Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.180

6 jan 1857 [Paris, SAINT_MAUR

Remerciement pour un envoi de linges d’autel. -Exhortation à l’expiation et à la prière pour l’Eglise, à propos de l’assassinat de Mgr Sibour.

Informations générales
  • T2-180
  • 779
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.180
  • Orig.ms. ACR, AM 371; D'A., T.D. 38, n. 8, pp. 90-91.
Informations détaillées
  • 1 APOSTOLAT DE LA CHARITE
    1 CHATIMENT
    1 LINGE LITURGIQUE
    1 MEURTRE
    1 MISERICORDE DE DIEU
    1 NOEL
    1 PENITENCES
    1 RECONNAISSANCE
    1 REVOLUTION
    1 VIE DE PRIERE
    2 SIBOUR, MARIE-DOMINIQUE
    3 FRANCE
    3 PARIS
  • AUX ANCIENNES ELEVES DE SAINT-MAUR, A NIMES
  • SAINT_MAUR
  • le 6 janvier 1857].
  • 6 jan 1857
  • [Paris,
La lettre

Mes chères enfants,

Je suis bien coupable envers vous. Voilà plusieurs jours déjà que j’ai reçu un magnifique envoi de linges d’autel et je ne vous en ai pas encore remerciées. Il faut dire à ma décharge que les fêtes de Noël m’ont un peu fatigué et qu’en homme prudent j’ai suspendu pendant quelques jours ma correspondance.

De quoi vous parlerai je, mes enfants, sinon de l’affreux malheur qui vient d’épouvanter l’Eglise de France? C’est un fait inouï ou presque inouï que de voir un archevêque atteint dans l’exercice de ses fonctions, en face des reliques de la patronne de son diocèse. Tout le monde est ici consterné, et l’on se rappelle que la révolution de février fut précédée de crimes analogues. Tout ceci nous montre la nécessité de faire pénitence. Ce sont de terribles avertissements de châtiments plus terribles encore que la colère de Dieu tient suspendus sur nos têtes. Nous serons certainement frappés, si nous ne profitons pas de ses premières leçons.

Je vous conjure, mes chères enfants, de rentrer un peu sérieusement en vous- mêmes et [de] vous rendre compte des expiations que vous voulez offrir à Dieu par la prière, les bonnes oeuvres et la mortification. Croyez-moi, le mal est plus grand qu’on ne pense. Je me suis permis de dire que le coup de poignard qui a atteint l’archevêque de Paris n’était qu’un coup d’essai. J’ai de bonnes raisons pour en être convaincu. J’espère donc que vous allez redoubler de ferveur pour attirer la miséricorde de Dieu qui s’éloigne et la ramener sur vous, sur vos familles, sur l’Eglise tout entière, car la haine du mal va montant tous les jours avec un progrès effrayant.

Adieu, mes chères filles. Croyez que je pense bien à vous et qu’un de mes grands sacrifices est de ne plus vous voir.

E. D’ALZON.

6 janvier 57.

Aux anciennes élèves de Saint-Maur,

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum