Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.145

30 oct 1856 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Son parti est pris, il est soumis à la vente de Nîmes. -Nouvelles des Religieuses du prieuré.

Informations générales
  • T2-145
  • 741
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.145
  • Orig.ms. ACR, AD 51; D'A., T.D. 22, n. 416, pp. 64-65.
Informations détaillées
  • 1 COLLEGE DE NIMES
    1 DEFAUTS
    1 PASSION DE JESUS-CHRIST
    1 PATRONAGES
    1 PRIEURE DE NIMES
    1 RECITATION DE L'OFFICE
    1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 STATUE DE LA SAINTE VIERGE
    1 VENTES DE TERRAINS
    1 VIE DE PRIERE
    2 BALINCOURT, MARIE-ELISABETH DE
    2 BEVIER, MARIE-AUGUSTINE
    2 BRUN, HENRI
    2 GERMER-DURAND, MADAME EUGENE
    2 HOWLY, MARIE-WALBURGE
    2 JEAN, SAINT
    2 JEHAN DE SOLESMES
    2 MAUVIEL, PROSPER
    2 MERMILLOD, GASPARD
    3 ANGLAS, PROPRIETE
    3 DUSSELDORF
    3 GENEVE
    3 NIMES
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • le 30 oct[obre] 1856.
  • 30 oct 1856
  • Nîmes
  • Evêché de Nîmes
La lettre

La lettre que je reçois à l’instant de vous par Mme Durand, je crois, me satisfait énormément. Quel mot! Mon parti est pris, je ne reculerai pas, à moins d’un de ces coups de [la] Providence, comme il n’en faut pas espérer. Je pourrai laisser ici le P. Brun et le P. Mauviel au patronage.(1) Enfin nous verrons, et qui vivra verra. Le jour où je pris ma grande résolution, il me tomba entre les mains une image de Dusseldorf, que je tiens probablement de vous, représentant l’Ecce homo en pied, avec les paroles de saint Jean: Ecce rex vester, qu’ils ont dénaturé. Mais peu importe. Il me semble que c’est là ce qu’il me faut: l’imitation de la faiblesse, de l’humiliation et de la souffrance d’un pareil roi. Ce qui me point le plus, c’est de ne pouvoir lui conserver ce tabernacle! Vous me garderez notre statue de la Sainte Vierge.(2)

Soeur M.-Walburge a pu pleurer au départ de Soeur M.-Elisabeth, mais je vous assure que je la trouve admirable d’oubli d’elle-même avec toutes ses Soeurs, et d’obéissance envers vous. La peur de vous désobéir la préoccupe sans cesse, et c’est le point sur lequel elle me consulte le plus. Depuis, elle m’a paru gaie et contente, et toujours avec la même droiture. Comme depuis quelque temps elle s’ouvre plus simplement avec moi, ou elle joue un jeu bien fin, ou je puis vous assurer qu’elle n’a donné à Soeur M.-Elisabeth que ce qu’il convenait de pleurer, pour l’aider à partir avec moins de peine. A distance, on peut se méprendre. Quant à moi, je crois que Soeur M.-Walburge fait de très grands efforts, avec Soeur M.-Augustine surtout. J’ai eu, ce matin, avec celle-ci une longue conversation sur la nécessité de passer des théories à la pratique. J’ai pu lui parler de ses défauts; elle sacrifie volontiers ses lectures à la prière et m’a promis de lutter contre elle-même.

L’abbé Mermillod m’a écrit. Il m’attend. Je ne pourrai être à Genève que le 20, à cause de la vente d’Anglas. Adieu. Je vais à l’office.

Notes et post-scriptum
1. Le P. Prosper Mauviel devint profès perpétuel à Clichy, le 14 septembre 1857; il devait se retirer en 1860. Ainsi le P. d'Alzon maintenait par le patronage une présence de l'Assomption à Nîmes. Le 31 octobre, Mère M.-Eugénie lui offrira de l'établir dans le local du prieuré, quand ses religieuses iraient à leur pensionnat.
2. La statue de la Vierge du collège de Nîmes avait été sculptée par le Fr. Jean, bénédictin de Toulouse. Presque de grandeur naturelle, elle représentait la Vierge debout, l'Enfant dans ses bras, et avait été placée dans le mur du fond de la chapelle, dominant l'autel et le tabernacle.