Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.143

26 oct 1856 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Il la remercie d’une proposition d’avance d’argent. -Questions relatives au pensionnat et au collège. -Impressions sur quelques religieuses du prieuré.

Informations générales
  • T2-143
  • 739
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.143
  • Orig.ms. ACR, AD 49; D'A., T.D. 22, n. 414, pp. 62-63.
Informations détaillées
  • 1 COLLEGE DE CLICHY
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 CONFESSEUR
    1 CONTRAT DE LOCATION
    1 DEMI-PENSIONNAIRES
    1 EMBARRAS FINANCIERS
    1 INTERETS
    1 LOYERS
    1 PRIEURE DE NIMES
    1 VENTES DE TERRAINS
    2 ALZON, FAMILLE D'
    2 BALINCOURT, MARIE-ELISABETH DE
    2 BARAGNON, MADAME AMEDEE
    2 BARNOUIN, HENRI
    2 BEVIER, MARIE-AUGUSTINE
    2 BOUSQUET
    2 CABRIERES, ANATOLE DE
    2 CONTE, FRANCOIS-ULYSSE
    2 HOWLY, MARIE-WALBURGE
    2 LAURENT, CHARLES
    2 LILLEROY, BARONNE DE
    2 MILLERET, LOUIS
    2 RAYNAUD, ABBE-NIMES
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
    3 NIMES
    3 PARIS
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • le 26 oct[obre] 1856.
  • 26 oct 1856
  • Nîmes
  • Evêché de Nîmes
La lettre

Ma chère fille,

Il est certain que votre proposition relative aux 50.000 francs est admirable pour parer aux exigences de mes parents et que, s’ils voient qu’on peut se passer d’eux, ils ne diront plus rien. Ainsi j’accepte avec reconnaissance l’idée que vous me donnez.(1)

A partir du jour de la vente du terrain Bousquet, vous payez les intérêts du prix de vente, et, à partir de ce même jour, vous percevez le loyer du jardinier qui est de 1.400 francs. Le 1er janvier, le jardinier est tenu de se retirer, à moins d’arrangement ultérieur. Le loyer de la maison est très cher, mais c’est l’usage de Nîmes de traiter ainsi les maisons religieuses. Toutefois vous pouvez sous-louer pour 1.000 francs, et M. Raynaud retirait plus de 1.200 francs de ce que vous garderez.

Bon nombre de dames voudraient mettre leurs filles demi-pensionnaires. Je m’y suis formellement opposé. Vous tomberiez dans un genre qui vous nuirait pour plus tard. Les trois petites pensionnaires ont signifié qu’elles voulaient se confesser chacune à un confesseur différent; j’ai déclaré que je ne donnerais de pouvoirs qu’à M. Barnouin. Vous ne voudriez pas de M. Conte, vous ne voudriez pas de M. Barnouin pour les affaires.(2) Ah! ma chère fille, Nîmes n’est pas Paris, et il faut se servir de ce que l’on a sous la main.

Le Fr. Hippolyte va s’occuper, cette semaine, de la vente de la maison de la manière la plus active. M. de C[abrière] est très content de l’esprit de notre maison de garçons. En le voyant à l’oeuvre, je trouve bien des défauts à ce pauvre enfant; mais il a tant de bonne volonté et tant de qualités aussi qu’il faut lui pardonner des montagnes d’inexactitudes.

Je viens d’avoir une explication très calme et très sérieuse avec Soeur M.-Augustine sur le sacrifice qu’elle fait de lire pour passer son temps aux pieds du Notre-Seigneur. J’ai été très content d’elle. J’ai cru bien faire de faire partir demain Soeur M.-Elisabeth avec Mme Baragnon. Mme de Lisleroy préfère aussi que, puisqu’elle doit partir, elle parte plus tôt.(3)

Adieu, ma chère fille. Je crois que vous êtes contente que je vous dise mes impressions sur vos filles. Je dois ajouter que Soeur M.-Walburge est tout autre d’amabilité, depuis quelque temps.

Tout vôtre en Notre-Seigneur.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Les 50.000 francs étaient la somme due par la maison de Paris à la maison de Nîmes; la famille d'Alzon, avant d'agir, exigeait ce remboursement que ne pouvait effectuer le P. Laurent. Mère M.-Eugénie venait d'obtenir de son frère Louis l'avance d'une telle somme que couvrirait une hypothèque sur Clichy.
2. "Je regrette bien, écrivait Mère M.-Eugénie, le 23 octobre, que vous nous ayez donné M. Conte pour notaire. Je n'aimerais pas non plus que M. Barnouin fît nos affaires; il les fait d'une manière trop coûteuse et à sa tête."
3. Soeur M.-Elisabeth était la petite fille de Mme de Lisleroy, laquelle avait accueilli, en attendant de trouver un local, la toute première communauté du prieuré de Nîmes, dont faisait partie Soeur M.-Elisabeth.