Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.189

12 feb 1857 [Paris, GALABERT Victorin aa

Permission à demander de donner la communion à la messe de minuit. -Nouvelles diverses. -Directives spirituelles. -Autre demande à faire.

Informations générales
  • T2-189
  • 787
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.189
  • Orig.ms. ACR, AJ 6; D'A., T.D. 32, n. 6, pp. 4-5.
Informations détaillées
  • 1 AMOUR DU CHRIST
    1 CELEBRATIONS LITURGIQUES DES RELIGIEUX
    1 CHARITE ENVERS DIEU
    1 DISTRACTION
    1 HUMILITE
    1 IMMACULEE CONCEPTION
    1 MESSE DE MINUIT
    1 ORAISON
    1 PROPRETE
    1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 SCAPULAIRE
    1 VIE DE PRIERE
    1 VOEU D'OBEISSANCE
    2 BARRE, LOUIS
    2 BORIE, EDOUARD-CHARLES DE
    2 BUQUET, LOUIS-CHARLES
    2 CHAILLOT, LUDOVIC
    2 CUSSE, RENE
    2 GAREISO, JOSEPH
    2 GOUSSET, THOMAS
    2 HUREL, ABBE
    2 LAPRIE, ABBE
    2 MERCIER, ABBE
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    2 ROULAND, GUSTAVE
    2 SACCONI, CARLO
    2 VAISSE, MARC-ANTOINE
    2 VAULCHIER, LOUIS-JOSEPH DE
    2 VILLEFORT, PHILIPPE DE
    3 BREST
    3 CLICHY-LA-GARENNE
    3 NIMES
    3 PARIS
    3 SEES
  • AU FRERE VICTORIN GALABERT
  • GALABERT Victorin aa
  • le] 12 février [18]57.
  • 12 feb 1857
  • [Paris,
La lettre

Mon cher enfant,(1)

Permettez-moi de vous faire observer que votre dissertation sur la messe de minuit est fort belle, mais je savais tout cela et ce n’est pas ce que je vous demandais. Je vous prie tout bonnement de demander la permission pour nos collèges, noviciats, etc., et pour tous les couvents des Soeurs de l’Assomption, de donner la communion à la messe de minuit. Si vous croyez ne pas l’obtenir, dites-le moi; le nonce la demandera et l’obtiendra.(2) C’est [le] Frère Cusse que je charge de préparer les cérémonies pour Clichy, vous pouvez vous entendre avec lui.(3)

L’abbé Laprie n’est pas encore parti.(4) Traitez-le avec politesse, mais pas trop de confiance. M. Buquet a refusé d’être évêque.(5) On dit que M. de Borie refuse. Il y a une intrigue pour renverser M. Rouland, le ministre actuel des Cultes, et mettre à la place M. Vaïsse, procurer général à la Cour impériale de Paris. Voilà mes nouvelles, je n’en sais pas d’autres.

L’évêque de Nîmes m’a assuré que la lettre en question n’avait pas quitté Nîmes et était restée entre les mains du supérieur du grand séminaire, et que, de plus, on n’avait pas écrit dans le sens dont M. Barre m’avait parlé. La personne inculpée a fait des suppositions et a rencontré juste. Voilà tout ce que je puis conclure de mes renseignements. Du reste, j’ai vu une excellente lettre du Père de Villefort sur la même personne, où il est dit qu’on s’était trompé sur son compte.(6)

Passons à ce qui vous concerne. La base de votre vie doit être l’humilité, la prière et l’amour de Notre-Seigneur; mais, permettez-moi de vous le dire, je tiens beaucoup à ce que vous preniez pour mortification d’être propre et moins distrait.(7) L’attention que vous ferez à observer cet ordre, vous tenant plus habituellement dans l’obéissance, vous ramènera davantage à la présence de Dieu, et je crains qu’un jour le moyen de faire beaucoup de bien ne vous soit ôté, si vous n’avez pas une meilleure tenue.

Faites votre oraison sur le Pater et l’Ave; c’est excellent, mais ne fatiguez pas trop votre intelligence à penser. Aimez doucement, aimez beaucoup et soyez tranquille.

Adieu, mon cher enfant. Tout à vous en Notre-Seigneur.

E. D’ALZON.

Mille choses à MM. Chaillot et de Vaulchier. Dites à ce dernier que j’ai vu, hier soir, le card[inal] Gousset, qui est sous le poids d’une terreur profonde.(8)

Ayez la bonté de demander l’autorisation de recevoir du scapulaire de l’Immaculée-Conception pour M. Hurel, curé de Saint-Léonard, à Alençon, diocèse de Séez, [pour] M. Mercier, curé de Saint-Louis à Brest, et pour moi.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. Cette lettre correspond à celle du Fr. Galabert, datée par erreur, du 21 janvier *1856* [=1857].
2. A l'époque, pour la nuit de Noël, Rome autorisait seulement une messe chantée; les évêques de France toléraient la coutume de la communion des fidèles et des messes privées des prêtres.
3. Le P. d'Alzon avait mis en chantier la rédaction du cérémonial de l'Assomption, confiée au Fr. Cusse et au Fr. Galabert. "Le Fr. Galabert, écrit le P. Picard le 18 février, étudie le cérémonial des Augustins et des Dominicains. Ils nous prépare des formes monastiques en quantité; nous pouvons nous préparer à force prostrations et baisements de mains."
4. L'abbé Laprie (ou Leprée), postulant envoyé à Rome.
5. M. Buquet devait être nommé évêque titulaire de Parium et auxiliaire de l'archevêque de Paris, le 1er octobre 1863.
6. La lettre incomplète du Fr. Galabert (21 janvier 1856[=7]) ne permet pas de percer le sens de ce passage.
7. A ce propos, le P. Picard avait écrit au P. d'Alzon, le 15 décembre 1856: "Le Fr. Galabert continue à avancer à grand pas [...]; mais plus il s'élève vers Dieu, plus il oublie les choses de la terre. Il faut tous les jours le faire brosser et lui recommander les objets dont il se sert, sans quoi on est exposé à le voir arriver du cours sans les rapporter. Non content de perdre ses mouchoirs, il nous est arrive l'autre jour sans chapeau; fort heureusement que ce chapeau n'était pas capable d'exciter la cupidité des Romains, sans quoi il était bien perdu, mais il était trop propre pour cela, et Luigi, que j'ai envoyé immédiatement à la recherche d'un objet si précieux, est parvenu à le retrouver dans l'église des Douze-Apôtres."
8. "M. l'abbé de Vaulchier, écrira le Fr. Galabert, le 5 mars, n'a pas trop compris la portée de votre phrase sur Son Eminence le cardinal Gousset. Il pense que, vu la placidité et la tranquillité d'es prit qui caractérise Son Eminence, vous avez voulu donner sa terreur profonde comme le thermomètre de la situation en France. Tout le monde à Rome s'attend à quelque catastrophe épouvantable."