Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.128

19 sep 1856 [Lamalou,] MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Sa voie doit être d’intimité avec Notre-Seigneur. -Communication d’une lettre. -Bâtir au patronage ne lui va pas. -Commission pour un élève.

Informations générales
  • T2-128
  • 723
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.128
  • Orig.ms. ACR, AD 1108; D'A., T.D. 22, n. 404, p. 54.
Informations détaillées
  • 1 BOURSE D'ETUDES
    1 CURES D'EAUX
    1 EXAMENS ET DIPLOMES
    1 PATRONAGES
    1 PROJET D'UNION AVEC LES CHANOINES DE ST AUGUSTIN
    1 VOIE UNITIVE
    2 BERTHOMIEU, JOSEPH-AUGUSTIN
    2 ESTRADE, JACQUES
    2 FERRY, CAMILLE
    2 FERRY, CHARLES
    2 FERRY, FRANCOIS-LEON
    2 LAWOESTINE, ALEXANDRE DE
    2 MERMILLOD, GASPARD
    3 AVIGNON
    3 GENEVE
    3 PARIS, ABBAYE SAINT-VICTOR
    3 SAINT-CYR-L'ECOLE
    3 SAINT-MAURICE, SUISSE
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Vendredi, saint Janvier 56 [le 19 septembre 1856].
  • 19 sep 1856
  • [Lamalou,]
La lettre

Ma chère fille,

Je venais de dire la messe pour vous, quand on m’a remis votre lettre.(1) Bien sûr, il vous faut entrer dans l’esprit d’amour le plus intime avec Notre- Seigneur; c’est là, quoi que vous en disiez, votre voie. Voici une lettre que je reçois par le même courrier que la vôtre, je pense qu’on peut en tirer parti. Veuillez me la renvoyer, après l’avoir lue.(2)

Je crois que l’idée de M. Berthomieu n’est pas bonne. Bâtir au patronage me paraît mal entendu pour bien des choses, mais je ne puis m’expliquer aujourd’hui,(3) je souffre un peu des eaux. C’est, dit-on, une excellente chose. C’est pourquoi, je m’arrête en vous conjurant de suivre la bonne impulsion de M. Mermillod.

E. D’ALZON.

Le fils de M. Ferry vient de passer un très bon examen pour Saint-Cyr;(4) il est à peu près sûr d’être reçu. Pourriez-vous faire solliciter une bourse pour lui par le général Lawoestine ou par tout autre? J’y attache beaucoup de prix à cause du départ de son père.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. Dans sa lettre du 17 septembre, après avoir parlé de l'impression produite sur la communauté et sur elle-même par la retraite de l'abbé Mermillod, Mère M.-Eugénie écrivait: "Il a toujours vers vous une inclination qui pourra un jour vous le donner. En nous quittant, il allait prêcher dans un endroit voisin de Genève, où se trouve une abbaye de chanoines réguliers de Saint-Augustin, dite de Saint-Maurice. Il pense que vous pourriez peut-être vous y unir; il préfère les chanoines aux ermites; s'il trouve là quelque chose qui puisse vous aller, il vous écrira; ne le découragez pas facilement de cette idée."
2. A propos de cette lettre, le 22 septembre, Mère M.-Eugénie écrira: "Je pense que ce sont des portes qui s'ouvrent"; et, après avoir demandé d'en prendre copie "pour encourager le prêtre, qui d'abord lui avait parlé de ce projet, à septembre réunir plus facilement à vous", elle ajoute: "On paraît préférer les chanoines réguliers aux ermites; c'était aussi l'impression de M. Mermillod. Les premiers ne sont pas moins religieux que les seconds, et il doit être plus facile de reprendre la règle tout entière parce qu'il y avait moins d'austérités. Les chanoines ont eu en plus des savants, l'abbaye de Saint-Victor était à eux."
Ainsi, la lettre qu'a reçue le P. d'Alzon ne provient pas de Saint-Maurice, mais d'une autre communauté: "les Augustins d'Avignon". En effet, dès le 19 août, dans une lettre où elle revenait sur sa conversation avec Mgr Estrade, Mère M.-Eugénie écrivait: "J'ai oublié de vous dire que Mgr Estrade m'avait appris qu'à Avignon, on avait quelque projet de refaire un établissement d'Augustins. La chose m'a été sérieusement confirmé par d'autres prêtres, qui le savaient sous le secret. Mgr Estrade n'en faisait nul mystère, de sorte que vous pouvez le nommer; seulement il paraissait moins croire au succès que les autres. Ceux-ci m'ont dit que c'étaient des prêtres très bien posés à Avignon qui actuelle-1 ment voudraient septembre mettre à la tête. Il paraît qu'ils feraient venir des maîtres des novices d'Italie et seraient tout à fait Augustins. Ne pourriez-vous pas, mon cher Père, vous informer, et ceux qui ont cette pensée ne pourraient-ils pas septembre réunir à vous pour réaliser ensemble la fondation augustine dans l'esprit de l'Assomption et avec des constitutions particulières, ce que tout le monde paraît croire possible, et mieux mille fois que de prendre l'Ordre tel qu'il est."
Le 7 octobre, dans le sens de la lettre venue de ce milieu et adressée au P. d'Alzon, Mère M.-Eugénie écrira de nouveau: "Pour les Augustins d'Avignon, je pense que vous encouragerez celui qui vous écrit, à septembre donner à vous pour restaurer l'Ordre en France; je pense qu'il finira par recueillir quelques-uns des autres. Vous le prendriez avec vous pour le noviciat, et d'ici à quelque temps, vous trouverez bien à vous rattacher réellement à des chanoines réguliers, si cela vous va. Ce n'est que plus tard que vous pourriez penser à prendre l'abbaye dont il vous parle."
3. M. l'abbé Berthomieu venait d'écrire dans ce sens à Mère M.-Eugénie: "En soi, si l'on accepte, cela vaut mieux pour vous", écrit-elle le 17 septembre.
4. M. Ferry avait eu deux fils élèves au collège: Camille, de 1846 à 1854, devenu prêtre du diocèse de Nîmes, et Charles, de 1846 à 1856, qui fit une carrière militaire. C'est de ce dernier qu'il s'agit.