Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.204

27 feb 1857 [Paris, MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Les travaux sont faits à Auteuil comme elle le désire. -Il ne veut pas se défaire de Clichy au profit de Nîmes, dans l’intérêt de sa Congrégation. -Nouvelles de quelques postulantes.

Informations générales
  • T2-204
  • 800
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.204
  • Orig.ms. ACR, AD 66; D'A., T.D. 22, n. 432, pp. 80-81.
Informations détaillées
  • 1 BOIS ET FORETS
    1 COLLEGE DE CLICHY
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 CONGREGATION DES AUGUSTINS DE L'ASSOMPTION
    1 CREANCES A PAYER
    1 IMMEUBLES
    1 JARDINS
    1 LABOURAGE
    1 MISSION D'ANGLETERRE
    1 PROPRIETES FONCIERES
    1 VENTES DE TERRAINS
    1 VOCATION RELIGIEUSE
    2 ALZON, HENRI D'
    2 BOSC, FRANCOIS DE SALES
    2 BUHLER
    2 BURCHALL, MARIE-IGNACE
    2 CESAR, JARDINIER
    2 DEMION
    2 GAUDE, MARIE-RODRIGUEZ
    2 JACQUES, OUVRIER
    2 KOMAR, LOUISE-EUGENIE DE
    2 LAURE
    2 LAURENT, CHARLES
    2 O'NEILL, THERESE-EMMANUEL
    2 OLIVIER
    2 PUYSEGUR, MADAME ANATOLE DE
    2 ROZET, FRANCOISE-MARIE
    2 VERDIER AYMARD
    3 ANGLETERRE
    3 CAROLINE, ETATS-UNIS
    3 CLICHY-LA-GARENNE
    3 MANCHE, DEPARTEMENT
    3 PARIS
    3 PARIS, CHAILLOT
    3 RICHMOND, ANGLETERRE
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • le] vendredi 27 fév[rier 18]57.
  • 27 feb 1857
  • [Paris,
La lettre

Ma chère fille,

J’ai appris hier, à Chaillot, tout le bonheur que vous avez porté chez vos filles de Richmond. Soeur T[hérèse]-Em[manuel] m’a lu aussi une partie de votre lettre, et quoique, probablement, on y ait répondu, je veux vous dire ce que je sais pour mon compte de ce qui peut vous intéresser.

1° Les travaux sont faits juste dans le sens que vous indiquez dans votre lettre: on prépare la cour, on garde les arbres qui vous protégeront du côté de la rue, on n’a même pas encore touché aux autres; mais il faudra peut-être prendre un parti sur quelques-uns qui donneront de l’humidité,ou qui empêcheront le nouveau bâtiment de sécher.

2° Bühler a proscrit un immense peuplier de la Caroline, qui est couché en face du château; César et Jacques le condamnent à grands cris. Comme je crois que vous y tenez, je, l’ai fait respecter, mais je dois vous avouer qu’il me semble faire aujourd’hui un vilain effet. Vous a-t-on dit que Bühler, suivant une partie de votre idée, avait fait transporter tous les massifs, qui se trouvaient en face du château, du côté de l’allée qui avoisine M. Démion? L’autre côté sera semé en pelouse sous les arbres. La propriété de ce point semble étonnamment agrandie.

3° M. Bühler a tenu à ce que la pelouse ne fût pas labourée à la charrue; on va s’occuper de la travailler à la bêche.

4° Soeur Th[érèse]-Em[manuel] a dû vous dire que M. Verdier(1) s’était fort peu soucié du voyage en Angleterre et que M. Olivier en était ravi.

5° Les misères de Clichy prennent une fort bonne tournure pour ce qui regarde les maîtres. Le pauvre P. Laurent a eu une petite rechute, mais il semble aller mieux que quand vous êtes partie. Mon père lui a écrit pour le presser de vendre Clichy. J’ai cru apercevoir que, si je consentais à vendre Clichy, on se serait arrangé pour conserver Nîmes. Sur ce chapitre je me suis montré inflexible avec Mme de Puységur, qui est arrivée depuis quelques jours et qui semble fort empressée de vous revoir. Je crois une grande imprudence de renoncer, non pas à Clichy, puisque je pense bien qu’il faudra le vendre, mais à un établissement à Paris. Il me semble que l’avenir de la Congrégation est là. De plus, je suis propriétaire de Nîmes et j’ai toujours en face de moi les exigences de ma famille, qui, je le vois, voudrait que je paye les dettes de Nîmes avec le boni de la vente de Clichy, de façon qu’ayant donné à mon père ma procuration on pût donner congé à tous les religieux. On ne m’a pas dit cela, mais cela apparaît, d’après une conversation que j’ai eue avec Mme de Puységur. Je tiens à vous en prévenir, afin que, si elle vous dit quelque chose, vous soyez prête à répondre.

J’ai eu une conversation avec Camille Roset. Je la crois faite pour être une excellente religieuse. Je lui ai dit de se mettre sous votre direction, pour aviser aux moyens à prendre pour arriver. Nathalie a également pris son parti. Laure branle au manche. Quant à Léontine, je crois que c’est une affaire faite; elle vous appartient, quoique le mot définitif n’ait pas été prononcé comme pour Camille et Nathalie(2).

Je ne vous parle pas de l’Angleterre. C’est à vous à nous en dire des nouvelles. Je prie Dieu qu’il vous fasse jeter toutes vos imperfections dans la Manche et que vous nous reveniez avec toute la sainteté, dont vous devez donner l’exemple.

E. D’ALZON.

Mille souvenirs à la Mère Ignace (3) et à Soeur M.-Rodriguez.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. Architecte des constructions d'Auteuil.
2. Mlle Nathalie de Komar, d'origine polonaise devenue Religieuse de l'Assomption, le 23 octobre, 1858, sous le nom de Soeur Louis-Eugénie.
3. Soeur M.-Ignace Burchall, entrée à i'Assomption le 6 novembre 1850, et supérieure à Richmond.