Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.157

1 dec 1856 La Thuilerie, PICARD François aa

Installation du noviciat à la Thuilerie. -Fondation projetée à Ferney, près de Genève. -Dans les constitutions des Augustins, certaines choses lui vont, d’autres non. -Il voudrait quelque chose d’intermédiaire entre les Dominicains et les Jésuites. -Nouvelles et commissions diverses.

Informations générales
  • T2-157
  • 753
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.157
  • Orig.ms. ACR, AE 20; D'A., T.D. 25, n. 21, pp. 20-22.
Informations détaillées
  • 1 TEXTES OFFICIELS DE LA FONDATION DES ASSOMPTIONNISTES
    1 APOSTOLAT
    1 ASSOMPTIONNISTES
    1 AUSTERITE
    1 COLLEGES
    1 COMMUNAUTES ASSOMPTIONNISTES
    1 CONSTITUTIONS
    1 DECRET DE LOUANGE AUX ASSOMPTIONNISTES
    1 FORMES MONASTIQUES
    1 NOVICIAT DES ASSOMPTIONNISTES
    1 PREDICATION
    1 PROJET D'UNION AVEC LES CHANOINES DE ST AUGUSTIN
    1 PROTESTANTISME ADVERSAIRE
    1 RESIDENCES
    1 SCOLASTICATS
    2 BARRE, LOUIS
    2 BESSON, LOUIS
    2 CHAILLOT, LUDOVIC
    2 CHAINE, VINCENT
    2 FERRARI, GIACINTO
    2 GALABERT, VICTORIN
    2 GILLY, ALFRED
    2 JOURDAN, RAPHAEL
    2 MERODE, XAVIER DE
    2 PIE IX
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    2 VAULCHIER, LOUIS-JOSEPH DE
    2 VOLTAIRE
    3 AUTEUIL
    3 AVIGNON
    3 FERNEY-VOLTAIRE
    3 GENEVE
    3 PARIS
    3 ROME
  • PERE FRANCOIS PICARD
  • PICARD François aa
  • 1er déc[embre 18]56.
  • 1 dec 1856
  • La Thuilerie,
La lettre

Mon cher enfant,

Voilà deux jours que nous sommes installés à la Thuilerie et que notre petit noviciat est commencé. Nous sommes quatre, mais avant la fin de la semaine nous serons sept.

Mgr de Mérode a quitté Paris trois jours après mon arrivée. Je le croyais déjà à Rome. Vous lui exprimerez tout mon regret de n’avoir pu le voir. Vous lui direz qu’en ce moment il s’agit pour nous d’établir une maison à une heure de Genève. Nous y aurions un collège, une maison de missionnaires et une maison d’études, à Ferney, au pied du château de Voltaire, et si nous avions de l’argent, tout à fait sur la même ligne que ce fameux et vilain château. C’est le clergé de Genève qui me pousse à cet établissement. Il y aurait de l’inconvénient à établir notre maison à Genève même; mais sur le sol français, à une heure de ce fameux centre de protestantisme, il n’y aurait qu’avantage.(1) Si le Pape pouvait nous donner une petite bénédiction anticipée pour entreprendre cette oeuvre, nous en serions bien heureux et Mgr de Mérode serait bien aimable de nous l’obtenir. Toutefois, ceci est encore un secret et la chose est, ce semble, trop utile, pour que le diable ne la contrecarre pas, si elle s’ébruitait avant le temps. Il faut que je trouve 10.000 francs. Quelqu’un me les a promis, mais on ne peut me les donner que dans six mois.

L’affaire des Augustins me préoccupe toujours. Je lis avec toute l’attention possible leurs constitutions. Elles renferment des choses qui nous vont tout à fait; mais il en est d’autres qu’il faut absolument modifier. Je fais un travail là-dessus, et peut-être serait-il nécessaire de l’avoir terminé, avant que je ne songe à aller â Rome. Supposé qu’il y eut une édition des constitutions des Augustins imprimées depuis quelques années, vous feriez bien de me l’expédier per breviorem viam.

Je vous engage à sonder toujours doucement le terrain. Voici ce qu’il faudrait surtout dire. La place des Augustins(2) serait entre les Jésuites qui laissent de côté les formes religieuses et n’ont que peu d’austérité pour se consacrer plus aisément aux oeuvres de zèle, et les Dominicains qui ont la prédication et l’austérité avec les formes religieuses. Nous nous adresserions aux personnes qui ont de l’attrait pour les formes religieuses et les oeuvres de zèle, et à qui leur santé ne permet pas de se livrer aux grandes austérités. Dans le temps présent on trouverait beaucoup d’hommes que la sévérité de la règle écarte des Dominicains, qu’un certain esprit repousse des Jésuites et qui pourtant peuvent beaucoup travailler dans l’Eglise de Dieu.

N’ayez pas l’air de trop pressé pour l’approbation.(3) Veuillez dire à M. Chaillot que je suis allé le chercher à Avignon, au jour qu’il m’avait indiqué, et que je ne l’ai point trouvé. Remerciez l’abbé Gilly de son bon souvenir.(4) Faites mes compliments les plus affectueux à M. Barre. Jamais l’évêque de Nîmes n’a envoyé une lettre, dont M. Barre m’avait parlé. Je voudrais garder ici q[uel]q[ue] temps le Fr. Vincent.(5) Je crois que vous pouvez disposer de son appartement. Quant à moi, je ne puis vous dire quand j’irai vers vous.

Adieu. Tout à vous et au Fr. Galabert du fond du coeur.

E. D’ALZON.

Mes souvenirs à M. de Vaulchier. Le Fr. Ernest réclame sa malle, et en effet, vous auriez bien pu la lui envoyer un peu plus tôt.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. Le 11 décembre, le P. Picard écrit:"Mgr de Mérode vient d'arriver à Rome [...] Je n'ai pu encore le voir, mais je pense le trouver demain ou après-demain; je lui parlerai de tout ce que vous me communiquez sur l'affaire de Genève. Qu'entendez-vous par maison d'études? Est-ce un collège à côté d'une maison de missionnaires, ou bien est-ce une maison d'études pour les religieux? Croyez-vous que ce soit là un bon endroit pour établir un scolasticat? Je croyais que vous vouliez l'établir à Rome."
2. Des Augustins - *de l'Assomption*, sous-entendu.
3. Le décret de louange. "Notre affaire marche lentement, mais elle marche; on a nommé un consulteur", écrit le P. Picard, le 11 décembre. "Notre consulteur, précisera-t-il le 25 décembre, est le P. Ferrari, Dominicain."
4. Le 14 novembre, le P. Picard précisait que le recteur de Saint-Nicolas des Lorrains n'était
5. Le Fr. Vincent Chaine (1836-1910), profès perpétuel, le 14 septembre 1857, et prêtre, le 25 mai 1861.