Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.138

15 oct 1856 [Nîmes, MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Il la remercie vivement de son appui en ses rudes épreuves. -La vente du collège peut se faire en de bonnes conditions. -Il vient de recevoir un jeune homme d’Avignon. -On s’est plaint à lui de l’ignorance des Religieuses du prieuré pour le soin des malades.

Informations générales
  • T2-138
  • 734
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.138
  • Orig.ms. ACR, AD 1112; D'A., T.D. n. 410, pp. 58-59.
Informations détaillées
  • 1 AMITIE
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 EPREUVES
    1 FRERES CONVERS
    1 PRIEURE DE NIMES
    1 RECONNAISSANCE
    1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 SOINS AUX MALADES
    1 VENTES DE TERRAINS
    1 VERTU DE FORCE
    2 AUBERT, MARIE DE LA CROIX
    2 BARAGNON, MADAME AMEDEE
    2 BERTHOMIEU, JOSEPH-AUGUSTIN
    2 BRUN, HENRI
    2 CABRIERES, ANATOLE DE
    2 COMBIE, JULIETTE
    2 GIERA, JULES
    3 AVIGNON
    3 GENEVE
    3 PARIS
  • A LA R. MERE M.-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • le] mercredi soir, [ 15 octobre 1856].(1)
  • 15 oct 1856
  • [Nîmes,
La lettre

Ma chère fille,

Je vous ai écrit ce matin. Depuis, j’ai reçu une troisième lettre de vous par le P. Brun. Laissez-moi vous dire combien je suis touché de vos bonnes dispositions pour nous et de celles de vos Soeurs. Dieu nous mène en ce moment par de rudes épreuves. Le courage ne me manque pourtant pas trop; votre affection, que je trouve si pleine, m’est un grand appui. Je vous avoue pourtant que je ne veux pas trop m’y arrêter, pour me donner toujours plus à Notre-Seigneur, mais je n’en sens pas moins tout le prix de votre coeur, et je crois bien que je paye ma dette avec le mien.

Pour la lettre que demande M. Berth[omieu], il faut aller doucement.(2) Si la maison se vend de 550.000 à 600.000 francs, nous ne serons pas si mal dans nos affaires. Et puis, qui gagne du temps gagne tout. Je verrai M. Berth[omieu] dans deux ou trois jours.

Vous ai-je écrit que je passerai ici jusqu’au 12? J’irai à Genève, et, de là, vers le 18, à Paris. Si nous pouvions nous installer pour le jour de la Présentation, ce serait parfait. J’ai vu aujourd’hui M. Giéra.(3) C’est un clerc de notaire, de 33 ans. Je crois lui avoir fait bonne impression, il ne m’a pas produit le même effet. Il tient aux constitutions pures et simples des Augustins, je ne partage pas son avis. Toutefois il peut se faire que, d’ici à 2 ou 3 jours, ses idées se soient modifiées, parce que, sauf cela, tout lui allait à merveille. Nos Frères d’ici sont, ce me semble, dans de très saintes dispositions. J’ai quelque espérance que le bon Dieu n’abandonnera pas ces pauvres enfants.

Je dois vous dire que l’ignorance absolue de vos filles pour soigner les malades a frappé plusieurs personnes. Peut-être y aurait-il quelque chose à faire, si ce que quelques-uns des nôtres m’ont dit est vrai.(4) Je ne parle pas de Mme Baragnon qui m’a bien encore porté quelques doléances, mais avec tant de coeur que je n’y insiste pas. La petite Soeur, qu’on n’a pas encore voulu me laisser voir, va mieux.

Adieu, ma fille. Voici un mot pour Juliette. Dites à nos Soeurs combien je leur suis reconnaissant de leurs bonnes dispositions pour nous.

Tout vôtre en Notre-Seigneur.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. La date: *15 oct. 56*, a été ajoutée par le destinataire.
2. Dans sa lettre du 13 octobre, Mère M.-Eugénie écrivait: "Nous sommes toujours déterminées à faire tout ce qui sera en notre pouvoir pour, au moment où vous signerez les premiers contrats de vente de votre maison de Nîmes, procurer aux vôtres, à l'aide de ma signature et de toutes les garanties que nous pouvons donner, l'argent nécessaire pour bâtir, soit au patronage, si l'on n'a pu s'en défaire, soit à la faïencerie, que je voudrais voir acheter au nom du P. Brun, avec le bénéfice du patronage, si on parvient à vendre celui-ci. [...] Faut-il en écrire à l'abbé Berthomieu?"
3. Jeune homme du groupe des "Augustins d'Avignon".
4. Le 26 septembre, l'abbé de Cabrières, qui assistait Soeur Marie de la Croix, atteinte d'une fièvre typhoïde et qu'il avait fallu administrer, écrivait au P. d'Alzon tout l'empressement de la communauté à entourer la malade: "J'ai ordonné à nos Soeurs tous les soins et ménagements possibles. Elles étaient trop nombreuses pour servir la malade, veiller et faire leurs exercices de piété." Au fond, un dévouement excessif n'est pas toujours le meilleur remède.