Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.187

jan 1857 [Paris, COMBIE_JULIETTE

Elle doit surmonter son découragement et secouer son inertie. -Il lui faut être pauvre de coeur et charitable. -L’oeuvre de Saint-François de Sales progresse.

Informations générales
  • T2-187
  • 785
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.187
  • Orig.ms. ACR, AM 158; D'A., T.D. 37, n. 48, pp. 129-130.
Informations détaillées
  • 1 CHARITE ENVERS LE PROCHAIN
    1 EPOUSES DU CHRIST
    1 GENEROSITE
    1 LACHETE
    1 MISERICORDE
    1 PERFECTION
    1 VERTU DE PAUVRETE
    1 VOIE UNITIVE
    1 VOLONTE
  • A MADEMOISELLE JULIETTE COMBIE
  • COMBIE_JULIETTE
  • ? janvier 1857].
  • jan 1857
  • [Paris,
La lettre

Sans doute, mon enfant, vous êtes fort loin de la perfection, mais ce n’est pas une raison de vous décourager. Il n’y a qu’à dire: Je veux, et, avec la grâce de Dieu, nous arriverons. Quelquefois, en effet, je me dis: « A quoi bon pousser cette enfant? » Vous me parlez tant de votre incapacité que je serais tenté d’y croire. Toutefois, quelque incapable que vous soyez, s’il plaît à Dieu de vous faire des avances, je ne vois qu’une chose, votre ingratitude, votre lâcheté, disons le mot, votre crime, si vous n’y répondez pas. Or, ceci est sérieux. Quand Dieu vous aura poussée un certain temps, si vous restez dans votre inertie, il vous livrera à vous-même, et vous n’aurez plus que des grâces communes. Vous ne verrez plus votre néant, vos misères, vos défauts à cette lumière qui brillerait pour vous, si vous le vouliez. Cette idée si grande de l’union d’une âme avec son Dieu, qui est tout, vous ne la sentirez plus, et par votre faute.

Mais, me direz-vous, je ne la sens pas à présent. C’est possible, parce que vous n’êtes pas assez généreuse. Détachez-vous de tout, souvenez-vous que vous avez voulu être pauvre. La pauvreté de coeur implique une foule de sacrifices, et Notre-Seigneur ne se donne qu’à ce prix. Vous n’êtes pas, non plus, assez charitable pour le prochain. Allons, allons, chère enfant, mettons-nous-y, donnons-nous, ne nous reprenons pas. Oh! quand serez-vous un peu plus miséricordieuse?

Quoi que vous en disiez, l’oeuvre de Saint-Fr[ançois] de Sales fait des progrès. Des évêques l’encouragent, et il vient de l’argent des pays où il y a fort peu à en donner.

Adieu, ma chère enfant. Puisque vous vous sentez encore loin de comprendre tout ce qu’implique votre titre d’épouse de Notre-Seigneur, demandez-lui lumière pour en voir; et force pour en accomplir tous les devoirs. C’est au pied du crucifix que vous en apprendrez la science que ce titre sublime exige.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum