Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.191

13 feb 1857 [Paris, CHASSANIS Clémentine

L’humilité, dans la souffrance, est la base de toute vie chrétienne. -Pratique d’humilité pour le carême.

Informations générales
  • T2-191
  • 789
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.191
  • Orig.ms. ACR, AM 372; D'A., T.D. 38, n. 9, pp. 91-92.
Informations détaillées
  • 1 ANGLAIS
    1 EPREUVES
    1 HUMILITE
    1 PATERNITE SPIRITUELLE
    1 PENITENCES
    1 SALUT DES AMES
    1 VERTU D'OBEISSANCE
  • A MADEMOISELLE CLEMENTINE CHASSANIS
  • CHASSANIS Clémentine
  • le] 13 février 1857.
  • 13 feb 1857
  • [Paris,
La lettre

Je suis content de vous, ma chère enfant, puisque vous obéissez et que vous combattez. Dieu fera le reste. Votre voeu, renouvelé de huit jours en huit jours, vous fera du bien, n’en doutez pas. Ne croyez pas que tout ce que vous montrez et qui vous fait horreur me rebute le moins du monde. Vous avez grand sujet de pratiquer l’humilité en vous considérant. Et n’est-il [pas] vrai que l’humilité est la base de toute vie chrétienne? Malgré tout, vous souffrez horriblement, et comme vous n’êtes pas la première personne de ma connaissance à se trouver dans la position où vous êtes, je sais, pour en avoir été le témoin, toutes les angoisses qui vous torturent. Ah! mon enfant, qu’est-ce que cela pourtant en comparaison d’une dame anglaise que je voyais encore, il y a deux ou trois jours? Pour se faire catholique, elle a dû mettre un abîme entre elle et son mari, qui lui a enlevé la plus grande partie de sa fortune et ses deux filles. Il ne lui restait qu’un tout petit enfant; Dieu s’est chargé de le mettre au ciel pour la laisser seule.

Voulez-vous que je prenne un peu plus d’autorité sur vous? Il me semble que si vous promettiez à Dieu de ne jamais prendre un parti sans mon consentement, beaucoup de choses s’apaiseraient. A partir de dimanche jusqu’à Pâques,(1) ayez la bonté, tous les soirs, avant de vous mettre au lit, de vous étendre sur le pavé de votre chambre et de vous demander en quel état vous voulez que soit votre âme, au moment de paraître devant Dieu. Ecrivez-moi tant que vous le voudrez. Je vous préviens que je mets un entêtement de coeur à vous faire du bien. Souvenez-vous aussi que je suis votre père et que vous serez pour moi une vraie fille, alors même que vous n’en prendrez pas le nom.

E. D’ALZON.

Clémentine Chassanis.

Notes et post-scriptum
1. Du dimanche de la sexagésime (15 février) au dimanche de Pâques (12 avril).