Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.144

29 oct 1856 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Le sacrifice est consommé, la maison de Nîmes ne doit plus subsister. -Tristesse et résignation.

Informations générales
  • T2-144
  • 740
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.144
  • Orig.ms. ACR, AD 50; D'A., T.D. 22, n. 415, pp. 63-64.
Informations détaillées
  • 1 AMITIE
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 DEFICITS
    1 JARDINS
    1 MALADIES
    1 VENTES DE TERRAINS
    2 BERTHOMIEU, JOSEPH-AUGUSTIN
    2 BOUSQUET
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
    3 NIMES
    3 PARIS
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • le 29 oct[obre] 1856.
  • 29 oct 1856
  • Nîmes
  • Evêché de Nîmes
La lettre

(Très confidentielle)

Eh bien! ma chère fille, le sacrifice est consommé, la maison de Nîmes ne subsistera plus. M. Berthomieu, qui est venu ici, a été de cet avis avec moi. Nous ne ferons pas nos frais cette année-ci. Il faut voir dans ces impossibilités la main de Dieu et la bénir. Je ne puis vous dire le bien que me fait votre bonne amitié dans ces moments qui me semblent un peu douloureux. Toutefois, ne vous y trompez pas, je ne souffre plus, sauf que, toute la nuit, ma tête et mes dents m’ont tourmenté, et que j’ai des bouffées de mes anciennes tentations d’incrédulité. Au fond, je laisse faire le bon Dieu de mon mieux, et il me semble que jamais je n’ai été moins mal disposé à paraître devant lui.(1)

Je me suis levé un peu plus tard, à cause de mes douleurs, et je vous quitte pour aller dire la messe.

E. D’ALZON.

Merci de votre proposition de bâtir sur le terrain Bousquet, vous comprenez qu’il n’y faut plus songer pour nous. Quant au jardin, il faut vous faire observer que le jardin potager est juste le lieu où il faudra planter et bâtir et que, si le jardinier établit des plates-bandes ailleurs, il réclamera une nouvelle indemnité, s’il se retire avant plusieurs années.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. Dans sa lettre du 27 octobre, Mère M.-Eugénie avait offert au P. d'Alzon de bâtir au plus vite sur le terrain du pensionnat, afin qu'il puisse y replier son collège pour un an ou deux. Mais tout dépendait du budget approximatif que le Fr. Saugrain devait établir pour l'exercice en cours. Il s'avéra négatif, et, apprenant la nouvelle très confidentielle de la fermeture du collège, elle écrit, le 31 octobre: "Merci, mon cher Père, de me donner la première nouvelle du sacrifice dont je sens pour vous toutes les douleurs, mais que je crois devoir un jour porter des fruits de consolation. Pour la Congrégation religieuse, cette perte sera un gain, j'en suis convaincue; cependant, c'est une secousse. Il est bien important de nous entendre pour savoir ce que nous en dirons. Ma pensée serait de mettre dans l'ombre les motifs qu'on a à Nîmes de fermer, et de faire valoir surtout l'utilité que l'on voit à se concentrer pour fonder la Congrégation à Paris [...] Un jour la Congrégation plus forte reprendra ce terrain où elle a versé ses premières sueurs."