Seigneur. Vous avez beau faire, ma fille, nous devons nous être bons l’un à l’autre, et vous avez tort de passer votre temps à douter d’une amitié peut-être moins véhémente que la vôtre, mais tout aussi profonde et que je vous promets de chercher à rendre tous les jours plus utile à votre âme. Je vous demande de vous préparer par la possession de vous-même, par la bienveillance envers tous, par un effort pour vous appliquer à rendre aimable votre influence, à faire tout ce que je pourrai exiger de vous.

Préparez-vous, en effet, pour passer à Auteuil une partie de l’année prochaine, longtemps peut-être, si votre frère est marié. Nous parlerons dans huit jours de vos études. Je voudrais faire avec vous le pèlerinage des Saintes-Maries, dont j’avais fait le voeu pour votre soeur et que je n’ai pas encore acquitté.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. Nous croyons devoir préciser la date avancée par le P. Vailhé: *Lavagnac, vers le 10 octobre 1856*, parce qu'au mois d'octobre, Mlle Juliette Combié est à Paris, alors que d'après la lettre elle serait à Nîmes. C'est donc de *Paris*, et non de *Lavagnac*, que le P. d'Alzon lui écrit, lui annonçant sa venue pour *lundi ou mardi* (11 ou 12 août), et non lundi ou mardi (13 ou 14 octobre).
2. Georges Maurin, orphelin de mère, élevé par sa grand'mère, neveu de Juliette Combié.
3. Mlle Eulalie de Régis, tertiaire.
4. Lundi ou mardi, 11 ou 12 août.
5. Le mariage de son frère Maurice.