Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.186

21 jan 1857 [Paris,] REGIS Eulalie

Il la rejoint au pied de la croix dans ses tribulations. -Ses relations avec Juliette Combié. -Elle ne doit pas fuir les soirées. -Directives spirituelles.

Informations générales
  • T2-186
  • 784
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.186
  • Orig.ms. ACR, AM 258; D'A., T.D. 37, n. 10, pp. 240-241.
Informations détaillées
  • 1 EPREUVES
    1 IMITATION DE JESUS CHRIST
    1 LOISIRS
    1 REFORME DU CARACTERE
    1 VIE DE SILENCE
    2 COMBIE, JULIETTE
    2 COMBIE, MARIE-CATHERINE
    2 IMBERTON, HIPPOLYTE
    2 REGIS, M.-GREGOIRE DE
  • A MADEMOISELLE EULALIE DE REGIS
  • REGIS Eulalie
  • le 21 janvier [18]57.
  • 21 jan 1857
  • [Paris,]
  • Mademoiselle
    Mademoiselle de Régis
    rue du Chapitre
    Nîmes Gard.
La lettre

Ma chère enfant,

Je savais vos tribulations, et ce n’est pas à vous que je donnerais tort, quoique je ne susse rien par vous. Mais il faut savoir mettre tout au pied de la croix. Hélas! si j’avais su prendre pour moi l’avis que je vous donne, que de mérites j’aurais acquis et qui sont perdus par ma faute! Vous avez bien raison. Le silence est une bonne chose, et je vous engage à vous y réfugier, excepté avec moi qui veux savoir toujours où vous en êtes.

Je ne vous demande pas de former avec Juliette des liens auxquels s’opposeront vos caractères, tant qu’ils ne seront pas plus assouplis par l’amour de Dieu, mais je vous conjure d’avoir pitié d’elle. La profession de sa soeur la met dans un état de surexcitation incroyable. Notre charmante petite Soeur Marie-Catherine en sait quelque chose. Mais gardez ceci absolument pour vous. Je ne vous en parle que pour vous engager à ne pas lui être même un prétexte de tristesse. Je m’en rapporte à votre bon coeur.(1)

Il me semble prudent que vous laissiez faire Monsieur votre père pour les soirées à donner. Acceptez de bonne humeur ce qui se décidera, sans donner votre avis. Voilà, je crois, le meilleur conseil à vous donner: il ne vous compromettra, ni ne vous engagera en quoi que ce soit. S’il y a soirée, il faut y paraître.

Tant mieux que M. Imb[erton](2) ait bien pris avec les enfants de Marie! Et je souhaite que cela dure. Et le petit sanctuaire de Notre-Seigneur, le coeur de ma chère fille, Où en est-il? Il me semble que cette vie de souffrances physiques, de contrariétés, de luttes est bien dure. Et pourtant, que de bonnes choses vous pouvez y faire, que de bonnes vertus à acquérir! Possédez-vous toujours, mon enfant, et faites que les jeunes personnes, dont vous êtes entourée, voient en vous un modèle vivant de ce qu’elles doivent être.

Adieu, ma fille. Tout vôtre en Notre-Seigneur.

E. D’ALZON.

Je crois devoir vous dire, mais sous le secret, que Juliette en veut à tous, même à moi.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. Juliette Combié et sa soeur Louise, Soeur Marie-Catherine.
2. Prêtre du diocèse de Nîmes.